Le suicide ou la mort dun proche nous confronte à cette question : « Choisir de vivre ou de mourir ?, pour comprendre les circonstances qui ont pu pousser la personne quon aime à se donner la mort.
Mais aussi pour trouver soi-même la force de continuer à avancer après la mort de lêtre aimé.
Le psychologue Eric Dudoit nous accompagne dans ces questionnements avec toute sa sagesse et son humanité.
Je reste toujours étonnée [la sophrologue] que le mur de l'intolérable arrive à faire sens dès lors qu'un sentier étroit que nous acceptons de prendre se présente. Sentier dont les abords fleurissent abondamment lorsque la marche se poursuit, accompagnée d'une sensation enveloppante de bien-être et de sécurité invisibles mais perceptibles. L'ouverture se fait alors toute grande sur un ailleurs singulier.
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La maladie ne se résumerait pas à une interaction moléculaire ou enzymatique mais bien plus à un profond déséquilibre de ce tout qu’est l’être humain bio-psycho-social.
L’esprit se rapprochera du Soi jungien en ce qu’il n’est pas consécutif des avatars de la naissance et de l’histoire de l’individu. On pourrait dire qu’il est l’incréé en nous, l’étincelle du Dieu des anciens. […] Si cet acte de foi ne convient pas et que l’esprit n’existe pas, nous partirons du fait qu’il est « trouvé-créé », comme l’objet transitionnel […] de Winnicott, à la différence que c’est un objet abstrait, interne, sans contrepartie matérielle, bien que […] les hommes lui aient donné substance à bien des époques, par les symboles ou les représentations artistiques.
Les patients qui semblent avoir adopté le point de vue de la délocalisation de la conscience, tout comme les expérienceurs, font l’expérience d’une nette baisse de leur anxiété à l’évocation de la mort. […] Nous avons remarqué que lorsque les patients se saisissent des EMI comme une vérité venant du dehors d’eux-mêmes, ils ne sont pas aussi rassurés que ceux qui en font l’expérience soit par les mécanismes intuitifs, soit par une expérience corporelle.
Pour commencer, il te faut un point d’ancrage […].
Cette chose est une cible mouvante en toi, c’est ta respiration. Pour commencer, fixe ton attention sur ta respiration en prenant une posture droite, la colonne vertébrale la plus droite possible et, si tu n’en as pas la force, en t’allongeant, mais sans t’endormir. Et tu reviendras à ta respiration chaque fois que tes pensées partiront loin d’ici.
A l’instar des trois religions monothéistes nous pensons que la métaphore du désert est peu ou prou celle de la transformation. Cette dernière ne vient qu’après avoir ressenti un changement catastrophique perçu par le patient comme une réalité alors qu’il s’agit simplement d’une apocalypse, d’une révélation qui advient dans son psychisme. La plupart d’entre nous, sinon tous, renâclons à nous transformer. Tout changement perçu ou réel entraîne une résistance à celui-ci. Et ce qui est valable dans le domaine psychique l’est tout autant pour le corps.
C’est ici, en ce lieu de la plainte, que le thérapeute est convoqué et si cela fait écho à quelque plainte propre dont il a trouvé le chemin de sublimation, il se doit d’écouter le chemin de l’autre…
Là où l’amour est invoqué pour justifier des conduites de dépendance, se cache souvent un sentiment mortifère. Douceurs, câlins ne sont pas, comme trop de fictions publicitaires le martèlent, synonymes d’amour mais d’attachement, d’appréhension de la réalité et d’invitation à la régression.
Le travail psychique demandé commence donc par une déconstruction de la narration reçue, plongeant le sujet qui s’y attelle dans des moments de dépressivité. Pour une fois le travail psychique effectué laisse advenir une « possible vérité » saisie par nos patients et qui là aura valeur thérapeutique face aux syndromes anxio-dépressifs.
Les symboles sont autant de repères dans cet espace [de la conscience qui s’observe elle-même]. Les faits de scander et de répéter offrent à la fois l’assurance d’un retour et la découverte de l’union mystique tant désirée.