Citations de Edme-Pierre Chauvot de Beauchêne (27)
Tout est provisoire dans la vie : voilà pourquoi personne n'est content de son lot.
Il y a des livres dont il faut seulement goûter, d'autres qu'il faut dévorer, d'autres enfin, mais en petit nombre, qu'il faut, pour ainsi dire, mâcher et digérer. (p148)
" Francis Bacon"
Les nobles sont comme les livres : il en est beaucoup qui ne brillent que par leurs titres.
Le temps est la seule richesse dont on puisse être avare sans déshonneur.
La finance n'est que le canal propre à la circulation de l'argent.
Beaucoup de gens traitent leurs amis comme les cartes, qu'ils jettent quand la partie est finie et même quand ils l'ont gagnée.
La santé est le trésor le plus précieux et le plus facile à perdre ; c’est cependant le plus mal gardé.
Le bonheur est comme l'image réfléchie par la glace: on le voit toujours, on ne le saisit jamais.
Nous parlons de nous avec complaisance ; nous écoutons à peine ceux qui parlent d'eux ; voilà l'égoïsme.
Trop de mots pour une pensée remarquable,
c'est une pièce d'or changée en monnaie de billon.
L'homme vivant en société, environné d'une foule d'objets qui l'attirent ou le repoussent, livré à des passions qui le tourmentent sans cesse est facilement entraîné par elles. La morale peut sans doute en affaiblir la funeste influence, en diminuer les dangers; mais une passion forte ne peut, le plus souvent, être détruite que par une passion plus forte encore, et l'homme n'est pas toujours maître de faire usage d'un pareil remède.
Quand on veut se conduire sagement dans le chemin de la vie, il faut plus souvent regarder derrière soi que devant: le passé ne trompe point, il parle toujours le langage de la vérité; l'avenir, au contraire, n'offre qu'incertitude et mensonge; mais comme un brillant météore placé dans le lointain, on y voit l'espérance.
Espérer, c'est choisir son rêve.
Nier des vérités parce qu'on ne les comprend pas, c'est orgueil, et non pas sagesse.
Les hommes s'agitent et se tourmentent sans cesse les uns les autres dans le chemin de la vie, où ils sont jetés, pour arriver au même but ; ils feraient mieux de s'aider mutuellement que de se nuire pendant le voyage.
L'homme, pour faire des choses extraordinaires, a besoin qu'on le regarde.
La flatterie est toujours de la fausse monnaie.
Se montrer avec éclat, donner au mensonge les couleurs de la vérité, exciter l'imagination en éblouissant la raison, connaître les faiblesses des autres, dissimuler les siennes : voilà la théorie du charlatanisme.
On ne désire d'être aimé des autres que parce qu'on s'aime soi-même, et pour avoir un motif de s'aimer davantage.
L'homme reçoit avec la vie le principe de sa destruction. Il est placé dans la prédominance du tempérament que la nature lui a donné, et se développe en raison des circonstances physiques ou morales qui l'environnent, et qui agissent plus ou moins fortement sur lui. S'il savait reconnaître ce principe, le favoriser dans ce qu'il a d'utile, et le combattre dans ce qu'il a de nuisible, il jouirait d'une meilleure santé, vivrait plus longtemps, et sans doute serait plus heureux.