La grève, lorsqu'il s'agit d'une lutte pour les salaires et d'un conflit du travail, suppose des conditions d'emploi régulières auxquelles est adossée une organisation syndicale. Or une grande partie du travail féminin est accompli dans de tout autres conditions [...]: sur des marchés noirs partiellement criminalisés, comme celui du travail du sexe, et plus encore dans les rapports de soins familiaux et de voisinage non rémunérés, on ne peut pas faire pression sur la direction d'une entreprise en arrêtant le travail. p. 212.
Quand on organise des grèves des femmes, on souligne donc toujours qu'on conçoit ces mouvements comme des instruments de recherche. Chaque individu est confronté à la question :"comment fais-tu la grève toi?" quelles activités imprégnées de domination peux-tu refuser d'accomplir, au moins pour une journée, quelles attentes défies-tu? quelles évidences brises-tu? p.215
Dans la grève générale, les travailleurs vont jusqu'à affamer les capitalistes parce qu'ils ne travaillent plus pour les capitalistes mais pour leurs propres besoins. " Vous les capitalistes, vous avez de l'argent? vous avez des machines à l'arrêt? Mangez-les, échangez-les entre vous, vendez-les-vous les uns les autres. Ou bien, travaillez! travaillez comme nous. Car le travail, ce n'est plus auprès de nous que vous pourrez l'obtenir. Nous en avons besoin pour nous mêmes.p.214