Un nouveau pastiche de Sherlock Holmes qui promettait beaucoup en raison de son titre : Sherlock Holmes contre Frankenstein et qui au final nous laisse un sentiment d'espoir déçu.
Sherlock Holmes est contacté pour élucider le meurtre d'un fossoyeur retrouvé assassiné dans le cimetière avec une jambe en moins. Une fois sur place, Sherlock Holmes et son acolyte Watson se plonge dans une enquête où les notables du coin, la famille Frankenstein y joue un rôle de premier plan.
L'intrigue avait un bon potentiel. Un fossoyeur, les Frankenstein, une atmosphère sombre avec des scènes dans la nuit ou en pleine forêt avec brouillard à profusion... et au final, j'ai eu l'impression de lire un pastiche de Sherlock Holmes certes sympathique mais sans grandes révélations ou faits incroyables. Sérieusement, on peut se poser la question si le nom de "Frankenstein" n'a pas été ajouté à l'histoire pour la rendre plus vendeuse puisqu'au final... on attend beaucoup de ce combat entre deux héros mythiques et nous n'avons qu'un simulacre sans grand intérêt. Sans ce titre mettant en avant Frankenstein, ce pastiche aurait pu passé pour sympa.
Côté personnages, l'auteur nous propose ici une réinterprétation du duo Sherlock/Watson un peu plus décousue que celle de Conan Doyle avec des personnages aimant les jeux de mots et les situations incongrues et ayant également quelques conflits résultant d'incompréhension. Dans cette adaptation, nous n'avons pas tant à faire à deux enquêteurs mais par moment à deux psychologues étant là pour aider les fils Frankenstein à prendre leur envol en tant qu'homme : d'un côté Sherlock "psychanalyse" le fils aîné pour lui faire prendre conscience de ses aspirations professionnelles... autant Watson joue le rôle de moralisateur afin de pousser le second fils à réagir en tant qu'homme.
Côté intrigue... comment dire.... Rien de mirobolant, d'incroyable... Sherlock Holmes mène son enquête et découvre le coupable. Les intrigues secondaires également son attendues comme le silence de Christina... la disparition de Boris... On comprend rapidement où l'auteur souhaite nous conduire et c'est vraiment dommage...
L'auteur nous propose juste une réinterprétation personnelle de la vie de Mary Shelley (l'auteur de Frankenstein) en laissant entendre qu'elle aurait été la fille cachée du comte Frankenstein, que le livre relate des faits réels... bref... c'est simpliste et quelque peu décevant au final.
Pour résumé, un pastiche de Sherlock Holmes à lire mais décevant en raison de la disparité entre la promesse espérée vue le titre et le contenu au final qui est simpliste et sans grande ambition.
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A partir du titre et du résumé, on peut soit se mettre à saliver façon réflexe pavlovien (comme moi), soit se dire "c'est quoi ce truc ?" (comme moi après réflexion).
Le livre est au final pas mal du tout. L'ambiance rappelle le chien des Baskerville, tant par le château isolé, que par la malédiction familiale. Il y a même un chien. Les personnages d'Holmes et Watson sont très fidèles aux originaux et je trouve que l'écriture et le déroulement de l'histoire restent tout à fait dans l'esprit du canon.
Seule la fin m'a paru un peu grotesque, mais pas inintéressante non plus.
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— Une minute, Holmes ! Notre voyage ? Nos valises ? Qu’est-ce qui vous fait penser que j’ai envie de prendre une part quelconque à cette… cette folle équipée ?
Holmes décocha un sourire ironique au brave docteur.
Puis, d’une voix faussement onctueuse :
— Je pense que vous viendrez parce que, cette fois, il pourrait bien s’agir d’une histoire monstrueusement intéressante pour vos chroniques : un meurtre bizarre, un tueur fou, une pointe d’occultisme et un détective apparemment vieillissant en quête de justice et de vérité sur une terre étrangère. Que voulez-vous de plus ?
— Une demoiselle en détresse, peut-être ?
— Songez, si vous le voulez bien, aux mots que j’ai cités il y a un instant : « Je n’avais encore jamais vu quelqu’un qui me ressemblait ». La même phrase peut s’appliquer à moi. C’est une existence solitaire que la mienne, Watson. Et elle ne l’a pas toujours été par choix. Mais, votre intérêt pour mon bien-être me rappelle que je ne serai jamais vraiment seul aussi longtemps que j’aurai un ami tel que vous.
Ému par ce rare témoignage d’estime, le bon docteur s’éclaircit la gorge et tenta de se concentrer sur son magazine.
[...]un homme qui travaille avec les morts, qui travaille parmi les morts et s’en trouve parfaitement bien… n’est pas la personne susceptible d’être la plus populaire de notre communauté. Bien sûr, il s’agit de ce qu’on pourrait appeler « les risques du métier ». Creuser des tombes est, par nature, une profession solitaire. Peu de gens peuvent être amis avec quelqu’un dont c’est le gagne-pain. À tort ou à raison, ils considèrent que ça porte malheur.
— Vous êtes en train de m’affirmer le plus sérieusement du monde que vous avez accompli ce long voyage depuis l’Angleterre pour vous occuper de la mort d’un misérable fossoyeur ?
Watson sentit monter l’énervement et ne put s’empêcher d’intervenir :
— La vie, Herr Frankenstein, possède le même prix pour tout le monde, pauvres ou riches.
Être un homme digne de ce nom ne signifie pas essayer sans cesse d’intimider les autres. Être un homme c’est être à l’écoute, c’est ne pas avoir peur d’admettre ses torts, c’est traiter ses proches avec compassion. Être un homme n’est pas que privilèges et pouvoir, c’est aussi équité, humilité… humanité !