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Critiques de Emmanuel Delannoy (7)
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Biomiméthique

Biomiméthique de Emmanuel Delannoy

Répondre à la crise du vivant par le biomimétisme



« Il n’y a pas de crise du vivant. Il n’y a qu’une crise de notre relation au vivant. »



Je remercie les Editions Rue de l’échiquier pour l’envoi de ce livre reçu dans le cadre d’une opération Masse critique non-fiction.



D’abord la forme : tout est beau dans cet objet-livre. Sa taille, la texture de la couverture, le grain du papier, son coloris, le choix des différentes typographies, l’aération des chapitres, la transition poétique entre chaque, chaque détail a été soigneusement pensé et il s’en dégage une bienveillante douceur. Rien d’étonnant alors à découvrir en quatrième de couverture un logo avec la mention : « imprimé en France avec amour et passion ».



Le fond à présent. J’ai choisi ce livre parmi d’autres dans la liste proposée en n’ayant que peu de connaissances sur le sujet : le biomimétisme est une démarche qui s’inspire du vivant, tel que le Velcro, par exemple, invention issue de l’observation de la graine de bardane.

Selon l’auteur, sa définition du biomimétisme serait l’ensemble des approches visant à faire rentrer l’économie dans le vivant, contrairement à ce qui se fait actuellement où, par tous les moyens, même scandaleux, on tente de faire plier le vivant à l’économie.



L’essai se compose de deux parties : d’abord un sombre constat de l’état des lieux dont la crise sanitaire actuelle n’est que l’un des révélateurs. Ensuite, un panel de solutions, qui pourrait éviter l’apocalypse annoncée, à condition qu’on le veuille bien. Responsabilisation de l’ensemble des partenaires, prise en compte des limites de la biosphère, courage politique … C’est pas gagné.

Il n’est plus temps de moins polluer, de moins faire mal ; le zéro impact, zéro carbone, zéro déchet, n’est plus suffisant : pour espérer continuer à exister sur cette planète en tant qu’espèce humaine, il faut inverser les flux.

Un des paragraphes particulièrement éclairants est celui sur l’entropie générée par le transfert de l’énergie : Le problème n’est pas l’augmentation de la population mais bien l’augmentation de sa consommation énergétique. Pour se représenter notre dépendance (addiction) à l’énergie, a été inventé le concept d’ « esclave énergétique ». Il indique que chaque occidental dispose d’environ 500 « équivalents esclaves » pour lui fournir l’énergie qu’il consomme.



Effondrement de la biodiversité, phénomènes d’emballement des événements climatiques, surexploitation des ressources, la fin est proche à tel point que pour certains milliardaires américains, la seule issue possible serait dans la conquête de nouvelles planètes.

« Heureusement, la technologie va nous sauver ! » Plus d’insectes ? Qu’à cela ne tienne ! Vive les drones pollinisateurs ! Apporter une solution technique à un problème qui est d’ordre culturel ou comportemental, engendre automatiquement une cascade de nouveaux problèmes qu’on tentera à nouveau de résoudre par la technologie. Pour citer l’auteur, « ceci démontre sans doute que le mouvement perpétuel existe … ».



Le dernier chapitre de cette première partie présente les aveuglements de l’économie, face aux externalités positives de l’activité humaine non mesurables monétairement. Inversement, elle a depuis toujours négligé les conséquences négatives de ses actions, qui indépendamment sont peut-être négligeables, mais prises dans leur ensemble deviennent catastrophiques.



Alors, que faire ? La seconde partie développe les potentialités globales du biomimétisme. Elle met d’abord en garde contre une dérive éventuelle qui utiliserait la méthode pour améliorer les capacités destructrices actuelles du vivant : ce serait un comble. Elle propose ensuite un ensemble de pistes pour transiter d’une économie prédatrice vers une économie régénératrice. Un autre modèle de développement basé sur le respect du vivant, plus que le respect, la gratitude envers ce qui est.

Comme l’a écrit Hubert Reeves (cité par l’auteur) : « Nous menons une guerre à la nature. Cette guerre, si nous la gagnons, nous sommes perdus. » Tout est dit.

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Biomiméthique

Un grand merci à Babelio et aux Éditions Rue de l'échiquier pour cet ouvrage partagé à l'occasion de la dernière opération Masse critique.

Le biomimétisme très en vogue depuis quelques temps comporte ici une subtilité dans le titre en rappelant que cette tendance n'était pas par nature une démarche en faveur de la protection de l'environnement et de la biodiversité mais pouvait tout aussi bien aller dans ce sens ou au contraire participer à la destruction des ressources naturelles et du vivant.

Ainsi l'auteur choisi volontairement d'y associer la notion d'éthique, donnant ainsi le mot de biomim(éthique).

J'y ai retrouvé des références à de récentes lectures comme celle du dernier livre de Baptiste Morizot, Manières d'être vivant ou de Virginie Maris, Philosophie de la biodiversité. Mais la bibliographie est assez riche et d'autres références intéressantes sont proposées.

Je regrette toutefois un manque d'accompagnement à l'appropriation de cette discipline tant sur le plan historique que sur celui de sa méthodologie. Autant le livre la défend à juste cause et en promeut une version éthique, autant on n'appréhende pas pleinement le processus opérationnel de cette discipline dans l'univers économique actuel.

Toutefois, le propos est riche et vient compléter avec conviction les sujets plus connus du développement durable et de l'économie circulaire.

On ne peut s'empêcher enfin d'y déceler une promotion d'une activité de consultant de son auteur au sein du cabinet Pikaia.

Mais la lecture est agréable, le propos interpelle et le sujet est d'envergure constituant une voie à explorer évidente.

La conclusion n'évoque que 2 scénarios, blanc ou noir, ce que l'histoire n'observe quasiment jamais, occultant ainsi toutes les variantes qui ne manqueront pas d'émerger, conférant un pouvoir à l'humanité qui ne me semble pas si réaliste que cela, car nous sommes loin d'avoir tout appréhendé des richesses et potentiels du vivant.
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La Permaeconomie

Comment dire ? Pour moi, ce livre décrit en détail la dernière virevolte du capitalisme. Ce n'est certainement pas ce que veut nous dire Emmanuel Delannoy. Mais bon, je m'empare à ma façon de son récit, qu'il me pardonne ! Pas de doute le capital dans économie de partage, circulaire ou de fonctionnalité conduit toujours l'économie, la production. Alors, pourquoi et comment critiquer le capitalisme comme système dispendieux en ressources énergétiques fossiles alors qu'il est capable, aujourd'hui, de travailler avec les énergies renouvelables et de créer toujours plus de valeur et donc de capital. Pour le comment, la réponse me semble facile. En effet, n'est-il pas temps de partager ce capital, assis sur un fauteuil de "valeurs", avec le plus grand nombre ? Mais où se trouvent ses richesses ? Personnellement, je n'en ai aucune idée ! Dans les journaux peut-être car ils sont les seuls à nous parler de milliards d'euros, de billions de dollars, de la volatilité financière, des flux de titres gérés par des algorithmes et bien sûr du classement mondial des personnes les plus riches (en indiquant la nationalité ... Ensuite, pourquoi critiquer un système qui s'adapte aussi bien aux crises ? Simplement parce qu'il ne s'adapte pas au bonheur de tous mais partage les crises inégalement.

Vous voyez je crois que je suis passé complétement à côté de ce livre. Mais Je vais me filmer en train de fondre mon or pour le transformer en fluide. Je vais faire un malheur comme influenceur dans la catégorie transition sur YouTube. Avec le Covid plus de bonneteau, il faut être agile !
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L'économie expliquée aux humains

Un peu moqueur mais ô combien pertinent, ce dernier essai d’un spécialiste des pratiques du développement durable donne la parole à Monsieur « Grand Capricorne », insecte du bois. Celui-ci interpelle le genre humain sur l’opportunité de s’inspirer des modèles de la Nature pour intégrer l’économie dans la biodiversité… simple et révolutionnaire ! Testé par Véronique (Bibliothèque de Viroflay)
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Biomiméthique

⭐️⭐️⭐️⭐️/5



Le biomimétisme qu’est-ce que c’est ? C’est une manière originale et unique de traiter les problèmes que nous rencontrons et qui nous entourent. Le but est de s’inspirer de l’écosystème qui nous entoure pour trouver des solutions. Et alors que la biodiversité est toujours plus en danger et que le coronavirus prend le dessus au niveau mondial, Emmanuel Delannoy décide dans cet ouvrage de nous ouvrir les portes de cette notion complexe mais essentielle. Devenir l’allié de la nature plutôt que son ennemi ne serait-ce pas la solution à nos problèmes environnementaux ?



C’est de manière très claire et succincte que l’auteur propose une réflexion poussée sur cette question, sur notre relation avec le vivant et notre environnement et sur l’attitude à adopter dans un monde qui se veut de plus en plus complexe.



Merci à @babelio_ et @ruedelechiquier pour cette belle découverte littéraire ❤️
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L'économie expliquée aux humains

Un grand capricorne parle aux humains pour leur ouvrir les yeux sur l’importance de la biodiversité dont ils font partie.

Il nous dispense de petits rappels d’économie, notamment sur la différence entre le coût, la valeur et le prix. Il est aussi question des services rendus par les écosystèmes et la biodiversité. Combien la biodiversité, qui est un bien commun, rapporte-t-elle ? Elle nous sert à nous nourrir, à épurer les eaux, à la photosynthèse, et à bien d’autres choses.

Le coléoptère nous rappelle que l’économie actuelle est basée sur le fossile (le pétrole qui donne de l’énergie et le plastique). Elle pille les ressources de la Terre, sans prendre en compte les conséquences, et ne produit que du déchet. On réduit les espaces agricoles et naturels à un rythme effréné.

Cerambyx cerdo aborde, à titre d’exemple, la menace sur les abeilles. Il apporte sa vision, non anthropocentrique, du sujet. Le gros du problème vient de la sélection des abeilles pour les rendre toujours plus productives. À force de limiter leur diversité, elles sont devenues fragiles…

En termes de solution, l’insecte bavard avance le biomimétisme, l’économe circulaire, l’économie de fonctionnalité. La crise que les humains traversent est d’après lui une opportunité pour changer.

Le grand capricorne n’est pas toujours crédible en tant qu’insecte, mais peu importe. Son message passe admirablement bien et donne envie d’être suivi.

Je ne peux que recommander ce petit ouvrage pédagogique, à l’écriture claire, débordant de sagesse et de bon sens.
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L'économie expliquée aux humains

Ecrit de manière simple, sympathique et claire, ce petit livre est une initiation à l'économie et à son impact sur l'environnement. La plume est "mignonne" et donne une bonne idée des problématiques contemporaines liées à nos déboires capitalistes.
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