Alors que, depuis quelques années, le biomimétisme bénéficie d'une forte reconnaissance médiatique, pour certains, cette notion reste encore floue. Afin de nous éclairer, Emmanuel Delannoy détaille dans cette vidéo les enjeux mais aussi les limites du biomimétisme.
À partir d'exemples concrets, l'auteur de l'essai « Biomiméthique » nous explique en quoi s'inspirer de la nature pour concevoir des produits, des procédés ou des systèmes tout en respectant ses limites pourrait nous aider à faire face à la crise du vivant. Il défend également une approche éthique de cette pratique pour voir émerger un nouveau rapport au vivant.
« Biomiméthique » de Emmanuel Delannoy, un livre à retrouver sur :
https://www.ruedelechiquier.net/essais/333-biomimethique-.html
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En d'autres termes, en cherchant à réduire le hasard et la variabilité, pour mieux contrôler les risques connus, nous avons paradoxalement accru notre vulnérabilité aux risques inconnus. p29
Pour reprendre l'image poétique proposée par le philosophe Abdennour Bidar, chacun de nous peut se faire tisserand, pour réparer le tissu déchiré du vivant. p19
Le philosophe australien Glenn Albret utilise d'ailleurs le terme "symbiomimétisme" pour désigner la façon dont nous pourrions nous inspirer des relations de symbiose dans le vivant pour inventer d'autres manières d'agir. Selon lui, c'est même par là que nous pourrons sortir de l'anthropocène - qui est avant tout un récit de destructions - pour tendre vers une nouvelle ère : le "symbiocène". p94
Une organisation humaine épanouissante et "adulte" ne sera jamais une société dans laquelle l'individu s'effacerait dans le collectif, ni dans laquelle le collectif ne serait qu'un agrégat instable d'individualités autocentrées, mais une société dans laquelle le collectif sera reconnu et respecté par les individus parce qu'ils pourront y exprimer leurs différences et leurs personnalités. p78
P122 : le biomimétisme est une approche philosophique et conceptuelle interdisciplinaire prenant pour modèle la nature afin de relever les défis du développement durable dans ses dimensions sociales, environnementales et économiques.
P29 : Diversité et complexité sont les piliers du vivant.
P30 : la perspective prochaine d’un « printemps silencieux » est plus que jamais d’actualité.
P31 : La crise de la biodiversité n’est qu’une catastrophe parmi d’autres
P33 : A plusieurs reprises, l’humanité a fait « le choix du feu ».
P39 : Il y a, profondément ancrée dans notre inconscient individuel et collectif, notamment dans celui des sociétés occidentales, l’idée selon laquelle plus, c’est forcément mieux (et réciproquement).
...en comparant la quantité d'énergie totale, toutes sources confondues, consommée chaque année par un individu, avec celle qu'il aurait été capable de produire de lui-même par sa seule puissance musculaire, l'auteur [Richard Buckminster] invite à calculer "l'équivalent esclave" de notre consommation énergétique, c'est à dire le nombre d'individus humains qu'il faudrait rassembler pour fournir l'énergie nécessaire à nos modes de vie en l'absence des énergies fossiles [...]. Chaque français aurait ainsi à sa disposition, en moyenne, l'équivalent énergétique de 400 à 500 esclaves. p35
La vie recycle en permanence l'ensemble de ses constituants.
Dmitri Mendeleïev, le chimiste russe principalement connu pour sa classification des éléments écrivait, dans une lettre adressée en 1882 au tsar Alexandre III : « Cette chose-là est trop précieuse pour être brûlée ; quand nous brûlons du pétrole, nous brûlons de l’argent ; il faut l’utiliser comme matière première de la synthèse chimique. » p34
Le poids cumulé des humains représenterait aujourd'hui 29,8% de la biomasse totale, celui des animaux d'élevage 67,6% et celui de l'ensemble des mammifères sauvages 2,6% (oui, même en tenant compte des baleines et des éléphants...). p100
Si en misant sur le biomimétisme, nous pouvions faire en sorte que les enfants s'intéressent autant au modèle biologique qu'à la prouesse technologique qu'il a rendue possible, nous aurions franchi un grand pas. p90