Eugène de Ménorval

Biographie :

Eugène de La Goublaye de Ménorval est un historien et homme politique français du XIXè siècle.

Issu d'une famille aristocratique bretonne, ses opinions républicaines le poussent tout de même à ne pas porter de titre et à signer ses ouvrages "E. de Ménorval".
Professeur au collège de Dreux, ses protestations contre la proclamation de Louis Napoléon Bonaparte suite au coup d'état du 2 décembre 1851 mettent un terme à la carrière universitaire qu'il engageait. Il décide alors de fonder sa propre institution à Paris (Institution d'enseignement "de Ménorval") en 1859, et devient également vice-président de l'Association polytechnique créée en 1830 par Auguste Comte.
Politiquement engagé à la gauche du mouvement républicain, il est élu conseiller municipal de Paris, pour le quartier de l'Arsenal, en 1881 puis en 1884 et 1887. Il est partisan de l'autonomie de la capitale, de la suppression du Sénat, de la séparation de l’Église et de l’État, et de la laïcisation de l’École. En 1888, il participe à la fondation de la « Ligue d'action républicaine » au sein du mouvement boulangiste. Attiré par le nationalisme, il reprend l'hebdomadaire "L'Antiprussien" puis intègre le comité directeur de la "Ligue des patriotes" de Paul Déroulède. Il participe ensuite à la création de la « Ligue intransigeante socialiste », après la mort du général Boulanger. Trois fois candidat malheureux aux élections législatives (1889, 1893 et 1894), il perd également son mandat municipal.

Vice-président de la Société des amis des monuments parisiens, membre de différentes commissions relatives à l'histoire de la capitale, il a tout de même mis à profit son mandat municipal pour plaider en faveur du patrimoine et de la connaissance du vieux Paris, notamment en demandant la conservation des arènes de Lutèce (1883) et en obtenant les fonds nécessaires à la continuation du plan archéologique de Paris entrepris par Albert Lenoir et Adolphe Berty (1887). Passionné par l'histoire de sa ville natale, il publie des études érudites sur le passé de son quartier, écrit des articles pour "Le Figaro" puis pour "L’Éclair" et contribue à "L'Intermédiaire des chercheurs et curieux". Son œuvre maîtresse, une histoire de Paris des origines jusqu'en 1789, reste inachevée, le quatrième volume, consacré au XVIIIè siècle, n'ayant jamais été publié.