Citations de Etienne Jalenques (331)
Car attendre "dans le vide", c'est rêver l'avenir sans mettre le présent à sa disposition. Si l'on a un projet en tête, il faut s'en occuper et non "vivre l'espoir" qu'un jour, peut-être, nous irons mieux, tous nos problèmes seront résolus, la roue tournera et nous apportera enfin la fortune ou l'âme sœur. Rêver ainsi, c'est confondre l'illusoire et l'imaginaire. L'imagination est créative, l'illusoire est l'opium de l'attente et empêche toute réalisation. Nous prenons notre mal en patience. Expression révélatrice qui illustre bien toutes les douleurs incroyables que nous arrivons à supporter à cause de l'espoir. Nous n'essayons pas de remédier à notre sort puisque demain y pourvoira.
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nous appelons le bonheur, nous attendons qu'il viennent frapper à notre porte, et ne saisissons aucune des opportunités qui se présentent à nous. Nous finissons même par être plein de rancœur à l'égard de cette "garce de vie" qui n'a pas répondu à nos attentes
Ainsi "attendre dans le vide", c'est rêver l'avenir sans mettre le présent à sa disposition.
On croit souvent que la mort est le contraire de la vie. C'est faux : la mort est l'opposé de la naissance.
La vie, c'est la route entre les deux.
Et nous oublions trop souvent que nous sommes sur le chemin.
Par leur comportement, les enfants essaient inconsciemment de donner jour au sentiment qui est non dit dans la famille mais qui devrait être là. Inconsciemment, ils espèrent que les sentiments joueront entre eux pour permettre un retour à la normale. Seulement bien sur, cette culpabilisation va les marquer dangereusement à vie.
- J'ai envie de perdre mon temps - où - J'ai le droit d'avoir envie -
La culpabilité est une dangereuse chimère.
La beauté et le miracle de la vie, c'est précisément qu'ils ne servent à rien, sinon à nous rendre heureux.
Il ne suffit pas que l'émotion ou le sentiment existe, il faut les manifester.
D'après toutes les religions, Dieu a créé le monde par le Verbe.
La parole permet la manifestation.
Il faut que ce soit dit pour que ce soit vraiment.
Un instant heureux nous fait sentir toute la plénitude du bonheur.
Histoire d'un indien qui allait par monts et par vaux, les poches toujours remplies de cailloux. Quand il passait devant une maison ou traversait un village, il plongeait les mains dans ses poches et exhibait ses galets.
'Vous voyez, disait-il, moi aussi, je suis propriétaire.'
Quand on partage sa douleur avec quelqu'un, elle diminue.
Quand on partage sa joie, elle augmente.
Le bonheur n'est pas ailleurs, il n'est pas hors humanité, il est ici même.
Il faut apprendre aux gens à communiquer sans commettre les erreurs qui pourraient donner d'eux une fausse image, par exemple, ou braquer le partenaire.
Le Karma yoga, c'est le yoga de l'action : quoi que nous fassions, nous recevons toujours le retour de nos actes.
Il faut être conscient que nous vivons dans une civilisation où l'aspect relationnel disparait au profit d'une surmédiatisation destructrice, dans une civilisation où l'émotion est souvent oubliée, décriée, dénigrée, voire bannie.
L'homme devient 'expérientiel' : un mot créé pour désigner l'état de celui qui est attentif à ses expériences affectives, quelle que soit l'attitude des autres à son égard. Pleinement propriétaire de ses sentiments, il les maîtrise au lieu d'être gouverné par eux. Il en est le chef d'orchestre...
Les sentiments ou les affects ne sont plus des chapes de plomb qui écrasent le 'moi' mais des balles avec lesquelles l'individu apprend à jongler, ou mieux encore : des notes qui lui permettent de composer sa propre musique.
Puisqu'il ne dépense plus toute son énergie psychique à surmonter et contenir des conflits internes, le patient retrouve une vitalité perdue et une plus grande disponibilité à la joie. Entendons-nous bien : cette vitalité, ce n'est pas moi qui la lui donne. Elle était déjà présente dans son psychisme, mais mal gérée. À présent, le patient peut développer toute la puissance de son moteur. Certes, nous n'avons pas tous des huit cylindres sous le capot, mais une petite voiture, ce peut être aussi amusant à conduire qu'une Ferrari, pour peu qu'elle tourne rond.
Je ne trouve finalement qu'un seul gros inconvénient à ma thérapie : le cinéma et le théâtre ont perdu pratiquement tout intérêt à mes yeux. Quelle fiction pourrait rivaliser avec les drames, les rebondissements, le comique aussi qui se jouent dans le huit clos de nos séances ? Chacune de nos vies sera toujours plus belle que le meilleur des romans.
Les moyens dont je dispose, les patients prennent conscience qu'ils les possèdent aussi...
En somme, je leur ai appris à lire, ils peuvent désormais composer leur propre texte. Ils deviennent leur propre thérapeute.