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Critiques de Emmanuel Kattan (6)
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Le Portrait de la reine

C'est un petit livre qui se lit rapidement, un petit roman aux allures de conte philosophique car l'essentiel n'est pas dans la trame romanesque mais plutôt dans la réflexion sur ce que sont les relations humaines, comment elles se tissent et pourquoi elles s'effilochent. Tout ça peint par petites touches impressionnistes sur une toile de fond de l'île Manhattan que l'auteur nous décrit avec beaucoup d'affection. Somme toute, un moment de lecture sympathique recommandable.
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Le Portrait de la reine

Ce livre vous procure un bon moment de détente. Une rencontre très humaine dans une grande ville où tout va vite et où l'on ne prend pas le temps de regarder ce qui nous entoure. Ces personnages sont touchants, émouvants.
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Le Portrait de la reine

Ce nouveau roman est probablement le plus personnel de l'écrivain et philosophe, parce qu'il y décrit les lieux qui le touchent et qui sont liés à ses souvenirs.
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Les lignes de désir

Ne me demandez pas pourquoi j’ai eu envie de lire ce récit alors que nous sommes en plein conflit israélo-palestinien. En plus un livre qui se présente, à tort, comme une énigme policière alors que je n’aime pas vraiment les romans policiers…

La réponse est : je ne sais pas.



Peut-être parce que l’écriture d’Emmanuel KATTAN est d’une douceur ineffable, d’une délicatesse comme celle où on se contente de regarder un papillon parce qu’on craint de le tuer si on touche ses ailes. Peut-être parce qu’Emmanuel Kattan ne s’oblige pas à apporter des réponses et que, comme lui, je pense que, parfois, il n’y en a pas et, qu’au fond, la vraie réponse est d’apprendre à vivre sans. Peut-être aussi parce qu’Emmanuel Kattan ne juge pas, il dépeint, il approche la vie et les êtres. Il nous décrit, comme dans les messages de Sara à son père, dans ce que nous sommes, dans nos petites lâchetés, dans les petites décisions que nous prenons, faute de vouloir nous dévoiler, par paresse, par égoïsme, par délicatesse…

Alors que vous dire ? Il y a tant de lectures possibles de ce roman que je vous en livre une… parmi bien d’autres.



C’est un « livre – question » sur l’identité. La double identité. À tous les niveaux : au niveau individuel, au niveau de la relation à l’autre, au niveau collectif. Sara est née d’une mère musulmane et d’un père juif. Pour Sara enfant, ce n’est pas un problème : avec sa maman, elle prie, avec son papa, elle lit des histoires de la Bible. Il n’y aucune rupture pour elle. La prière vers un seul et même Dieu n’est pas qu’un refuge mais aussi, secrètement, le moyen d’agir contre les guerres, contre le mal. Un seul Dieu, une seule prière. Pourquoi les choses ne s’arrêtent-elles pas là ?

Comme chacun d’entre nous, Sara est unique. De son hérédité, elle a créé son propre syncrétisme, son propre moi. Elle est, elle a, sa propre unicité. Mais a-t-on le droit d’être seulement et tout simplement soi ? La réponse est bien différente pour Sara selon qu’elle se trouve à Montréal ou à Jérusalem. Il y a des lieux où on peut être soi, simplement soi, et d’autres lieux où c’est impossible, où être soi c’est : soit s’exposer à des violences extérieures extrêmes, soit devoir se cacher et dénier une partie de soi-même. Autrement dit, une forme de mort dans les 2 cas.



Ensuite il y a le rapport à l’autre : l’autre comme soi, l’autre différent de soi. C’est une donnée, un état : on ne choisit pas. Je nais Avner le juif, comme je nais Ibrahim ou Tarek l’arabe. Je n’ai pas choisi. Mais vient un moment où mon moi rencontre l’autre.

En tant qu’individu, moi, lecteur de ce roman et auteur de cet avis, je veux croire que nous gardons un espace de liberté, mais je suis bien incapable de savoir son amplitude. Quel choix fais-je ? Quelle est ma démarche ? Celle de l’accueil, de l‘ouverture, du respect, de l’hospitalité à l’autre ? Ou bien celle de l’intolérance, de l’exclusivité, de la négation de la différence et de l’altérité ?

Je précise méconnaître l’amplitude de notre espace de liberté car, si mon choix est celui de la tolérance, j’ignore en nous la part en nous capable de résister à la pression d’un contexte hostile et oppressant.

Car pourquoi faut-il qu’en certains lieux et en certains temps, le dialogue soit interdit, confisqué ? Les questions de foi et de politique s’affichent en des certitudes qui tuent. Elles sédimentent les frontières et les esprits. Pourquoi sont-ce aussi toujours les innocents, les gentils, les tolérants, les poètes, les intellectuels également, qui sont mis de côté, exclus, abattus ? Pourquoi sont-ils toujours les premières victimes ?

Alors, oui, je dis que je ne sais pas quel espace de liberté nous reste et quel espace de liberté nous osons prendre, saisir, voire revendiquer, quand il nous est interdit d’être, tout simplement, soi.

J’avoue avoir pensé à la chanson de Jean-Jacques Goldman « Né en 17 à Leidensdtadt » : « Et qu’on nous préserve toi et moi bien longtemps, d’avoir à choisir un camp »…

Comment ne pas penser aussi à la « petite Sarah qui n’avait pas huit ans », petite princesse dont le prénom, selon l’origine juive ou arabe signifie, souveraine, bonheur ou plaisir… de la chanson « Comme toi… » qui me tire des larmes aux yeux à chaque fois que je l’entends.

Sur quel bateau ivre sommes-nous ? Quels sont ces piètres capitaines de tous bords qui oublient de sauver « les femmes et les enfants d’abord » ?



Par ailleurs, difficile de ne pas saisir l’allégorie à travers le corps et le cœur de Sara. Cette jeune fille, cette jeune femme porte dans sa chair le drame de la Palestine. Une seule personne, un seul corps et seul cœur avec son père juif et sa mère musulmane. Mais l’auteur va plus loin.

Car les parents de Sara, eux, se sont aimés. Tout comme Sara aime Ibrahim. Au-delà des conventions, des présupposés, des partis-pris. Alors, me direz-vous, est-ce là qu’est la voie pour sortir de l’enfer : dans l’amour ?

Hélas, n’avons-nous rien appris depuis Roméo et Juliette ? Avons-nous oublié West Side Story ? Vous ne vous souvenez pas ? Les jeunes gens, les jeunes filles, ceux qui osent s’aimer en dehors de leur groupe d’appartenance… sont toujours les premiers sacrifiés… Il paraît que cela ressoude les communautés. Ah ? La question est : autour de quoi ?



Si, au moins, Dieu était présent pour arrêter nos bras… Mais qui Abraham teste-t-il lorsqu’il est prêt à sacrifier son fils : Dieu ? ou lui-même ? À qui est-il renvoyé sinon à lui-même ? Nous le savons pourtant depuis les commencements : nous sommes responsables de notre monde.

Peut-être est-ce pour tout cela que, dans ce roman, la quête des morts et des absents --- mais peut-être est-ce la même chose ? --- est omniprésente.



Peut-être est-ce pour tout cela, qu’au fond, dans ce roman, il n’y a pas de réponse. Il y a des choix et des non-choix. Et le non-choix est un choix, disons-le clairement, et peut-être le plus courageux de tous.



Et moi lecteur, dans tout cela, je reste avec mes questions.

Mais, je me dis, qu’en réalité, je suis Sara, et je suis Ibrahim. Et je suis leur couple aussi, les deux tout à la fois… et l’enfant qu’ils auraient pu avoir. Côte-à-côte et ensemble tout à la fois. Tout comme je suis Roméo et Juliette. Et Tony et Maria. Parce que, en vérité, ce sont eux qui incarnent le droit au bonheur, le droit d’être heureux, le droit à la parole, le droit de vivre dans l’acceptation de l’autre tout simplement… Ce sont eux qui nous disent qu’il y a une autre voie, une réconciliation, une lumière possible devant un présent insoutenable et même lorsque même l’espoir semble perdu…

Et je me dis que j’ai le droit, moi aussi, de tracer, hors des chemins battus, mon propre sentier, mes propres pas… mes propres lignes de désir.

Merci Emmanuel Kattan.

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Les lignes de désir

[L'auteur] impressionne cet automne avec son deuxième roman, Les lignes de désir, qui mêle spiritualité, quête identitaire et intrigue policière sur fond de conflit israélo-palestinien.
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Penser le devoir de mémoire

J’ai particulièrement apprécié cet ouvrage. Dernière le terme presque banalisé de « devoir de mémoire », l’auteur nous montre l’immense richesse et la relativité de cette notion.

Pourquoi commémore-t-on finalement ? Pour « se souvenir », « ne jamais oublier », pour forger une identité collective… ?

Mais n’est-ce pas, dans le même temps, ancrer dans le passé ? Que dire encore des risques de récupération, parfois même avec les meilleures intentions du monde ?

L’auteur est très clair, très pédagogique, questionnant sans imposer ses vues. Emmanuel KATTAN nous offre des clés de compréhension : à travers les exigences de transparence, la réconciliation, la construction de l’identité, la posture individuelle d’intégrité…

Ce travail de chercheur est effectivement de lecture aisée et nous invite, en tant que citoyens du monde, à nous interroger sur notre place et notre rôle face aux réalités qui nous entourent.

Merci Emmanuel KATTAN de nous aider à ouvrir les yeux.

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