Citations de Elisabeth Foch (148)
L'histoire de la photographie de montagne prouve qu'ils ont su dans un même déclic saisir et dépasser la réalité de l'altitude et trouver ces raccourcis vers l'essentiel que sont les véritables oeuvres d'art.
Pour capter le regard des spectateurs, les photographes aussi ont dû filtrer les réalités qui encombrent les montagnes, abandonner l'habitude visuelle d'un horizon sans relief et se laisser gagner par les visions que provoque le vertical.
Cézanne hante la montagne aixoise pour le temps et l'éternité.
J.M.W. Turner est en effet l'un des plus grands peintres du paysage alpestre -- même si sa gloire est ailleurs. Il donne un nouveau sens à la couleur et au mouvement, marque la réalité par sa vision intérieure et mêle le romantisme à l'impressionnisme.
Quant aux Anglais, fascinés par les Alpes, ils partent à l'assaut des sommets, tantôt avec cordes et piolets, tantôt avec chevalets et pinceaux, et marquent l'âge d'or de l'alpinisme autant que la peinture de montagne.
En Europe, la montagne fait son apparition dans la peinture à partir du Moyen Age, et sa représentation est conforme à l'idée que l'on se fait alors de l'altitude. Son inaccessibilité en fait un symbole du sauvage, du menaçant et du maléfique en général.
Les peintres aussi se sont mesurés à l'univers vertical qui déroute, bouscule, bouche le paysage, inspire la crainte, la passion, l'étude et parfois aussi des chefs-d'oeuvre.
H.B. de Saussure, lui, nous communique "l'angoisse géologique" qu'il a éprouvée en haute montagne.
Avant l'alpinisme, la montagne avait déjà fait couler beaucoup d'encre.
Face à la "candeur" des montagnes, beaucoup d'artistes ont éprouvé le vertige de la page blanche.
A force de fréquenter héros, cimes et dieux, il sait que la sérénité ne s'acquiert qu'après avoir traversé la tourmente.
Loin de la programmation des vanités citadines, un travail peut commencer : plantes, fleurs et âme sont faites pour éclore.
Toute quête spirituelle nécessite une rencontre.
Le mystère de la civilisation pascuane demeure et nourrit l'imagination des voyageurs, qu'ils soient écrivains ou photographes.
Vie et mort sont des mots bien étriqués pour célébrer la généreuse et chaotique redistribution de beauté qui tour à tour avale ou ou soulève les montagnes. Et confie à certaines d'entre elles la mystérieuse mission de nous aimanter.
La nature a tout prévu : le vide est là pour sublimer le temps et l'espace et nous ouvrir à l'univers de la création et des métamorphoses.
Face à l'invisible, le poète n'a d'autre solution que d'affûter sa plume.
Le mauvais temps est une aubaine pour les amateurs d'invisible.
Nues et nuages, brumes et brouillards, en occultant une partie du paysage, suggèrent de ne pas se fier aux apparences et de voir au-delà de la couleur des choses.
Les infinies nuances de gris des photographies en noir et blanc sont particulièrement efficaces à révéler le vide.