Des seringues jonchent le pourtour d’une grosse poubelle verte d’où suinte un liquide jaune gouttant sur un faux tapis persan taché. Cette nuit comme toutes les nuits, à un quart d’heure à pied des bureaux des géants de la high-tech, Hyde Street est le lieu de toutes les misères humaines, des trafics de crack et d’héroïne. Au cœur des blocs dits de Tenderlon – un nom qui évoque plutôt un filet de bœuf juteux que ce quartier cradingue -, se côtoient malades mentaux, toxicos affalés sur les trottoirs, SDF. C’est un soir comme les autres soirs.
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