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La Callas de Eve Ruggieri
A peine douze jours après le sacre de Medea, Maria, toujours à la Scala, revêt la robe sanglante de Lucia di Lammermoor sous la direction d'Herbert Von Karajan. Et sous une nouvelle pluie d'oeillets rouges, elle triomphe ! Elle s'est là encore inventée une couleur vocale pour cette Lucia qu'elle maîtrise parfaitement. Un timbre diaphane de femme atteinte psychologiquement, récréé par une voix qui paraît l'écho d'une voix. Des pianissimi qui, comme le dira Rodolfo Celletti, "semblent venir du plafond du théâtre, arrachés à la souffrance, torturés dans leur couleur, comme étranglés par l'émotion, lumineux plus véritablement colorés. Une Lucia de chair et de sang, d'amour et de haine, de frustration et d'exaltation comme la Scala n'en a jamais eu dans son histoire."
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