Emmanuel Hiriart

Je remercie Babelio et l'éditeur Jacques André de Lyon pour l'envoi, dans le cadre d'une opération masse critique, de cet ouvrage et l'éditeur en particulier pour son aimable lettre d'accompagnement.



Lorsque j'avais marqué mon intérêt pour ce livre à Babelio, c'était plus que tout par pure curiosité, sérieusement intrigué par le titre qui met l'imagination du lecteur potentiel à rude épreuve.



Grâce au poète et traducteur littéraire d'oeuvres espagnoles, Jacques Ancet, qui a rédigé une belle préface, nous connaissons maintenant le lien avec le tombeau du Christ : "Celui qui, comme le corps christique, renaît de ce tombeau vide du poème dans la joie des choses renaissantes".



L'auteur, Emmanuel Hiriart, fils d'un couple basque-bourguignon, est pour ainsi dire né poète. Il n'avait en effet que huit ans lorsqu'il a conçu sa première poésie. Aujourd'hui, à même pas 55 ans, il est à la tête d'une bonne quinzaine de recueils sans oublier son oeuvre poétique publiée directement sur internet. Il y a d'ailleurs un très charmant site : (emmanuel.hiriart.pagesperso-orange.fr).



L'auteur a été rédacteur en chef de la Revue Poésie/première, créée en 1994 par Robert Dadillon et dont le siège se trouve à Bordeaux.

Quoi de plus naturel que de découvrir Emmanuel Hiriart dans la superbe collection "Poésie XXI" des Éditions Jacques André.



L'auteur nous emmène dans un voyage poétique de la Bible et de l'Évangile : le Jourdain, Bethléem, Nazareth et Jérusalem, mais aussi Gethsémani et Qumram. Selon le poète l'Histoire ne connaît que le dehors du monde, c'est à travers le silence que le ciel, la terre, l'eau, les oiseaux, les chèvres sauvages et les vestiges nous guident.



"Premiers pas sur le roc

De la source ;

Puis l'eau sous les nuages

Et la brise, à peine ;

Passage

Fruité d'oiseaux ;

Le soleil tremble au Neguev

Entr'ouvert."



 côté des textes en vers il y a aussi ceux en prose, tout aussi poétiques. Tel :



" De Massada l'inexpugnable il reste des pierres et le souvenir des morts qui ont çhoisi de mourir, le sel de la mer morte et quelques bouquetins dont l'agilité confiante dit le parfum plus modeste et finalement victorieux de la vie. "



En guise de conclusion une citation originale (à la page 42) : "Souvent nous ne pouvons que rêver ce que nous n'osons dire."

Emmanuel Hiriart nous conte un voyage, avec son logique lot de vision et de perceptions. Toutes ces choses que suscitent nos voyages. Toutes ces sensations qui remontent en nous alors que nous nous trouvons à un endroit.



Le Cantique des Cantiques. Bethléem, Jerusalem, la Basilique du Saint-Sépulcre... tous ces lieux et ces objets permettent à Emmanuel Hiriart de lancer ses évocations dans l'éther.



Il écrit des poèmes en prose. Ce sont mes préférés, car je suis toujours assez dubitatif sur les découpes erratiques dans les petits poèmes déstructurés.



Il écrit aussi de très courts poèmes qui consistent en une juxtaposition de mots quasi sans suite qui, par leur résonnance et consonance, évoquent les lieux et la foi. Ces peuples nés d'un tombeau vide. Vide au matin du troisième jour, laissant un suaire et une pierre tombale.



Je ne suis toujours pas à l'aise avec la poésie. Du moins celle-là. Mais je remercie Babelio Masse Critique septembre 2020 et les éditions Jacques André (dont le travail est remarquable).

Lecture réalisée dans le cadre de l’opération Masse Critique, dont je remercie Babelio pour l’organisation et l’éditeur Jacques André pour l’envoi du livre. Une magnifique occasion de renouer avec la Poésie, genre que je laisse hélas trop souvent de côté dans mes choix de lecture.



Emmanuel Hiriart transmet à travers ses poèmes, en prose ou en vers, les sentiments qui l’habitent en contemplant les paysages visités lors de son pèlerinage en Terre-Sainte. C’est de cette façon qu'il faut aborder cette œuvre : un voyage où les mots invitent à une itinérance méditative au cœur d'une terre ancestrale riche d’histoire et d’enseignements. A travers la délicate harmonie des mots utilisés, se fait sentir une recherche de communion dans les éléments qui composent le décor : pierres du désert, poulie de puits réunissant les villageois au crépuscule, ombre bleue des oliviers… C’est une symphonie qui se joue quotidiennement sous nos yeux.



Par ses poèmes d’une esthétique épurée, Emmanuel Hiriart caresse le contour des paysages contemplés et cherche à travers eux la sagesse du passé, qu'elle soit enseignée dans l'héritage des prophètes ayant foulé ces terres ou dans les gestes du quotidien observés par le voyageur. Il y a de ces œuvres qui traduisent des sentiments universels grâce à de grandes envolées lyriques accompagnées de somptueuses métaphores, d'autres qui par la simplicité des mots mettent le doigt sur le cœur. Ce bel ensemble poétique est à classer dans la seconde catégorie.