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Citations de Elisa Biagini (37)


ma parole
phalène qui se
cogne à la lumière
(toi, filament
qui frémit
sous vitre)
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don’t talk with strangers

Grand-mère, main
de loup,
ouvre
ta voix, ouvre ma gorge pour
encore mieux me gaver
de nourriture, pour fatiguer mes cordes
à linge,
pour faire de moi
une aruspicine :
et que tout soit dans le ton
(comme une vraie dame):
la sauce tomate,
le sang,
mes chaussettes.
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(Je descends ici, pour lire
les os - sous la maison -,
les os qui font des enfants)

les morts existent,
ils ne sont jamais partis,

Je suis là, dans l'ombre,
celle qui éclaire.
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Tu n'oublies pas les visages
et les noms
ou les kilos d'argent dans le tiroir,
mais tu oublies mes poignets et mes veines tordus
par le sang qui est revenu trop de fois,
cette peau à moi qui ne teint plus.
Cet argent est lesté
(la coutellerie), il
nous maintient ici
et fait des marques profondes dans le parquet, il
fait des rails,
de la porte dans la pièce
et vice versa:
"il fait toujours noir là-bas: ne partez pas".
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Quand on découvre ces longues coupures, ces
feuilles de papier ou ces brins d'herbe
qu'une seule touche suffit
et c'est déjà du sang:
vos mots
droit à des points morts
vers des endroits d'ombre aussi
fins et silencieux que des aiguilles, je me retrouve couvert
et je ne savais pas. * Je ne te vois pas comme une personne
mais comme une voix sans chair à l'oreille,
un bourdonnement violent dans les poumons.
Avec ta danse de tête lente, tu
montres tes nerfs entrelacés,
vos mains écorchées
sont des tapisseries.
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nkondi

Avec tout ce
métal
à l’intérieur de toi – aimant

du monde -, tu
attires mes obturations,
mes bracelets.

Je glisse vers toi, avec
ton marsupium lourd
de pastilles, les

conserves des dommages
subis, à sucer
l’hiver en souvenir :

les lèvres brillantes de
la hache qui sort
de ta bouche.


nkondi

Con tutto quel
metallo che ti è
dentro – calamita

del mondo -, mi
attrai le otturazioni,
i braccialetti.

Scivolo a te, col
tuo marsupio peso
di pasticche, le

conserve dei torti
subiti, da succhiarsi in
inverno per memoria:

le labbra lucenti di
quell’ascia che t’esce
di bocca.
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" (Ce que je veux de
toi, c'est le bruit,

cette partie
incontrôlée du
message,
lettre

que je peux
combiner ou

des spots sonores
comme Rorschach) "
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N. Gretel

Tu comptes les pilules,
les pierres pour

revenir à
ta maison-four,

à quand tu étais
seulement pâte

qui reposait.


N.Gretel

Conti le pillole,
i sassi per

ritornare alla
tua casa-forno,

a quando eri
solo impasto

a riposare.
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[Dans cette lumière jaune]

Dans cette lumière jaune
de fièvre, d’accident, tu

recueilles mes
cheveux comme des champignons

tu vérifies un par
un, comme s’ils étaient encore vivants,

les yeux qui m’envahissent
comme des majuscules.

(ici le temps devient une
spirale, noir comme

des raisins secs, tout
crispé).




[In questa luce gialla]

In questa luce gialla
di febbre, d’incidente, tu

raccogli i miei
capelli come funghi

controlli uno ad
uno, fossero ancora vivi,

gli occhi che m’invadono
come maiuscole.

(qui il tempo diventa una
spirale, scuro come

l’uvetta, tutto
grinze).
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ne parle pas avec des inconnus
Grand-mère, main
de loup,
ouvre
ma voix, ouvre ma gorge pour
me remplir encore mieux
de nourriture, utiliser les
cordes pour accrocher les
vêtements,
me faire
haruspicina:
et que tout est dans le ton
(comme une vraie dame):
le sauce tomate,
sang,
mes chaussettes.
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* tu racontes l’herbe
renversée, la plume
encastrée, la pluie
recueillie à l’intérieur
de l’oreille
(et le silence, ici
perd de son poids).


* tu (racontes) : s'adresse à son amie poétesse Emily Dickinson.
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J’appuie le front
contre la vitre, je regarde dans la
nuit de * tes mots,
la voix devient blanche de
silence, les ombres
s’épaississent entre les dents :
je suis toi, quand je suis moi.


* tes (mots) : rapprochement-fusion
avec son ainé le poète Paul Ceylan.
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« — Ce qui fut déraciné se rassemble à nouveau —
le nom, le nom, la main, la main :
sur ma main
pose la feuille
qui ne peut croître
à cette lumière :
passe-lui un gant
car le vent l’écorche,
mets-la en poche
qu’elle n’en renaisse. »
Qu’ils soient vers ou racines, les fragments du corps
 de la langue élaguée se reforment, vivifiés.
Se contraindre à ces entailles ne se fait cependant pas
 sans souffrance ni sans effort :
« Je marche
par soustraction
et mon souffle trébuche,
ses joues »
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Quand la bouche
crache la parole,
il y a un temps, un
entre “moi et toi”,
qui est une motte
tranchée par la lame
ver qui après
reprend vie.
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… fuis la mélodie de la parole,
la voix qui te sourit les dents refaites […]
[…] pêche de ce noir
l’encre qui dit la * parole
verticale. À son ombre grandissent
les questions, l’espace s’ouvre
à la respiration de la pensée.
Non la * parole horizontale qui envahit,
mais le blanc des marges, la pause qui
couvre l’absence de toi à moi.


* Elisa Biagini privilégie la parole verticale sur la
parole horizontale.
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je m’écris entre les
fissures, dans les nœuds
du bois, dans la
poussière sous le tapis :
l’obscurité, qui attend
d’entrer, se grumèle
de cernes [s’aggruma d’occhiaie]
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La fissure qui part
de toi * marque
le pas
dans le proche.


* proximité de la poète florentine dans son
dialogue avec le poète Paul Ceylan.
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