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Critiques de Emmanuel Michel (350)
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Les Hirondelles de Kaboul

Dans ce roman, Yasmina Khadra nous éclaire avec infiniment de finesse, de réalisme sur les horreurs des Talibans...Tout est bouleversé dans le quotidien de Kaboul, une ville en ruines ...des afghans terrifiés jusque dans leurs gestes, leurs regards, leurs actes les plus anodins pour nous.

A travers deux couples que tout oppose, Atiq (geôlier des femmes condamnées à la lapidation publique) et Mussarat (sa femme très malade malgré sa lucidite), Mohsen (fils de bourgeois) et Zunaira (sa femme, brillante avocate), nous suivons cet enfer inéluctable.

Au delà de nous ouvrir les yeux sur cette terrible réalité, Yasmina Khadra nous montre toute sa dextérité, son intelligence à manier la langue française. Quelle prouesse, c'est du grand ! Combien de fois, j'ai eu envie de relire une phrase, un paragraphe ! J'ose dire que j'ai savouré ..

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Les Hirondelles de Kaboul

Dans ce court roman paru en 2002, Yasmina Khadra raconte le destin de deux couples à Kaboul sous le joug des talibans. Ceux-ci font régner la terreur parmi la population et toute liberté est abolie, de façon particulièrement cruelle pour les femmes dont l'individualité est niée par le port du tchadri (ou burqa) faisant d'elles de pauvres hirondelles anonymes et encagées. J'avais beaucoup aimé L'attentat du même auteur. Ici, j'ai trouvé le style ampoulé et l'ensemble du roman me semble avoir eu pour seule vocation la construction de la chute, certes saisissante mais invraisemblable. Je comprends que cela se voulait une allégorie, mais je n'ai pas embarqué.
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Les Hirondelles de Kaboul

Que dire de plus que les précédents lecteurs qui ont apprécié ce livre et en ont livré de fines critiques ? Rien si ce n'est que j'ai rarement été autant touchée par un livre si court qui en moins de 150 pages parvient à camper des personnages complexes, inoubliables, à situer l'intrigue dans un contexte parfaitement documenté , à émouvoir par une fin ouverte qui laisse le choix à bien des interprétations.

Bien sûr on est révolté par le régime des talibans qui fait peser sur le peuple afghan un joug de plomb, qui torture les femmes tant moralement que physiquement, qui chasse de la vie quotidienne toute liberté et toute joie de vivre...Et l'on ne peut que mesurer la chance de connaître en Europe une vie si douce ...

Mais ce roman, loin d'être un manifeste politique, est avant tout une histoire d'hommes et de femmes qui doivent au prix de leur vie , s'adapter et poursuivre leur chemin s'ils le peuvent. Chacun d'entre eux, avec sa part d'ambiguïté et d'ambivalence, fait la force de ce roman exceptionnel .

Bien sûr ce n'est pas une joyeuse lecture de plage ....Mais c'est beaucoup plus ...Un grand livre qui fait réfléchir à la folie totalitaire, au courage et à son corollaire la lâcheté, mais aussi à l'amour et aux actes désespérés qu'il provoque.
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Les Hirondelles de Kaboul

Kaboul ville de tout les superlatifs, obscurantisme et espoir dans cette histoire.

Un roman essentiel à lire pour comprendre une nation où règne l'obscurantisme, pourtant si riche culturellement.

Atiq personnage centrale n'est pas si dur que l'on penserai, quand dans ce pays, les femmes subissent la tyrannie :

Atiq explique : " - Mon épouse est malade. (...) Je l'accepte pleinement, avec une infinie dévotion, sauf que je suis seul et désemparé. Je n'ai personne pour m'assister.

- C'est pourtant simple : répudie-la."

Voilà la réponse de son ami.

Vous découvrirez que les lapidations sont courante, que les talibans apportent terreur..

Enfin un roman à lire et pourquoi pas la trilogie : "L'attentat" et "Les sirènes de Bagdad".







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Les Hirondelles de Kaboul

Si l'Enfer est sur Terre, alors il est situé en Afghanistan. En effet, il y a trop de similitudes pour que ce soit une simple coïncidence : un pays aride, brûlé par le soleil où selon la loi des Talibans, tout bonheur est proscrit, où les femmes sont chosifiées, telles des fantômes sans âme sous leur tchadri, où les seules attractions autorisées sont les exécutions publiques.

C'est dans cet enfer que l'on suit le destin croisé de Moshen et Zunaira, d'Atiq et de Mussarat.



Si les femmes sont condamnées à vivre dans une prison de tissu, les hommes ont à peine plus de chance. Les Talibans leur ont aussi confisqué leurs rêves et leur joie de vivre. Les miliciens patrouillent, traquant la moindre étincelle de joie, le moindre éclat de rire. C'est cette situation de désespérance permanente qui est à la source du malheur de chacun des personnages, comme si leur esprit et leur cœur se révoltaient contre cette situation qui n'est pas naturelle, mais après toutes ces années de malheur, tous ces sentiments positifs si longtemps muselés jaillissent si violemment et de façon si inattendue qu'ils plongent les protagonistes dans le désarroi, dans une violente perte de repères. Et ce sera une femme, cet objet impersonnel et jetable, qui sera là pour récolter cet espoir naissant et le planter par le sacrifice ultime, pour qu'il ne soit pas perdu. Mais dans l'enfer des Talibans, on ne peut pas s'attendre à une fin heureuse...



Le point de vue de l'histoire, à travers les yeux des deux protagonistes masculins, est plus efficace encore que si cela avait été la perspective des protagonistes féminins qui pourtant occupent une place centrale et décisive dans le déroulement du récit. Cela nous permet de voir comment les femmes sont réellement perçues et que le poison des Talibans peut se répandre très facilement, même dans l'esprit du plus progressiste des hommes.



"Les hirondelles de Kaboul" est un titre porteur d'espoir mais dans les terres arides d'Afghanistan, les seules hirondelles que l'on rencontre ont les ailes coupées.

Yasmina Khadra nous livre là encore un chef-d'œuvre bouleversant, une histoire plus glaçante qu'un thriller car au-delà des pages, c'est un monde réel qu'il décrit.
Lien : http://unmondedelivres.xooit..
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Les Hirondelles de Kaboul

Un roman glaçant dans les rues de Kaboul : sous la domination des Taliban, les femmes ne sont plus rien, doivent être entièrement cachées et finalement si possible, ne plus être visibles.

Les hommes eux sont marqués par les années de guerre et ne savent plus comment faire face à toute cette violence.

Les personnages que l'on découvre sont des êtres meurtris, qui ont perdu tout espoir quant à l'avenir.

Atiq est geôlier et dit garder les prisonniers condamnés à mort avant de les emmener vers leur exécution.

Mohsen regrette le temps où, après avoir épousé la belle Zunaira, avocate, il écoutait de la musique, se promenait avec sa femme et riait.

C'est un livre sombre qui en moins de 150 pages vous fait plonger dans une ville noire, triste, sans avenir semble-t-il puisque des hordes d'enfants affamés errent dans les rues, entre les maisons à moitié détruites.
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Les Hirondelles de Kaboul

Une histoire bouleversante dans les ruines de Kaboul aux mains des talibans.

On y suite le destin croisé de 2 familles. Atiq est geôlier et garde les femmes condamnées en attente de leur exécution. Moshen est marié à une ex avocate sublime. Ces 2 familles finiront par se rencontrer dans un contexte particulier qui fera naître un peu d'humanité chez Atiq... Mais ce genre de sentiment est-il possible dans un pays dirigé par la charia ?

Une histoire déchirante qui laisse des marques.
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Les Hirondelles de Kaboul

A la fois sombre et touchant, ce livre semble empreint d'une certaine réalité. L'auteur parvient à raconter avec une incroyable profondeur la tragédie qui se déroule à Kaboul. La peur et l'insécurité vont crescendo dans ce climat belliqueux, un drame se profile à l'horizon. En effet, ce roman nous plonge au cœur d'une terrible tragédie, celle d'une ville : Kaboul. Le pire dans cette histoire n'est pas ce qui arrive à Kaboul, mais plutôt le fait de savoir que tout cela n'est qu'une infime partie d'une horreur bien plus grande, du monstre qu'est la guerre. La guerre, cette abomination qui sévit à travers le monde, et qui une fois partie laisse encore de terribles séquelles. Kaboul est une ville endeuillée, mais elle est surtout traumatisée, la violence et l'autorité règnent en maîtresses absolues sur le territoire.



Les femmes sont au second plan, aucune considération, presque aucun droit. La charia est plus qu'autoritaire et oppressante, ce qui n'est pas sans me rappeler le film 'Timbuktu', un film d'Abderrahmane Sissako. Les valeurs changent car des hommes sont là pour les transformer, les torpiller dans le plus grand des carnages.



Bien que ce roman glace d'effroi de par la violence et la pression omniprésente, je dois avouer avoir été envoûtée, charmée par le style de Yasmina Khadra, j'ai complètement été subjuguée par son style et la façon dont il rend agréable la lecture d'événements hideux.



On suit le parcours de plusieurs personnages, on observe les dégâts psychologiques de la guerre, de la politique en place. Tout va en se dégradant, l'espoir semble s'envoler. Même les hirondelles fuient cette funeste ville. Les 'bonnes personnes" se font massacrer dans cet univers de brute. Frapper, faire souffrir, telles sont les solutions à Kaboul..



Il ne fait pas bon se confier ou divulguer ses sentiments, la confiance a disparu et la méfiance s'installe, s'insinuant dans le cœur de chacun.



Ce livre est envoûtant et terriblement passionnant, mais aussi dérangeant de par la cruauté et le manque d'humanité des bourreaux.
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Les Hirondelles de Kaboul

Les hirondelles de Kaboul - Yasmina Khadra



Kaboul capitale de l’Afghanistan ou ce qu'il en reste. Dans la poussière et la chaleur Atiq et Moshen traînent leurs désespoirs et leurs angoisses dans les rues envahies de mendiants et sillonnées par les talibans cravaches à la main.



Dans ce roman Yasmina Khadra nous relate la vie ou la survie des femmes d'Afghanistan, enfermées dans leur maison et sous leur tchadri. Il nous parle aussi du désespoir de ses hommes qui ne comprennent pas comment ils en sont arrivés là. Les talibans et leurs sbires font la loi à coups de cravaches, de lapidations et d'exécutions collectives et en public.



Roman à la fois très fort et très dur. On y découvre la misère et la pauvreté dans lesquels vit le peuple afghan. L'auteur rend hommage à ces femmes qui vivent cloîtrées et privées de liberté.

C'est un roman triste et rempli de désespoir où la folie ou la mort semblent les seules issues.



Très bon roman à lire absolument.
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Les Hirondelles de Kaboul

Roman court, 148 pages, mais roman intense et pesant. Yasmina Khadra est un auteur que j'aime, car il emploie la langue de Molière avec poésie, mais aussi avec dureté et sans complaisance. Les Hirondelles de Kaboul nous plonge au cœur de l'obscurantisme entretenu avec zèle par les Talibans ayant investi l'Afghanistan. Pour rappel, la lutte naturelle engagée par les moudjahidines afin de libérer leur pays du joug de l'envahisseur russe, se terminera par une guerre civile pendant laquelle le régime taliban imposera l'islam totalitaire à toute la population avec les codes d'une violence inouïe, ceux de la Charia.



Ce roman, tout en retraçant les grandes lignes de l'Histoire contemporaine par l'intermédiaire des souvenirs des protagonistes, s'attache avant tout à deux couples aux origines et destinées totalement différentes.



Les jeunes Moshen et Zunaira, originaires d'un milieu bourgeois aisé, après de brillantes études devaient s'accomplir en tant que diplomate et avocate. Leurs rêves et leurs efforts se voient anéantis par le régime taliban installé à la tête du pays et les réduisant à une vie cloîtrée quasi clandestine. Les injustices journalières consument à petit feu leur amour et les plongent dans un désarroi total ne sachant plus s'ils peuvent encore se soutenir mutuellement.



Atiq, ancien moudjahid, rangé aux côtés du pouvoir en place, fait régner la crainte du bout de son inséparable cravache. Sa position de geôlier le pare de prestige par la méfiance qu'elle inspire. Il éprouve un certain malaise, voire dédain vis-à-vis de Mussarat, sa femme condamnée par une maladie incurable la rendant incapable de remplir le rôle de maîtresse de maison, indissociable de l'intérêt qu'il peut lui porter.



Enfin Quassim, milicien de son état, semble étranger à toute compréhension et sensibilité. Il rêve de parvenir aux plus hautes marches du pouvoir en exerçant une pression constante à tous les niveaux, sur ses subordonnés comme sur les simples habitants de la ville.



L'écriture de Yasmina Khadra se mêle à la chaleur suffocante de Kaboul, à la poussière étouffante et la décrépitude ambiante pour dresser des portraits saisissants, souvent bouleversants, car entraînant le lecteur dans une ambiance d'autant plus malsaine qu'elle existe réellement. La violence, la lapidation, les exécutions sommaires, la liesse effrayante de l'hystérie collective, la négation de la femme, de la joie, du bonheur, aucun désespoir ne laisse indifférent. Une multitude de sentiments submerge le spectateur de tant de souffrances.



J'ai ressenti toutes les personnalités de ce roman comme des représentations allégoriques d'une situation bien réelle pouvant s'appliquer à toute théocratie émergente dans le monde. Si Moshen et Zunaira représente le peuple opprimé, Quassim, le pouvoir en place, Atiq lui est plus ambigu. Sa position sociale lui confère une certaine stabilité, mais il prend conscience, bien malgré lui, de la situation désespérée de ses concitoyens, symbolisés par Zunaria, en ouvrant les yeux sur la réalité de la brutalité et de la terreur omniprésente. Quant à Mirza, son ami d'enfance, il est la mémoire de son pays. Où sont passés les cerfs-volants peuplant le ciel de Kaboul et les hirondelles annonçant la douceur du printemps?



Le dénouement peut paraître trop lyrique et improbable mais j'aime à penser qu'il y a toujours une lueur d'espoir même dans la plus sordide des situations, mais sans être un "happy end" trop grotesque pour le contexte. C'est aussi pour cette raison que j'aime la plume de Yasmina Khadra. Elle sait être tranchante comme une lame de rasoir mais aussi douce qu'une caresse.



Bien que je ne sois pas une inconditionnelle de films d'animation, je vais découvrir avec curiosité le film éponyme de 2019, réalisé par Zabou Breitman et illustré par Eléa Gobbé-Mévellec pour savoir si le sujet est traité avec autant de sensibilité.



Ce récit pose une question récurrente sur un point essentiel: Jusqu'où l'Homme est-il capable d'aller, aussi bien dans l'Horreur que par Amour?
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Les Hirondelles de Kaboul

Yasmina Khadra nous plonge dans Kaboul, à l'époque où l'obscurantisme religieux sévissait au sein de la population. Sous le joug terrifiant des Talibans, la dimension de l'être humain, avec ses désirs, ses besoins, sa liberté, s'efface, et fait perdre le sens des réalités. Sous la magnifique plume de cet auteur, nous assistons à la perte de repère de ces hommes afghans, qui flirtent avec la folie. J'ai trouvé que Yasmina Khadra mettait bien en avant la situation des femmes, qui gardaient la tête sur les épaules, malgré le contexte humiliant qui leur était imposé.

Un magnifique texte qui nous plonge littéralement dans une époque pas si lointaine !
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Les Hirondelles de Kaboul

L’oeuvre de Yasmina Khadra avait déjà éveillé mon intérêt il y a quelques années. Auteur algérien sous un pseudonyme féminin, il écrit principalement sur le dialogue de sourds entre l’Occident et le Moyen-Orient qui embrase le monde depuis des décennies. Les Hirondelles de Kaboul reprend le thème à travers des histoires d’amour aussi déchirantes qu’elles sont désespérées.



Yasmina Khadra donne vie à deux couples. Le premier est celui d’Atiq, un geôlier morose, aux côtés de sa femme Mussarat, gravement malade. Atiq a perdu tout sens à son existence et se contente de garder les cellules où tombent toutes celles qui sont jugées impures ou scandaleuses par les talibans. Mohsen est marié à la belle Zunaira, une ancienne magistrate quia dû quitter le barreau et ses rêves de liberté. Le drame hante le récit dès le début du lire et atteindra son paroxysme lorsque leurs destins se croiseront.



L’écriture de Khadra construit des personnages subtils en prise avec des vies qu’ils ne maîtrisent plus. La précision de l’écriture permet de construire des portraits touchants. la profondeur est surprenante pour un roman très court, un peu moins de 150 pages. Zunaira m’a particulièrement touchée, avec sa rage contenue de devoir vivre en cage comme un animal, bercée par les souvenirs d’une époque où elle pouvait être livre. Atiq est un personnage plus froid par nécessité, mais qui finit par s’adoucir par son humanité.



L’écriture recèle une beauté dans les descriptions. Nous sommes immergés dans ce Kaboul encore fumant des bombes, au rythme d’une guerre qui n’en finit pas de déchirer le peuple hagard. La plume est parfois viscérale dans sa description de rues dénudées par les conflits, où les pauvres errent, parfois déjà rendus fous. Yasmina Khadra nous offre ainsi quelque chose de profondément humaniste. Un extrait, histoire de vous donner une idée de l’ambiance qui règne au travers des pages.



“Les choses vont de mal en pis, à Kaboul, charriant dans leur dérive les hommes et les mœurs. C’est le chaos dans le chaos, le naufrage dans le naufrage, et malheur aux imprudents. Un être isolé est irrémédiablement perdu. L’autre jour, un fou criait à tue-tête dans le faubourg que Dieu avait failli. Ce pauvre diable, de toute évidence, ignorait où il en était, ce qu’il était advenu de sa lucidité.”



A travers son texte, Yasmina Khadra interroge sur la notion d’humanité. Il parle aussi bien de la condition des femmes que de celle des hommes, contraints à perdre de leurs droit et de leur esprit pour continuer à vivre, voire survivre. Il écrit sur l’extrémisme religieux, ses ravages, sa violence, son aveuglement. La liberté, aussi, à travers son titre, avec ces hirondelles qui passent dans les rues comme des ombres anonymes. Sans nom, sans voix, sans droit. Dommage que le récit n’ait pas durer quelques centaines de pages pour bien développer et étendre son propos.



Mais d’un autre côté, l’aspect bref du roman lui apporte quelque chose de lapidaire. Comme si son aspect écourté symbolisait avant tout les vies des habitants de Kaboul. L’auteur choisit de terminer son texte par le drame. Bien sûr, on pouvait s’y attendre après un portrait si noir de notre belle humanité. Il semble nous dire que ni l’amour, ni l’espoir, ne sauront suffire à ramener ce monde si bas à un soupçon de raison et de lumière.



Le thème était complexe mais Yasmina Khadra parvient à créer une atmosphère presque apocalyptique en peu de mots. L’écriture est précise mais poétique, toujours dans la justesse, le viscéral. On sent les personnages portés par une situation qui les dépasse, englués dans une forme d’impuissance crasse qui nous révolte. Le récit nous embaume dans un humanisme universel, nous appelant à la tolérance et à la réflexion face aux pouvoirs qui prétendent détenir une vérité unique.
Lien : https://lageekosophe.com/
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Les Hirondelles de Kaboul

Oh Yasmina Khadra…. La plume, l'élégance et pourtant il aborde un sujet terrible, sensible qui meurtrie le cœur.

Un titre si poétique Les hirondelles de Kaboul mais décrit une toute autre réalité.

Le destin croisé de deux couples mais surtout de deux femmes qui n'ont pas leur place dans la société. Qui le décide? Les hommes….

Kaboul vit des heures tristes. Pour ce pays, la femme ne sait pas réfléchir, la femme ne sert à rien, la femme est interchangeable, la femme n'est rien.

L'auteur nous offre des scènes dures surtout avec la lapidation des Femmes. J'ai eu l'impression de vivre cette horreur.

Un roman court criant de vérité. Un roman qui appelle à découvrir les deux autres tomes. Un roman qui dévoile une réalité glaçante.

Un bel hommage car il y a quand une pointe d'espoir fait par un homme pour dénoncer la cruauté des hommes. J'ai hâte de lire la suite et espère que Yasmina Khadra va nous offrir un pseudo happy end…. ou pas…..
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Les Hirondelles de Kaboul

Yasmina Khadra excelle dans la dénonciation de la société. L'ayant découvert plutôt récemment, j'ai le sentiment qu'il apporte un regard de sociologue dans ses livres.

Dans les Hirondelles de Kaboul, la description est si précise et réelle qu'on se croirait au cœur d'un tableau vivant, animé par deux couples.



Deux couples qui se sont aimés mais se déchirent aujourd'hui au cœur d'une ville caniculaire et dévastée, Kaboul.



Atiq, le géolier, et sa femme souffrant d'une maladie incurable tentent de dialoguer en vain. Ils ne vivent pas cette épreuve de la même façon, ce qui les éloigne l'un de l'autre. La déprime envahit Atiq qui ne trouve plus de sens à sa vie. Quant à sa femme, elle est d'humeur changeante. Un jour elle déborde d'énergie, un autre elle reste inerte et alitée toute la journée.



Mohsen et Zunaira, nostalgiques de la liberté qu'ils avaient connu avant la tentative d'invasion du pays par les Soviétiques et la prise du pouvoir par les Taliban, vivent sous la désolation. Cette nouvelle vie sous la contrainte, que chacun vit et appréhende à sa manière, les détruit. Si Mohsen se résigne, Zunaira, autrefois avocate, refuse de sortir plutôt que d'obéir aveuglément aux règles absurdes qui régissent le pays.



Aujourd'hui, la femme n'a plus les mêmes droits. Elle doit être couverte d'un Tchador, ne peut pas sortir sans être accompagnée de son mari, doit se soumettre aux ordres de son mari et n'a d'autre utilité que l'entretien de la maison, la préparation des repas et prendre soin de son mari sans avoir le droit de s'exprimer sur quel sujet que ce soit.

Les exécutions sont légion, pour des motifs insignifiants et souvent injustifiés. Les lapidations ont lieu sur la place publique, aux yeux de tous.

Les Taliban obligent les hommes passant dans la rue à se rendre à la mosquée lors des prières.

Une vie libre en apparence mais en fait totalement empreinte de l'obscurantisme islamiste qui fait de cette ville une prison à ciel ouvert.



Avec sa plume si particulière, Yasmina Khadra parvient à nous restituer à merveille aussi bien l'ambiance étouffante et pesante de la capitale afghane sous le joug des talibans que les émotions vives ou éteintes des deux couples dont la vie vole en éclat dans cet enfer.

Aussi splendide que dérangeant.
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Les Hirondelles de Kaboul

Kaboul n'est plus que l'ombre d'elle-même, les rires et les chants se sont envolés et ont laissé place à la peur et à la désolation depuis le conflit les opposants aux russes et la prise de pouvoir par les Talibans.

Dans les ruines de la capitale afghane, j'ai fait la connaissance de deux couples, du geôlier Atiq et sa femme Mussara atteinte d'une grave maladie incurable et l'ancien magistrat Mohsen et de son épouse Zunaira, ancienne avocate. Deux couples différents mais tourmentés par ce qui se passe dans leur vie et dans leur ville. Ils ne se connaissent pas mais un drame en décidera autrement.

Les émotions se mêlent dans ce livre court, cette histoire tragique et bouleversante dans cette capitale devenue méconnaissable à ses gens qui y sont nés et ce, à cause des guerres successives et du régime imposé par les Talibans où entre autres la femme a peu de droit et doit porter la tchadri.

Une fois commencée, il est bien difficile de le lâcher afin de connaitre le dénouement de cette histoire et le destin de ses quatre protagonistes. Un livre très sombre, où l'espoir s'est envolé à se demander si un jour Kaboul retrouvera son sourire…

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Les Hirondelles de Kaboul

Voici de belles histoires d'amour sur fond de ville dévastée.



L'auteur ne pleure pourtant pas sur le sort de sfemmes mais choisit au contraire de nous montrer des femmes fortes qui seules ont su garder raison au milieu du désastre.



Les hommes perdent peu à peu leurs repères et sombrent dans la folie. Les plus opportunistes tireront toujours leur épingle du jeu, mais ceux-ci n'intéressnet pas l'auteur.



En revanche, la moindre étincelle de beauté est capable de réveiller l'homme bon qui sommeil.



Un roman dur ou l'espoir pointe malgré tout.



L'image que je retiendrai :



Celle de la beauté de Zunaira au fond d'une geôle sordide.
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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Les Hirondelles de Kaboul

La ville de Kaboul est détruite par les bombardements et luttes diverses. La population est épuisée par le manque de nourriture, l’asservissement religieux imposé par les talibans. Dans les rues c’est le coup de trique si vous riez, si vous tenez la main à votre femme, si vous n’allez pas à la prière alors que vous êtes dans la rue, si vous réfléchissez à voix haute. Les femmes sont des objets utilisées avec mépris pour servir les hommes. Elles doivent silence, soumission et surtout ne pas discuter la parole des hommes. Elles peuvent être répudiée même après des années de mariage parce qu’elle ne pose que des soucis au maître de la maison.

J’ai vite eu des frissons d’effrois devant les propos des hommes mariés, des talibans. J’ai failli abandonner parce que le texte est dur tout en sentant la vérité. Ma colère grandissait devant si peu de considération d’un être, simplement parce que c’est une femme. J’ai toutefois été prise jusqu’au bout pour connaitre la fin improbable pour moi par ma culture et mes connaissances des gourous extrémistes. Je voulais aussi connaitre jusqu’où peut aller un être humain diminué par un dicta, et imposé par des profiteurs tyranniques.
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Les Hirondelles de Kaboul

C'est un ami qui m'a fait découvrir Yasmina Khadra que je ne connaissais pas, et quelle découverte!

J'ai été happé par cette histoire dans la Kabul de la fin des années 90 qui décrit impitoyablement l’oppression du fanatisme le plus noir et le plus violent, qui ne laisse aucune place à l’espoir, dans une ville dévastée par plus de vingt ans de guerre. Terre brûlée de désespoir, souvenirs évanouis de l’époque où l’individu disposait de ses traditions, de son histoire et de liberté de rêver un demain meilleur.

Le livre est magistralement construit autour de deux couples dont les destins s’entrecroisent, qui font vivre au lecteur « de l ‘intérieur » l’oppression absolue, sans espoir et la folie qu’elle génère. Il est porté par un style magnifique qui touche, dérange, horrifie, plonge dans l’asphyxie jusqu’à la disparition finale des quatre protagonistes. Tabula rasa qui laisse pourtant une lueur, celle même que Dostoïevski met dans la bouche du Prince Mychkine dans l’Idiot: « La beauté sauvera le monde ».
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Les Hirondelles de Kaboul

Mon 2ème livre de cet auteur. Quelle écriture, c'est dur, vrai, on n'en ressort pas indemne.

Le récit se passe à Kaboul, sous l'égide des Talibans. Un Kaboul dévasté, où l'espoir n'est plus. Ce n'est que poussière, représailles . le destin des femmes, êtres sans droits, lynchées, lapidées, reniées ....

Courte lecture, mais de qualité.

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Les Hirondelles de Kaboul

J'ai été frappée par la très haute qualité de l'écriture.

J'ai aussi découvert avec étonnement, assez loin dans la lecture (je ne lis pas le 4ème de couverture avant de commencer à lire), que l'auteur est un homme... Ce qui m'a étonné compte tenu de la sensibilité qui se dégage de ce roman.

Ce livre est une plongée dans un monde dont on n'imagine qu'une infime partie en Occident.

C'est un roman poignant et réaliste, qui évite haut la main le piège du misérabilisme.

Un auteur à recommander !

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