Je ne suis pas quelqu'un qui se confie, je n'ai que quelques rares amis avec lesquels je m'entends vraiment. je suis d'ailleurs frappée par la surdité de la nature humaine en général. Les gens n'osent pas, ne veulent pas entendre. Que savent-ils d'eux-mêmes et des autres ? Et puis, vous avez aussi ceux qui s'imaginent qu'en ayant des aspirations littéraires ou artistiques, ils vont arriver à s'imposer sans entamer ce dialogue interne. Mais ils n'ont pas l'oeil, pas l'oreille...ils attendent, ils se mentent, ils ont le temps. Or, il faut vivre comme si on n'avait pas le temps. On est au bord du temps comme au bord d'un précipice: celui du néant, du silence, du malheur (p.48)