Denis Couchaux

Lorsque l'on essaye de définir la notion d’œuvre d'art, on se rend rapidement compte qu'il est difficile de le faire, car, il n'existe pas une définition englobant toutes ses particularités. Et pour cause, celle-ci peut être abordée comme étant une œuvre de l'esprit, une chose esthétique, un bien meuble protégé par le droit de la propriété intellectuelle...



Quand j'ai vu que Babelio proposait dans sa masse critique l'ouvrage de Denis Couchaux, j'ai tout de suite été séduite par le titre du livre et son résumé. Et pour cause, l'auteur allait aborder d'une manière originale et différente ce thème que j'affectionne tant et poser des questions assez communes du type "Pourquoi regardons-nous un tableau, pourquoi écoutons-nous une musique, pourquoi lisons-nous un livre ? Autrement dit, pourquoi choisissons-nous de leur prêter attention ?"

Par ailleurs, j'ai trouvé très sympathique ce jeu de mots "essence de l'art" avec un bidon en référence à l'essence de térébenthine, élément important dans la peinture à l'huile qui m'a aussi fait penser au courant dadaïsme.



Au travers de sa propre expérience, Denis Couchaux a su nous offrir un essai très abordable aux courts chapitres sur ses interrogations et ses réflexions quant à l'art, le tout étayé par des exemples rencontrés lors de son travail de recherche. J'ai beaucoup apprécié le style de l'auteur qui a su nous proposer un récit structuré tout en étant déstructuré le rendant de cette manière très vivant et le tout agrémenté par de nombreuses citations.



Je tiens à remercier les Editions Thierry Marchaisse et Babelio pour la découverte de ce très intéressant essai dont je relirai certainement des passages et qui rappelle, "comme le disait Oscar Wilde, anticipant Marcel Duchamp, "la beauté est dans les yeux de celui qui regarde"...

Dans L'essence de l'art, on part de l'odeur de la térébenthine pour arriver à un questionnement sur l'art.

Pourquoi sommes-nous touchés par l'art?

Qu'est-ce qui nous fait faire des kilomètres pour passer devant des morceaux de toiles peints, entourés de bouts de bois dorés et accrochés sur de grands murs blancs?

Au final, qu'est-ce que l'art et qu'est-ce qu'on peut qualifier d'art?



Difficile de trouver des réponses à des questions si vastes et non résolues.

Denis Couchaux se colle à la tâche et nous offre une belle réflexion sur notre rapport à l'art et ce qui se cache derrière le mot « art ».

L'essai est très bien mené, très agréable à lire avec ses parties et sous parties bien distinctes et claires. L'écriture est fluide et on retrouve un grand nombre de références (littéraires, artistiques, scientifiques) qui illustrent le propos de manière très juste. Je classifierais cette étude de philosophique. Presque de la philosophie de l'art car l'auteur traite de sujets comme le Beau et l'art, l'art pour l'art, la catharsis, etc… (j'aurais aimé l'avoir lu pour le bac de philo!!)

J'ai aussi beaucoup apprécié les moments autobiographiques, presque romanesques, dans lesquels l'auteur nous parle de ses propres expériences artistiques et évoque des souvenirs frappants qui apportent beaucoup au récit en amenant une touche plus personnelle dans laquelle les lecteur.ices peuvent se retrouver.



En somme, j'ai beaucoup appris de cette investigation. J'ai notamment réalisé que, en effet, lorsqu'on ressort d'un musée, d'un spectacle de danse, d'une lecture, on ne gagne rien de matériel. On ressort simplement avec « l'expérience esthétique » d'avoir pu contempler et vivre à travers des « oeuvres d'art ». Tout se joue dans le cerveau du regardeur/spectateur. L'art touche un fil de notre sensibilité et il est différent pour chacun.

De plus, il est vrai que notre rapport à une oeuvre commence au moment où on la découvre pour la première fois. Dorénavant, je ferais face à chaque nouvelle oeuvre avec l'enthousiasme de trouver ma prochaine meilleure expérience esthétique…



Merci aux éditions Thierry Marchaisse pour l'envoi et à Babelio, toujours, pour les masses critiques.

Je remercie Babelio et les éditions Thierry Marchaisse pour l'envoi de ce livre reçu dans le cadre des Masse critique non fiction.

D’où vient le plaisir qu’on peut éprouver devant une œuvre d’art ? Que se passe-t-il lorsqu’on en crée une ? Ce sont des questions passionnantes qui m’interrogent, la première surtout, depuis mes études d’histoire de l’art ; j’avais donc hâte de lire l’analyse de l’auteur et ses conclusions. Chaque chapitre est divisé en plusieurs sous-chapitres, cela nous permet de suivre le cheminement de son raisonnement, qui est structuré de manière claire et synthétique ; j’ai juste un moment perdu son fil rouge quand il a abordé la question, pourtant très intéressante, des sociétés non occidentales.

Outre le fait de décortiquer les mécanismes en jeu lorsqu’on se confronte à une œuvre, ce qui était ma motivation à la lecture de ce livre, il m’a amené à repenser ma définition de l’art. C’est donc une lecture enrichissante, et malgré la prise de notes en cours de lecture, je le relirai très probablement.

Si l’auteur dit s’être fortement appuyé sur des travaux ethnographiques, la parole n’est que trop rarement donnée aux ethnologues ou aux anthropologues et il n’y a quasiment pas de textes de référence à l’intérieur du propos, même si la bibliographie donne quelques pistes. Bien sûr, l’auteur propose une synthèse sérieuse, évoquant les systèmes sociaux, les organisations spirituelles des différents peuples, mais parfois trop rapidement.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..