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4.25/5 (sur 2 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Ernest Moutoussamy est issu d'une famille d'origine indienne. Il est né à Saint-François (Guadeloupe), commune dont il a été le maire.

Il est l'auteur de plusieurs romans ("Il pleut dans mon pays", "Chocho et Sosso", ...), d'une demi-douzaine de recueils de poèmes ("Métisse fille", "A la recherche de l'Inde perdue", ...) et d'essais ("La Guadeloupe et son indianité", "Signification des noms indiens de Guadeloupe "- en collaboration avec le linguiste Appasamy Murugaiyan -, "Hommage à la mémoire", qui retrace l'histoire de l'arrivée des premiers Indiens en Guadeloupe au XIXè siècle et l'enracinement des traditions et de la culture indiennes sur ce territoire).

Ernest Moutoussamy est également membre honoraire du Parlement français.

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Bibliographie de Ernest Moutoussamy   (5)Voir plus

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Mais mon coup de coeur au Rajasthan sera pour Pushkar, la ville sainte de Brahma, où nul morceau de viande, nulle bouteille d'alcool ne doit pénétrer. Là, loin des grands temples, je découvre sur les rivages du lac sacré une humble "chapelle" blottie au pied d'un manguier, comme celle où mes parents honoraient les divinités indiennes qu'ils avaient gardées dans leur coeur.
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Pour conclure, après avoir vu l'Inde, ses merveilles et ses contradictions, qui suis-je ? Je dirais très clairement que je suis citoyen guadeloupéen d'origine indienne et que ma culture d'appartenance est guadeloupéenne, née du chaos de la colonisation, comme celle de millions d'hommes dans la Caraïbe. Composée de morceaux de l'Afrique, de l'Inde, de l'Europe, des Caraïbes, cette culture s'est forgée dans les fers et a donné ce que nous sommes aujourd'hui.
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Au cours de la seconde moitié du XIXè siècle, près de 70 000 Indiens sont introduits en Martinique et en Guadeloupe, conformément à un contrat d'engagement de cinq ans à l'issue duquel la possibilité leur est offerte d'un retour au pays natal. Moins de 20 000 d'entre eux, essentiellement des indésirables, c'est-à-dire des contestataires, des paresseux, des malades, des mendiants ... allaient être réexpédiés sans hésitation, dans des conditions de voyage déplorables, engendrant un taux de mortalité élevé. [...] Les autres, plus de 50 000 bons travailleurs exploités outrancièrement, victimes de diverses procédures de refus, ne retrouveront jamais leur Inde. De gré ou de force, ils donnèrent vie à cette immigration, ou plutôt à cette déportation, et eurent le mérite d'incarner l'Inde dans les deux îles au prix d'un âpre combat contre l'exploitation coloniale, dans une société où ils étaient loin d'être acceptés, une cohabitation harmonieuse avec les Noirs n'étant pas à l'ordre du jour des maîtres.
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Ma grand-mère s'appelait Suldy Nazir. Elle était du Nord de l'Inde, ce qui faisait d'elle une "Calcutta". Nous l'appelions familièrement "Didi". Elle est morte centenaire, et je l'ai bien connue.

Elle avait gardé en elle intacte l'âme de l'Inde, vivait seule dans sa case et continuait à cultiver son jardin et à filer son coton pour confectionner ses matelas. A côté de sa case fleurissait un cotonnier blanc qui faisait le bonheur des colibris venant chaque jour cueillir quelques fibres de cotons pour leurs nids.

Toute sa vie elle a préparé ses repas à base de riz, de lentilles, de polienkas, d'avelkas, et de temps en temps de poisson. Menu simple et sain qui l'a mené centenaire malgré le dur labeur qu'elle a du effectuer quand elle était plus jeune.
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"Nous sommes des Indiens ", disaient les parents, et dans la famille il existait un lien très fort, très fraternel.

Certains soirs, le samedi notamment, c'était la rencontre familiale élargie avec frères, soeurs, tantes, oncles, cousins, cousines et surtout grands-pères et grands-mères ; le moment de la transmission des savoirs, des expériences, des histoires et des légendes indiennes !

Les aînés, d'excellents conteurs, racontaient souvent l'arrivée des premiers Indiens, leur vie sur l'habitation [l'exploitation agricole], les grèves mémorables de [l'usine sucrière] de Sainte-Marthe où des grévistes avaient été assiégés et brûlés vifs dans les champs de canne.
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L'hindouisme populaire avec des cultes sanglants et des pratiques propres aux basses castes venues du Sud de l'Inde, restitua à des divinités de caste inférieure les valeurs universelles de l'hindouisme.

Religion relayée au second plan, elle survécut par des pratiques cycliques et événementielles. Elle perdit sa permanence quotidienne et sa suprématie pour n'être évoquée que de façon épisodique à l'occasion de "cérémonies indiennes" organisées par certaines familles. Dans ces communautés, les divinités adorées viennent renforcer le christianisme et font souvent l'objet d'une plus grande confiance dans l'obtention des "grâces" sollicitées.
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Après l'abolition de l'esclavage, en 1834 dans les colonies britanniques, en 1848 dans les Antilles françaises et en 1863 dans les colonies hollandaises, les autorités locales et les métropoles européennes firent appel à l'immigration indienne pour sauvegarder l'économie sucrière de ces différentes régions. De 1838 à 1917, c'est plus de 500 000 Indiens qui furent ainsi introduits dans les colonies de la Caraïbe. La Guyane britannique reçut 44% du total des immigrants, et Trinidad 27%. La Jamaïque, Grenade et Sainte-Lucie, Saint-Vincent accueillirent près de 50 000 Indiens, Surinam environ 35 000, la Guyane 8 000 et la Martinique 25 000.

Du 24 décembre 1854 qui vit l'Aurélie sous le commandant du capitaine Blanc introduire en Guadeloupe les 344 premiers Indiens au 15 mai 1885, la Guadeloupe reçut elle, un peu plus de 42 000 immigrants dont près de 20 000 moururent dans les champs de cannes, augmentant ainsi la production de sucre d'autant de tonnes que de morts en l'espace de 30 ans.

Seuls 8 000 d'entre eux prirent le chemin du retour. Les autres en acceptant bon gré, mal gré, de vivre et de mourir en Guadeloupe, firent de celle-ci leur terre d'adoption.
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La religion indienne de Guadeloupe est [...] un mélange syncrétique de pratiques, de rites, de cultes d'origines hindouiste, musulmane et chrétienne. Ce brassage a facilité l'amalgame et a altéré les traditions ancestrales,sans pour autant évacuer le fond cultuel, même si l'apport hindouiste se trouvait déjà dégradé au moment de l'immigration du fait du recrutement des travailleurs parmi les, couches sociales les plus défavorisées et inférieures. L'on observe ainsi l'absence totale de culte dédié aux grands dieux du panthéon hindou Brahma, Shiva et Vishnou, adorés par les brahmanes dans l'orthodoxie la plus pure. La religion indienne de Guadeloupe se caractérise par l'adoration populaire de Maldévilin, Maliémin et Kâli, et par les pratiques du sacrifices qui sont rejetées par le brahmanisme.
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A 16 000 kilomètres de leur terre ancestrale, des Indiens se retrouvent en Guadeloupe. Je ne serais pas là à dire cela, si le passé avait été autre. Ce voyage en Inde a sonné une consécration, la réalisation d'un rêve, d'un désir inscrit dans ma tête et mes entrailles depuis l'enfance.
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Les Indiens aussitôt débarqués en Guadeloupe durent s'adapter à la vie des habitations sucrières en commençant par l'acquisition de la langue créole. Ils se créolisèrent rapidement par l'abandon progressif de leurs langues d'origine. Le tamoul et le télougou parlés par ceux qui venaient du Sud, l'hindi et l'ourdou par ceux qui venaient du Nord, disparurent dans l'expression des relations de tous les jours, au profit du créole. Mais les Indiens conservèrent avec une volonté admirable leurs langues d'origine pour communiquer avec leurs dieux et avec leurs parents disparus. Le champ de la transmission se rétrécit, et seul le culte devint dépositaire des deux langues dominantes que furent le tamoul et l'hindi.
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