Elsa Gallahan

Nous étions peut être des malades mais derrière cette image, nous n'en restions pas moins des humains. Nous avions besoin de nous savoir en vie, et rire nous y aidait.

Et malgré toutes ces considérations, je ne parvenais pas à ignorer mon coeur qui refusait obstinément de se taire. Il réclamait son âme soeur. C'était les moments les plus durs à endurer. Cette impression que mon âme voulait s'extraire de mon enveloppe charnelle pour aller retrouver sa moitié.

Mais quel prix devons-nous payer pour survivre ? On torture notre organisme pour lui permettre de vivre plus longtemps, mais toujours dans l'angoisse que le miracle de la guérison ne se produise pas.

Je pleurais parce que j'allais mourir, c'était certain. Je pleurais parce que j'avais une bombe à retardement à l'intérieur et que je ne savais absolument pas comment la désamorcer.

Mon père était un taiseux mais on lisait à livre ouvert sur son visage. Et j'y reconnue de l'amour mais aussi de l'inquiétude.

Mon mari s'assied et me jette un dernier regard avant de commencer à boucler sa ceinture.
- Tu es vraiment sûre de toi ? tient-il à redemander une dernière fois.
Je mâchonne dans le vie de temps de contenir la contrariété qui monte, qui monte, qui s'envole vers l'infini et l'au-delà... Mais qu'est-ce qu'ils me font tous ch... m'embêtent tous à vouloir me gâcher mon rêve de Noël ?!
Faut dire que mes hormones de fin de grossesse n'aident pas. Depuis que je suis en couple avec Éric, grâce à lui, et à l'estime de moi un peu retrouvée, j'ai acquis une certaine forme de tempérance mais bon, vous connaissez l'expression, chassez le naturel, bla, bla, bla... Et là je peux vous dire que depuis trois mois environ, le naturel a repris des couleurs... pour le moins flamboyantes, voire même destructrices. Donc là, je bataille très fort...
Si je me coupais la langue, vous croyez que ça aiderait ?

Lorsqu'elle obliqua vers la grande porte, elle fut happée tout entière par la présence qu'elle perçut au dehors. Son cœur fit un bond dans sa poitrine avant de s'emballer, car elle aurait pu reconnaître entre toutes cette coloration d'âme si unique. Elle ne pouvait appartenir qu'à une seule personne. Elle n'osait pourtant encore y croire totalement. […]
- Cederic, c'est bien toi ! Je savais que tu reviendrais ! Oh mon Dieu ! Je le savais ! Je suis si heureuse !
Cederic, lui-même, était sidéré. Quand elle avait ouvert la porte, après avoir deviné sa voix mélodieuse à travers la paroi de bois travaillé, il ne s'était absolument pas attendu à ce que sa «petite sœur», mignonne et adorable fillette, se soit muée en une jeune femme à la beauté… époustouflante !

Je ne peux pas le dire autrement, la vie est belle. Ma vie est belle, merveilleuse, parfaite ! J'espère que je n'en fais pas trop, me demandé-je dans une petite moue boudeuse et enfantine. Seulement voilà, comment il y a un an j'aurais pu imaginer tout ça ? Tout ça quoi, me direz-vous ?
Je vous propose de faire comme dans les films. On va rembobiner depuis le début. Projectionniste ! C'est parti ! *bruit de film qui repart en arrière*

Je vais bientôt te montrer à quel point ta vie est si insignifiante que je peux te l'enlever quand je le souhaite.
Remercie-moi d'être encore en vie. Oh ! Passe le bonjour à à l'Alastar pour moi. Dis-lui de ma part qu'il
ne pourra rien y faire, selon mon bon vouloir, au moment où je l'aurai décidé, tu mourras.

Les amis c'est fait pour çà. Si un ami n'est pas là en cas de coup dur, je le raye direct de ma liste.