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Critiques de Elizabeth Bishop (4)
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Géographie III (édition bilingue)

C'est le titre qui m'a intriguée et poussée à prendre ce recueil, préfacé par Octavio Paz, rien que ça.

J'ai plongé dans ces poèmes comme dans de multiples paysages vivants, dynamiques. Une promenade en bord de mer un jour d'hiver, un trajet en bus qui se transforme en rencontre magique avec un orignal, avançant tranquillement sur la route.

Le voyage peut être aussi celui fait dans une minuscule peinture représentant un paysage familier, ou un magazine de géographie dans la salle d'attente d'un dentiste, enfant.

Les plus originaux de ces paysages sont ceux d'un objet du quotidien - une machine à écrire, une bouteille d'encre - abordé sous un angle original, un paysage macroscopique qui transfigure l'objet, ou, enfin, celui de l'île sur laquelle a échoué Robinson et surtout le souvenir qu'il en garde une fois revenu en Angleterre.

J'ai adoré ce recueil qui m'a ramenée dans mes visions d'enfant, ce monde transformé dans lequel j'évoluais. Un souffle frais, vivant, innocent, un regard différent porté sur le quotidien, entre facétie et gravité.

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Un printemps froid

Elizabeth Bishop excelle dans l'évocation de paysages auxquels elle donne une âme par sa poésie. La mer, par exemple, prend une réelle densité grise argentée, fascinante et inquiétante dans Aux Pêcheries (At the fishhouses), alors qu'il ne s'agit, à l'origine, que d'une scène typique d'un port de pêche, les poissons morts attendant en tas tandis qu'un vieux pêcheur raccommode ses filets.

La pluie qui cesse libère des barreaux de sa cage liquide des centaines d'oiseaux. Ce sont aussi des paysages urbains ou de petites routes de campagne qui dévoilent la misère de certaines maisons.

Sa poésie est tendre, légèrement angoissante mais aussi ouverte sur le monde et empathique.

Deuxième lecture d'Elizabeth Bishop.



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Une folie ordinaire

Elizabeth Bishop est une poétesse et une femme de lettres américaine (8 février 1911 - 6 octobre 1979).

Bien que l’essentiel de son œuvre poétique ne comporte que deux volumes, elle est reconnue par ses pairs comme une poétesse majeure (pour les anglophones, « The Complete Poems 1927-1979 », New York, 1983, et « The Collected Prose », New York, 1984).

Son œuvre, malheureusement trop peu traduite en France, se compose de poèmes et de récits qui sont ancrés dans le quotidien et l’observation concrète du monde. Rien de banal pour autant dans cette prose poétique qui éclaire d’une même lumière chacun des objets qu’elle regarde. Car ce qu'Elizabeth Bishop retient des faits ne procède d’aucun classement. L'inquiétante étrangeté, en revanche, affleure dans tous ses récits.

Sous la plume de cette poétesse, la moindre charrue se transforme en objet de rêverie ; une nappe, une tasse de thé, quelques grains de riz, deviennent instantanément de vibrantes présences ; dans l’immensité impartiale de l’univers, la lointaine lune qui ne regarde pas l’enfant qui a froid, se comporte comme l'œil indifférent d'une marâtre ; l’infiniment petit est à même de s’ouvrir brusquement à des changements d’échelle renversants.

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Une folie ordinaire

Un court recueil de nouvelles. Que l'on peut classer en deux sortes : d'abord des récits "imaginaires", des histoires à la troisième personne, et à la fin du tome, des récits à la première personne, racontés par une petite fille, qui ressemble beaucoup à l'auteur, dont le vécu semble très proche du sien, sans qu'il soit possible, à moi tout au moins, qui ne connaît sa vie que d'une façon somme toute superficielle, de me rendre compte à quel point ils sont autobiographiques ou inventés.



Il y a dans ces textes un côté détails, sensations, de toutes petites choses, perceptions, observées et saisies. Mais dans ces nouvelles, surtout celles qui ne semblent pas avoir des aspects autobiographiques, à un moment, à partir de tous ces détails tellement concrets, il y a comme une sorte de sur-naturel qui surgit, comme le si concret et précis, poussé au bout, débouchait sur autre chose. J'ai eu la sensation d'être presque dans des sortes de contes, des contes cruels, que l'on ne raconterait sans doute pas aux enfants sous cette forme, mais des contes quand même. Les récits où Elizabeth Bishop semble se mettre en scène sont un peu moins sur ce registre, quoi qu'il y ait aussi, dans l'enfance, une façon de comprendre et d'interpréter ce que l'on voit, qui passe du détail le plus réaliste, à une explication qui fait appel à autre chose.



Et tout cela est magnifié par une écriture, maîtrisée de bout en bout, dont chaque mot fait sens, se trouve tout simplement au bon endroit, le seul qui convienne. Une façon de raconter qui ménage ses effets de bout en bout, on pourrait disséquer certaines phrases et les donner comme modèle à ceux qui voudraient écrire des nouvelles. J'ai été enchantée de la première à la dernière page. Touchée et émue aussi, très fortement. Une lecture que je ne suis pas prête d'oublier, et que je compte poursuivre avec les poèmes.
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