_[..] Aujourd'hui, ils entrent chez toi et en ressortent heureux et souriants. Qu'est-ce que tu leur fais ?
_Je couds des jolis vêtements, j'offre un bon café et une tranche de gâteau, et j'écoute leurs histoires.
_C'est tout ? ai-je demandé.
_C'est tout, a répondu mon oncle.
Tonton Couture regardait l’usine d’un air triste :
-Cette usine a transformé notre village. Les maisons d’Olho d’Agua sont toutes grises, couvertes de poussières. Cela fait longtemps que ton père ne remonte plus que quelques petits poissons dans son filet et que les lavandières ne lavent plus rien dans les eaux du fleuve. Regarde comme les eaux de notre vieil ami Chico sont sales…
Et c’est ainsi que la maison de Tonton Couture est devenue la plus fréquentée d’Olho d’Agua ! Certains jours, une queue immense se formait devant sa porte. Les clients, qui venaient avec une ou plusieurs commandes, restaient toujours un peu plus longtemps pour déguster un petit café avec une tranche de gâteau, et papoter.
J’aimais bien le regarder coudre. Je pouvais passer des heures à observer son pied se lever et descendre sur la pédale. Je me souviens encore du bruit de sa machine à coudre noire : tac-tac-tac-tac-tac !
Quand j'avais fini de faire mes devoirs sur la table de la cuisine, Tonton Couture me racontait des histoires.
J'adorais celles qui commençaient par "Autrefois..."