La répartition davantages matériels (habitat, eau électricité sont fournis par l'État), ainsi que des services publics gratuits renforcent la légitimité des Al Thani auprès des principales tribus du pays
Il faut que le hasard renverse la fourmi pour qu'elle découvre le ciel...
Tout le dilemme Qatari est là : le succès de la stratégie d'Hamad reposait sur des signaux extérieurs de modernité qui provoquent avec le temps une crispation identitaire nationale.
Parmi elles se trouve la confrérie des Frères musulmans, fondé en Égypte en 1928. À l'époque la Confrérie nait de la contestation de l'ordre colonial laïque imposé par les Britanniques et milite pour l'instauration d'un état fondé sur les valeurs islamiques. Dans les années 1950, grâce à des dispensaires, des écoles, des mosquées, les frères répandent un Islam social qui les rend populaires auprès des classes pauvres et peu éduquées.
Mais pour le Qatar, la richesse ne suffit pas à elle-même et surtout ne garantit pas sa sécurité. L'Emirat prévoit le tarissement du gisement North Done d'ici 2060 et donc doit diversifier ses investissements. En plaçant la fortune dans des secteurs à forte visibilité, le pays va appliquer la stratégie du tambour: faire du bruit pour attirer l'attention... et être ainsi protéger.
Elles ont ainsi les mains libres pour utiliser l'arme pétrolière en 1973, lors de la guerre de Kippour qui oppose encore une fois Israël au monde musulman. Le soutien américain à l’État Hébreu soulève une salve d'indignation arabe qui aboutit à un embargo sélectif contre les puissances occidentales : le prix du baril monte en flèche.
Quant au Qatar, il signe un accord de défense avec les États-Unis en 1992, qui fait suite à la coopération entre les deux nations durant cette guerre. Depuis plus d'un siècle. Les qataris se sentent vulnérables. Après les Ottomans et les Anglais, ce sont donc les Américains qui vont jouer le rôle du grand frère costaud.
Afin de se démarquer des autres chaînes arabes, beaucoup de sujets politiques sensibles sont traités. La devise de la chaîne, l'opinion et son contraire, illustre l'ambition manifeste de proposer une tribune où la liberté d'expression est reine... Tant qu'il ne s'agit pas des affaires intérieures du Qatar.
Depuis les années 1950, Washington apporte son soutien au régime du Chah d'Iran afin d'en faire un pilier stratégique dans la défense de ses intérêts au Moyen-Orient. Le deuxième pilier de sa doctrine est l'Arabie Saoudite qui, depuis le règne d'Ibn Saoud, est devenu un allié sûr des États-Unis.
ce tout petit pays Qatar s'est placé dans la cours des grands en s'imposant comme un incontournable.