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Citations de Eva Ruchpaul (24)


Eva Ruchpaul
" L’équilibre n’existe pas,
nous sommes seulement
des équilibristes. "
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Peu à peu, la pensée hindoue est arrivée à considérer que le premier effort à faire résidait dans l’ascension vers la délivrance, en donnant à nos facultés mentales leurs chances maximales de développement. Il fallait, pour accéder à une maîtrise parfaite de ses capacités psychiques, pour les connaître d’abord, puis les ordonner à volonté, unifier le contenu mental : tendre vers une forme de pensée non fragmentaire mais continue, modifier son esprit de façon qu’il ne donne pas une image diffractée de l’univers, comme le fait un miroir pulvérisé en milliers de miettes, mais uniforme, comme le fait un miroir entier.
Bref, il fallait unir, nouer nos débris de pensée, lutter en premier lieu contre la pire des faiblesses humaines, la dispersion. Ainsi s’élaborèrent à travers les siècles, des méthodes plus ou moins ressemblantes entre elles, mais tendant toutes vers le même but : « joindre ». C’est le yoga.
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Avant de savoir comment le yoga a vécu, il serait bon de savoir pourquoi l’Indien devient yogi.
Tout d’abord, et de quelque côté que l’on considère le mécanisme psychologique du yogi, on tombe sur une évidence : c’est un homme qui refuse, il refuse d’exister et de se survivre par automatisme.
Ce refus ne doit pas être pris pour une bouderie de l’existence. Ce n’est pas un blocage, une négation globale ou une fuite enfantine devant les réalités. C’est, à l’opposé, une volonté de prise de conscience, une empoignade dramatique avec sa réalité d’homme : l’insatisfaction que lui donne sa vie, l’inaptitude au bonheur.
Il va chercher les causes de ce malaise et trouver l’origine de sa souffrance : il la localisera dans le déséquilibre existant entre ses aspirations et ses possibilités. Il va donc donner le temps de sa vie à la mise en équilibre de ces deux propositions : potentiel intérieur et réalisation.
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Retournons au même exemple du débutant face à la difficulté mécanique, mais qui cette fois sera désireux d’étudier en même temps ses capacités psychiques.
Il organise donc la posture et sent l’inconfort avant de parvenir à l’installation complète. Là, au lieu de forcer, il reste sur ses positions, il attend, comme un animal qui flaire l’adversaire. Cet arrêt, même très court, voire virtuel, permet deux résultats immédiats : sur le plan physique, les contractions musculaires antagonistes ou inutiles vont se dénouer d’elles-mêmes ; sur le plan psychique, le seuil de la douleur va s’élever : à ce stade, l’inconfort diminue. Alors l’apprenti pousse la posture légèrement plus loin, il va frôler la douleur, mais s’arrêter juste avant, et là, il va durer, s’installer pour tenir le plus longtemps possible, comme on fait le siège d’une citadelle ennemie.
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L’originalité de la Bhagavad-Gîtâ consiste en la fixation de l’effort méditatif sur la personne de Krishna. En cours de méditation ou en cours d’action, le yogi doit s’orienter vers Krishna. Il s’agit, évidemment, d’un procédé d’intériorisation du rituel […].
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Le hatha-yoga n’est pas un apprentissage physique. Ses postures ne sont que des prétextes à manier, en toute humilité, l’espace intérieur, du conscient à l’inconscient.
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Le hatha-yoga, traditionnellement « harmonisation des contraires », s’écrit donc comme les mots d’une phrase : un signe – un espace, un geste – un blanc. La posture, comme le mot, à la fois isolée et encadrée, peut alors faire sens : donner son contenu.
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Les postures, quelles qu’elles soient, connaissent une hiérarchie entre elles : c’est une première règle qui ouvre un chapitre très important : elles perdent leur efficacité à être utilisées isolément. On peut toujours faire précéder une posture difficile par une autre, préparatoire à l’effort. Après une posture sévère, une autre viendra qui effacera la fatigue et prolongera les effets bénéfiques.
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Curieusement les postures de hatha-yoga n'échappent pas à la règle : un exercice pratiqué avec brusquerie, en geste dominateur, même s'il se base sur une architecture anatomique correcte peut ne dispenser que de très maigres effets, n(induire que peu (ou aucune) répercussion endocrinienne.
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La supériorité de ce texte, sa « maturation », est manifeste déjà dans l’aisance avec laquelle le sujet est posé : le choix de l’homme doit-il aller à karma, l’action, ou à shama, la contemplation ? Quelle est la meilleure voie de salut ? La méditation mystique est-elle la seule ? Krishna, avatar de Vishnou, enseignera à son élève Arjuna que les deux voies sont également efficaces, le choix de l’une ou de l’autre restant lié à la condition karmique (le stade de maturation cosmique) de l’individu. […]
Puis vient le grand thème de la Bhagavad-Gîtâ, le renoncement aux fruits de ses actes. Toute action accomplie sans convoitise de bénéfice ne laisse aucune trace karmique. L’activité devient un « sacrifice » qui libère l’homme, le rend égal à dieu, spectateur indifférent de sa propre création […].
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Les textes anciens nous ont décrit ce phénomène à l’aide de l’image du singe fou : « Il y avait un singe, déjà turbulent de nature, comme tous les singes. Comme si cela ne suffisait pas, quelqu’un lui fit boire beaucoup de vin, si bien qu’il en fut encore plus agité. Puis il fut piqué par un scorpion… Pour achever son malheur, un démon entra en lui. Quels mots pourraient décrire l’agitation effrénée de notre singe ? L’esprit de l’homme est comme ce singe… »
Le vieux texte aurait pu ajouter : « Et le singe se regardait dans une glace, car son agitation lui plaisait jusqu’à la fascination. » C’est, en fait, l’attitude du profane aux états de conscience normaux. La trépidation incessante de son esprit, la ronde effrénée d’images, qui se réamorce toute seule, le met dans un état d’hébétude qui lui enlève, dans les cas les plus courants, toute volonté d’intervenir ; le système étant si parfaitement au point qu’il y trouve du plaisir, ou tout au moins de la sécurité. Car l’analyse du yogi était déjà allée jusque-là : il voyait son subconscient à la fois comme générateur et comme dépôt de tous les actes colorés par la convoitise, l’autosatisfaction, la soif du fruit : phalatrishna.
Donc, s’il voulait détruire ce circuit automatique, parvenir à consumer ses latences et diriger le flux mental à son gré, il lui fallait de toute évidence désamorcer son égotisme.
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Hélas ! Que de diktats féroces et d’applications de tortionnaires nous sont venus avec les soi-disant sagesses traditionnelles (et certains écrits anciens sur les yogas ne se sont pas privés de donner des préceptes d’auto-vandalisme méritoire).
Quoi qu’il en soit, il semblerait qu’un sentiment commun de défaillance, d’impureté, ait sans doute provoqué ce déferlement séculaire de tactiques imposées, offertes au néophyte pour le sortir du « sale ». Nous voilà tout simplement placés dans la situation déjà évoquée : l’élève est prêt, les maîtres arrivent ; l’apprenti qui s’éprouve comme déficient, inapte, sali, etc. va demander une recette purifiante, si possible punitive, et le marchand d’interdits arrive ! Mais qui est sale dans tout ça ? Le néophyte en délit d’enthousiasme, ou le manipulateur ivre de pureté (surtout chez les autres) ?
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[…] il apparaît que l’on peut, chez un sujet normal, en modifiant le tonus musculaire par un jeu de contractions et de décontractions volontaires, faire apparaître un état de paix mentale, qui peut se traduire par une sensation proche de l’euphorie.
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Ce livre est un schéma. Après plus de quarante ans d'expérience d'enseignement du Hatha-Yoga en milieu occidental, s'appuyant sur une seule technique et recherchant le dépouillement classique, un style est né.
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S’il est parti d’un terrain instable ou maladif (souvent la transe vient après un choc, une crise ou une maladie), c’est dans la mesure où il aura dominé son propre malaise, recréé sa vitalité et annulé sa peur que le chaman sera reconnu valable.
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La tradition et l’expérience aidant, le profil type d’une séance de hatha-yoga peut s’établir ainsi :
-Approche. Repérage des signes du jour.
-Assistance et stimulation de la respiration.
-Assistance et stimulation de la circulation sanguine.
-Recherche de liberté articulaire.
-Sédation globale.
-Stabilisation des effets immédiats de la séance (respirations alternées).
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Ce qui semble particulièrement intéressant dans le mythe de Shiva est la glorification de l’omnipotence du vouloir ascétique. La force, l’énergie cosmique concentrée par l’ascèse, le tapas, chez le yogi, peut aller jusqu’à modifier le vouloir des dieux, à fléchir leur résistance.
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Cependant, on voit comment les tapas, procédant directement de l’esprit archaïque magique, peu à peu s’affinent, se spiritualisent et donnent un exemple complet d’ « intériorisation du sacrifice », tout en faisant le lien, la jonction entre les rites autochtones pré aryens, les spéculations des brahmanes, et la recherche introspective du yogi.
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« Yoga cittavrittinirodhah », nous dira Patanjali : le yoga est la suppression des mouvements (états) de la conscience.
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L’idée de jeu, de négociation est toujours présente dans cette recherche d’équilibre entre le possible et l’accompli. La satisfaction totale qui accompagne l’acte ainsi dosé, maîtrisé, n’a aucune espèce d’équivalent dans la vie profane. Elle donne la sensation de la plénitude, sans avoir la petite joie frelatée de l’orgueil. Car le plus précieux dans ce sentiment de réussite, c’est l’assurance profonde d’un devenir en marche, donc d’une perpétuelle possibilité de mieux faire. Il n’y a pas possession de la perfection, mais connaissance intime de la perfectibilité.
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