Plus les moqueries se faisaient méchantes et humiliantes, plus je mangeais.
Je dévorais ma tristesse et mes émotions comme si, une fois enfouies au plus profond de moi, elles allaient enfin disparaître à jamais.
Manger me soulageait, puis me revenait en pleine face comme une gifle.
Plus je mangeais, plus je nourrissait mon mal-être, et la certitude que je n'étais pas belle ni digne d'être aimée.
J'avais traversée l'enfance en essayant de me faire la plus transparente possible....
Pour détourner l'attention de mon corps, j'arborais en permanence un large sourire et j'étais toujours, toujours de bonne humeur (du moins, c'est ce que je laissais paraître).
Ça, c'est un truc que je ne pourrai jamais lui reprocher, à ma mère.
Elle m'avait toujours dit que j'étais la plus belle.
Si seulement j'avais réussi à la croire...
Ces préjugés et ce besoin de coller des étiquettes sur tout...c'est exaspérant !