Edme Boursault

Brocante.

Edme Boursault, ( 1638-1701) est poète. Ce livre est un recueil posthume de lettres écrites en vieux françois à ses contemporains. Certains sont illustres, comme le Prince de Condé, Louvois ou Mme Colbert ; d'autres sont moins connus ou inconnus.

Mon édition est de 1722, j'en ai deux ou trois du XVIIIè siècle !

Le problème de lecture est l'orthographe qui a un peu changé depuis, et surtout les "s" de début ou milieux de mots qui s'écrivent comme des "f" sans barre transversale.

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Ce qui est intéressant, c'est que le livre est "dans son jus", et ce qui n'apparait pas dans les éditions du XXIè siècle, ce sont les tournures de phrases, les flatteries incroyables qui étaient de mise à l'époque alors qu'un "cordialement" suffit actuellement.

Les lettres les plus savoureuses que j'ai lues sont adressées au duc évêque de Langres, avec lequel il est pratiquement familier : des incidents cocasses, et même des commérages sont évoqués qui témoignent de la température sociale de l'époque, dans les milieux aisés, je précise ! J'en ai mis quelques uns en citations. Boursault, qui est poète, les tourne souvent en épigrammes ou en fables.

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Edme Boursault (quel beau prénom désuet ! ), Bourguignon, n'a pas fait de latin ni de grec, et a appris le bon français "sur le tas". Au siècle de Louis XIV, il est devenu un poète en vogue, avec "Germanicus" et quelques autres pièces, a défaut d'avoir un franc succès permettant de passer à la postérité comme Molière, Corneille ou Racine, qu'il admire tous trois.

Dans la querelle des Anciens et des Modernes, il ne prend pas parti, mais explique à la marquise de B. pourquoi son adaptation en pièce de "La Princesse de Clèves" a moins de succès auprès des auditeurs (spectateurs) que son "Germanicus", ou toutes les autres pièces basées sur des épopées gréco-romaines.

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Bref, même si c'est un peu dur à lire du fait même de son ancienneté, ce livre est très intéressant, surtout qu'il a une couverture cuir et un dos nervuré !.... J'adore :)

Satire d’Edme Boursault qui se moque ici de la pièce de Molière l’École des femmes. Le titre vient de ce que l’on reconnaissait à Molière le don de faire des portraits justes. Elle sera jouée à l’Hôtel de Bourgogne, théâtre rival de celui où joue la troupe de Molière. Et très certainement commandée au jeune auteur qu’était Boursault, jeune ami de Corneille, par les comédiens, jaloux et inquiets du succès de Molière.

Comme dans La critique de l’école des femmes, quelques mondains disent toute l’admiration qu’ils éprouvent pour la pièce. Mais bien sûr leurs louanges cherchent à la ridiculiser.

Ce que j’en pense : bof. Cela n’a pas la qualité des réparties de l’auteur moqué. Je l’ai lue parce qu’un même soir furent jouées La critique de l’école des femmes, Le portrait du peintre, L’impromptu de Versailles, et L’impromptu de l’Hôtel de Condé.

La pièce est restée célèbre pour la polémique à laquelle elle donna lieu entre Corneille et Racine. Le premier signalant qu'il n'y manquait que la signature du second. Quand à savoir si Racine l'aurait désavouée ou pas, la question est sans doute fondée dans la mesure où elle fait penser à la fois aux deux dramaturges, parce qu'elle pose un dilemme cornélien : Agrippine doit-elle épouser Germanicus par amour ou Drusus par intérêt politique ? et fait une peinture psychologique racinienne des personnages qui se livrent à leurs passions (et leur haine) dans une totale démesure. La comparaison avec Bérénice est évoquée, mais, à choisir, j'y verrais plutôt un parallèle avec Britannicus où Agrippine doit prendre position contre Néron au risque de se voir écartée du pouvoir. Boursault ne trahit pas ses augustes contemporains, il cherche juste à trouver une petite place entre ces deux monuments... et c'est loin d'être facile !

Voici une énième critique de L'École de femmes de Molière. Élomire (anagramme de Molière) a suscité l'ire de ses contemporains, en particulier de ses concurrents directs de l'Hôtel de Bourgogne. Si certaines critiques, comme Zélinde, attribuée à Donneau de Visé, mettent en perspective les lacunes de l'œuvre de Jean Baptiste Poquelin (son vrai nom), celle-ci n'est qu'une pâle copie. Et le fait que les auteurs, caricaturés sous les traits de Lizidor (avec ou sans Z) se soient "sentis morveux" et aient voulu "se moucher", s'y soient mis à plusieurs pour produire des diatribes d'aussi mauvaise qualité reflète leur indigence. A mon humble avis, si on veut absolument opposer d'autres auteurs à Molière, il faudrait plutôt chercher du côté de Dancourt, de Dufresny , de Montfleury ou de Rotrou. Et jeter un coup d'œil aux pièces commémoratives de D'Hervilly pour se remémorer notre grand auteur national.