David Whitehead

— Vous êtes en train de m’affirmer le plus sérieusement du monde que vous avez accompli ce long voyage depuis l’Angleterre pour vous occuper de la mort d’un misérable fossoyeur ?
Watson sentit monter l’énervement et ne put s’empêcher d’intervenir :
— La vie, Herr Frankenstein, possède le même prix pour tout le monde, pauvres ou riches.

Être un homme digne de ce nom ne signifie pas essayer sans cesse d’intimider les autres. Être un homme c’est être à l’écoute, c’est ne pas avoir peur d’admettre ses torts, c’est traiter ses proches avec compassion. Être un homme n’est pas que privilèges et pouvoir, c’est aussi équité, humilité… humanité !

[...]un homme qui travaille avec les morts, qui travaille parmi les morts et s’en trouve parfaitement bien… n’est pas la personne susceptible d’être la plus populaire de notre communauté. Bien sûr, il s’agit de ce qu’on pourrait appeler « les risques du métier ». Creuser des tombes est, par nature, une profession solitaire. Peu de gens peuvent être amis avec quelqu’un dont c’est le gagne-pain. À tort ou à raison, ils considèrent que ça porte malheur.

— Songez, si vous le voulez bien, aux mots que j’ai cités il y a un instant : « Je n’avais encore jamais vu quelqu’un qui me ressemblait ». La même phrase peut s’appliquer à moi. C’est une existence solitaire que la mienne, Watson. Et elle ne l’a pas toujours été par choix. Mais, votre intérêt pour mon bien-être me rappelle que je ne serai jamais vraiment seul aussi longtemps que j’aurai un ami tel que vous.
Ému par ce rare témoignage d’estime, le bon docteur s’éclaircit la gorge et tenta de se concentrer sur son magazine.

— Une minute, Holmes ! Notre voyage ? Nos valises ? Qu’est-ce qui vous fait penser que j’ai envie de prendre une part quelconque à cette… cette folle équipée ?
Holmes décocha un sourire ironique au brave docteur.
Puis, d’une voix faussement onctueuse :
— Je pense que vous viendrez parce que, cette fois, il pourrait bien s’agir d’une histoire monstrueusement intéressante pour vos chroniques : un meurtre bizarre, un tueur fou, une pointe d’occultisme et un détective apparemment vieillissant en quête de justice et de vérité sur une terre étrangère. Que voulez-vous de plus ?
— Une demoiselle en détresse, peut-être ?

Pour un aveugle, vous êtes très clairvoyant.

— Allons, Watson ! Je connais votre réputation auprès de la gent féminine. Les femmes de trois continents ont succombés à votre charme, vous avez assez souvent mentionné ce fait ! Nous savons donc tous les deux pourquoi vous avez réellement envie de retourner au château.

Sur ces entrefaites, les deux hommes avaient rejoint la calèche.
En grimpant à l’intérieur, Holmes lança à Liebl :
— Au cimetière !
Le greffier sursauta.
— Encore le cimetière, Herr Holmes ? La région ne manque pourtant pas de jolis sites !

Georg a vingt ans et je serais très surpris si huit mois à Vienne ne lui avaient pas appris à faire la différence entre une sœur adoptive et une conquête potentielle.

Une femme qui ne peut pas parler ne peut pas non plus se plaindre.

Entre deux affaires, entre deux cas lui permettant d’exercer ses extraordinaires facultés d’observation et de déduction, le premier détective-conseil au monde survivait plus qu’il ne vivait en attendant qu’un nouveau défi ne se présente à sa porte.

— Un jour, vous me ferez mourir de rire, Holmes. Parfois, je me demande s’il neme faudrait pas examiner votre cerveau !
— Proposition intéressante mais inacceptable, mon cher ami. Cependant, je crois pouvoir vous offrir une distraction encore plus fascinante.
— Vraiment ?
— Nous allons inspecter de plus près le caveau des Frankenstein.
Watson demeura bouche bée.

Watson étant absent (le bon docteur se livrait sans doute à quelque badinage nocturne dont il était coutumier), Holmes finit, afin de tuer le temps, par extirper d’une étagère le premier livre qui lui tomba sous la main.

Tout homme a le choix. Vous devez suivre votre cœur et faire ce qui vous apporte la joie plutôt que de devenir le plus malheureux des barons de toute la lignée des Frankenstein.

Être un homme, ce n’est pas seulement fanfaronner et plastronner. Être un homme digne de ce nom ne signifie pas essayer sans cesse d’intimider les autres. Être un homme c’est être à l’écoute, c’est ne pas avoir peur d’admettre ses torts, c’est traiter ses proches avec compassion. Être un homme n’est pas que privilèges et pouvoir, c’est aussi équité, humilité… humanité !

Pour la plupart des hommes, la compagnie d’une femme est un bonheur et un plaisir. Toutefois, le détective, malgré sa formidable intelligence, était incapable de comprendre un concept aussi naturel. En matière de cœur, il était aussi insensible que les automates du Burgermeister. Le frisson de la chasse, lorsqu’il était sur les traces d’un criminel, était sans doute le plus intense des sentiments qu’il soit apte à ressentir.

— Eh bien… je ne vois pas où est le drame si je présente mes respects à Fräulein Hertz pendant que nous serons là-bas.
— Vous ne cesserez jamais de m’étonner, Watson. Il y a tant de mystères à élucider, tant de recoins à fouiller, tant de ténèbres à dissiper. Mais tout ce qui vous intéresse est de flirter avec une fille ayant la moitié de votre âge.

Certains secrets constituent un terreau idéal pour l’amertume, les intrigues et le crime.

La vie, possède le même prix pour tout le monde, pauvres ou riches.

Quand on étudie le violon aussi assidûment que vous le faites, la pression répétée des doigts finit par provoquer des callosités. Elles ne sont pas visibles à l’œil nu mais, dans ce cas, je les ai senties en vous serrant la main. Violoniste amateur moi-même, j’ai immédiatement identifié leur origine. Je note également que votre tête penche légèrement vers la gauche, indiquant une douleur au cou ou, du moins, une certaine gêne au niveau de la colonne vertébrale. C’est l’une des conséquences momentanées de l’utilisation de notre instrument favori.