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Critiques de Fabrice Chauliac (11)
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Absyrialle

Ce que j’ai ressenti:…Mes attentes étaient autres:Déception…



Combien de temps dure un fragment d’éternité? p57



Parce que c’est un partenariat, et d’ailleurs je remercie Livraddict de leur confiance et les éditions Voy’el pour l’envoi de ce livre, je dois en donner un avis, mais si j’avais lu ce livre dans un autre contexte, je serai passée outre, car je pense que ce livre n’était en fait, pas fait pour moi, malheureusement…



Pourtant, au début de ma lecture j’ai aimé tout le contexte mystérieux de cette ville, l’aspect philosophe et éclairé face à l’obscurité et l’obscurantisme, la période à laquelle l’action se déroule. L’auteur a une belle écriture. Un bon début prometteur…



Mais toute a une fin, mon cher, soyez en sûr. Cette flamboyance n’est qu’une couche de vernis que les ténèbres s’empresseront d’écailler, des choses innommables, vivent derrière les murs d’Absyrialle, des choses qui n’ont rien d’humain, des choses qui aiment l’obscurité, des choses qui vous font aimer la brièveté des nuits d’été et redouter la venue de l’hiver…



Oui mais voilà, le manque d’aération dans le récit et le texte, rend difficile la lecture. On a du mal à rester concentré car il y a beaucoup de personnages qui entrent en jeu, et puis ça manque d’actions et de rebondissements qui forcerait le lecteur à être avide de tourner la page suivante. Finalement, au lieu de philosophie, on est plus dans les jeux politiques, et ce n’est vraiment pas ce que je préfère…



Et puis, ce qui m’a le plus rebutée, ce sont les scènes « Hot », ce n’est même pas que ce soit du sexe, c’est carrément des sévices très éprouvants à lire et surtout inattendus…Bon, moi, ce n’est pas mon délire, donc c’est sur que ma déception a été grande puisque il n’y aucun avertissement ou sous entendu dans le résumé qui pourrait mettre le lecteur conscient, et dans le bon état d’esprit pour apprécier cette lecture.



Comme je l’ai dit, ce n’est que mon ressenti, ce n’est pas du tout une lecture à laquelle je m’attendais, mon intérêt est allé decrescendo…D’autres pourraient l’apprécier, je n’en doute pas, mais la rencontre avec ce livre n’a pas été pour moi concluante…


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Absyrialle

Un roman uchronique atypique et intelligent qui réserve quelques scènes perverses à ne pas mettre entre toutes les mains !



1783, l’éruption du Laki, volcan Islandais, fut violente et non dénuée de conséquence. Un nuage de cendres a traversé l’Europe plongeant le continent dans les saisons rigoureuses aux phénomènes météorologiques extrêmes et la famine. Cet événement appelé le Fléau sonne le glas de certains systèmes politiques, des croyances et la révolution du peuple. Mise à l’épreuve divine ou acte diabolique ? La catastrophe a mis à jour la ville d’Absyrialle, citée à l’architecture magnifique et prospère, attirant les plus démunis qui aspirent à se reconstruire. Théodule, érudit sur le chemin d’Absyrialle y croise Galoire de Montbrun, énigmatique bretteur, qui le sauve d’une énième menace. Ensemble, ils poursuivent leur route jusqu’à la citée mystérieuse. Cependant, Absyrialle aussi belle soit-elle cache des choses bien sombres dans ses bas fonds.



Voilà une uchronie pour le moins originale ! On y retrouve des faits historiques avérés ; l’éruption du volcan Laki en Islande en 1783, le contexte politique sensible en Europe de la fin du XVIIIème (révolution française en 1789) et les croyances remises en cause. L’auteur use donc de ce contexte historique en y ajoutant un événement surnaturel ; l’apparition de la ville d’Absyrialle dans le cratère du volcan. Cette citée majestueuse et mystérieuse a vu le jour suite à l’éruption sans le moindre dégât, elle présente une architecture originale et volcanique, elle a l’indécence de prospérer alors qu’ailleurs en Europe, la famine et la pauvreté font des ravages. Absyrialle est donc un joyau convoité et attractif par de nombreuses personnes qui y voient une chance de retrouver une vie plus lucrative.



Theodule, écrivain public, fait partie de ces êtres attirés par la magnificence d’Absyrialle. Sur le chemin de la citée, habillé pauvrement et paré d’un sac jaune rempli d’œuvres littéraires, il se retrouve comme souvent menacer par des individus, « Les Vautours », voleurs violents qui n’hésitent pas à tuer pour obtenir ce qu’ils veulent. Théodule est donc le personnage naïf, rêveur, philosophe et un peu maladroit qui sombre souvent dans les ennuis mais s’en sort avec une facilité déconcertante de l’histoire. C’est là que le jeune Galoire de Montbrun, personnage séduisant, mystérieux et fort, et bretteur de talent, intervient et sauve Théodule. Les deux hommes sympathisent et décident de poursuivre leur chemin ensemble. Arrivés à Absyrialle, Théodule est déconcerté par la réalité de la ville, une couronne de pauvreté et d’immondices encerclent la citée imprenable et inaccessible sans fortune. Galoire lui propose d’y pénétrer rapidement moyennant qu’il se comporte comme son valet personnel. Théodule accepte, se posant toutefois quelques questions sur Galoire et ses entrées personnelles dans la ville. Théodule découvre donc une enclave de la ville n’ayant pas d’accès ailleurs et se retrouve rapidement mêlés aux angoissants complots de la ville où Galoire semble avoir un rôle important à y jouer.



La ville aussi magnifique soit-elle renferme dans ses bas fonds des êtres sombres, violents et l’horreur n’est jamais très loin ; des pratiques chirurgicales incroyables et inhumaines aux tortures savamment réfléchies et poussées. Par ailleurs, les mœurs obscures de la ville sont teintés d’un érotisme pervers, vicieux, décadent et parfois dérangeant, le contraste entre le reflet merveilleux de la ville aux étrangers et les actes immondes qui sont perpétrés dans l’ombre est saisissant et surprenant. Le peuple Absyrien voue un culte à des créatures assoiffées de sexe et de sang, des succubes ou incubes appelés Byssithaar, une sorte de connivence entre les humains et ces créatures régit le passage à l’âge adulte des enfants appelé « initiation », rite où la survie de l’enfant n’est pas certaine. Dans ce contexte, la religion prend ici aussi une part importante avec l’envoi de prêtres ou d’autres êtres par le Vatican afin de surveiller la ville et d’en comprendre le fonctionnement et surtout d’y maintenir ou transmettre une croyance plus « civilisée » que celle envoyée par le diable et retenue par les Absyriens. Par ailleurs, la ville est armée d’une légion Opale, intransigeante et violente. Les complots, les meurtres, les sévices sont donc monnaie courante dans la ville. Elle est aussi le berceau de bretteurs excellents où l’art du combat à l’épée est poussé et jamais égalé par un étranger face aux Absyriens, pourtant Galoire se démarque et les combats d’honneur à mort foisonnent au cœur de la citée.



Le roman est riche et dense dans ses personnages et son intrigue de fond réfléchie et intelligemment menée, il y a une bonne idée de départ et un contexte travaillé. Le style de l’auteur est soutenu, un effort de concentration est nécessaire pour suivre les subtilités de l’intrigue sinon l’ensemble se lit plutôt bien. Le livre souffre cependant de certaines longueurs et l’auteur « s’éparpille » un peu dans sa façon d’agencer ses chapitres ce qui a eu pour effet de ralentir énormément ma lecture. Par ailleurs, certaines scènes dérangeantes paraissaient gratuites et pas forcément indispensables à l’histoire. Cet aspect avait quelque chose de dérangeant dans sa perversité et son horreur, on approuve ou pas, personnellement c’est surtout que je n’y voyais pas trop d’intérêt chaque fois.



Il parait aussi important de souligner le travail de Camille Alquier sur la couverture qui représente parfaitement un des personnages phare du roman : Ruthimel et ses deux paons aux sers acérés.



En bref, un roman qui ne laisse pas indifférent, la perversité et l’horreur prennent un sens érotique déstabilisant, c’est dense et réfléchi avec une intrigue rondement menée mais les trop nombreuses longueurs ont entachées une lecture prometteuse. Un avis en demi-teinte donc !



Je remercie Louve du Forum Mort Sure et les éditions Voy'[El] pour ce partenariat.
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Âpre-Roc

… Naïs est la seule fille du village d’Àpre-Roc à savoir lire et écrire. Elle reçoit une éducation stricte et ne s’en plaint pas, mais est-ce vraiment un privilège d’accéder à la connaissance en pleine période d’inquisition lorsqu’on est une femme ? Sa rencontre avec Pesha la zingara va lui ouvrir de nouveaux horizons et égayer sa vie austère…



Dans son roman, Fabrice Chauliac se nourrit de l’imaginaire fantastique qu’il transpose au cœur d'une époque médiévale. L'église y exerce une forte pression politique et sociale et la peur du diable et de l’enfer est largement entretenue par les prédicateurs dans le pays.



De péripéties en mésaventures, son héroïne se trouve piégée par une entité démoniaque, Odilon, qui l’effraie autant qu’il la fascine. Dans ce monde infiniment brutal, elle se forge une carapace et ne baisse pas les bras. Elle traverse des épreuves initiatiques et surnaturelles, gagne des alliés et se confronte à des ennemis toujours plus cruels. Souvent envahie de doutes, elle doit lutter contre sa vision manichéenne des événements et privilégier son combat pour la vie et celle de ses amis.



Un nombre important de personnages, de clans, issus de l’univers médiéval fantastique alimentent le récit. L’histoire s’étoffe lorsque des éléments mystérieux ou surnaturels bouleversent les actions de l’intrigue riche en rebondissements.



Ce roman bien écrit et documenté, rempli d’imagination et d’originalité, est un bon moment de divertissement.



Je remercie Simplement Pro et Les Editions Voy'el pour la lecture de ce livre.






Lien : https://irisyne.wordpress.com
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Absyrialle

Dans le cadre du partenariat avec Livraddict, j'ai eu la chance de pouvoir lire ce roman. Je remercie d'ailleurs le site ainsi que la maison d'édition Voy’el pour l'envoi de ce livre.



18ème siècle.



Un volcan entre en éruption, provoquant un air maladif et une apparition d'une ville du nom d'Absyrialle. Les gens tombent malades, la famine est instauré, les bagarres deviennent des droits de passages, une forme de moyen-âge qui se remet en place. L'église qui tente de reprendre une place au milieu de pauvres ères. Dans tout cela, Théodule, un homme attaché à son sac jaune criard va faire la rencontre d'un certain Galoire de Montbrun. Une fine lame comme peu on eu l'occasion de voir. Ils ont un but commun : entrer dans cette fameuse ville. Bien entendu, n'importe qui ne peut pas y entrer sans avoir graissé la patte de plusieurs dirigeants et encore. Ils vont pourtant y parvenir, mais l'un comme l'autre ont un but non avoué. Arriveront-ils à toucher leur plus cher désir ?



Lorsque je me suis proposée pour faire partie des partenaires lecteurs, la couverture m'avait tapé dans l’œil. Une femme au milieu, entouré de paon, des griffes sombres... Sans compter la quatrième de couverture qui est alléchante.



Les us et coutumes des habitants d'Absyrialle sont dégradants pour ceux qui sont asservis. La peur est présente, la méfiance tout autant. Personne ne se mélange avec ceux qui sont en haut ou tout en bas de l'échelle. C'est très bien tranché, celui qui se perd à intérêt à avoir une bourse bien garnie et une excuse valable autrement il finit dans les profondeurs des eaux qui entourent la ville.



Les complots sont minutieusement travaillés. Les événements s'enchaînent sans vraiment savoir où l'auteur va nous emmener ni même si cela est vraiment terminé au final. Le côté sombre de certains personnages pourrait passer pour juste de la vilénie, mais au final lorsque l'on découvre leur vrai visage cette noirceur n'est qu'une simple façade qui en cache beaucoup d'autres.



Théodule est une sorte d'écrivain qui devient le valet de Galoire. Pourquoi? Parce qu'à force de se retrouver dans les ennuis et jusqu'au cou, il a comme qui dirait besoin d'un protecteur. C'est un peu le principe de l'homme qui donne sa vie à celui qui l'a sauvé. Quant à Sieur de Montbrun il est doué, vraiment très doué avec une lame, mais reste très mystérieux. Concentration, vigilance, il danse presque avec ses partenaires qui ne trouveront que la mort. Car ici, en Absyrialle, les duels ont lieu et ils font partis de l'attraction du peuple. Ces deux hommes ont une forme d'amitié qui est forte. L’inquiétude pour l'un ou l'autre devient presque normale. J'ai beaucoup apprécié le rôle de Ruthimel.



J'ai beaucoup aimé suivre ces deux-là et découvrir le pourquoi ils sont réellement venus par ici. Rien n'est anodin, le moindre mot est source de problèmes ou de solutions. J'ai adoré le côté sombre également du récit. Attention, certaines scènes peuvent être mal perçues car quelque peu gore ou sexuel, mais elles sont très rapide. Seule celle avec le fil et le doigt m'a un peu dérangé – en même temps je mangeais à ce moment précis. De plus de la torture physique semble être très appréciée par un certain nombre de personnages, tout comme les expériences malsaines.



Les chapitres sont très courts, une, deux voire trois pages. Ce que je trouve dommage c'est la mise en page. Il n'y a pas de saut de page pour les chapitres, à moins que ce ne soit que des livres pour service presse ?



Par contre j'ai eu quelques soucis avec ma lecture. Déjà j'ai eu un mal fou à entrer dans l'histoire. L'auteur écrit très bien, je pense même trop bien. Le langage est très soutenu, il use de mots qui ne sont pas forcément connus de tous. De plus je n'ai pas compris toute l'histoire. Certains passages sont longs, des personnages vont et viennent sans trop savoir à quoi ils servent comme le Marquis de Sade par exemple – si c'est pour la débauche, j'avais bien compris qu'il y en avait.



En conclusion, une histoire que j'aurai pu apprécier plus s'il y avait eu quelques notes supplémentaires pour expliquer certains mots déjà, surtout ce qui se rapporte à la démonologie. Tout le monde ne connaît pas forcément le byssithaar ou encore les spadassins. (et il y en a d'autres...)

Malgré des longueurs j'ai apprécié la découverte de ce monde. Et tout le côté duel est un super moment. Par contre je m'attendais à plus de violence sur certains points dont j'ai tu volontairement dans mon avis. Le surnaturel est finalement très léger. L'histoire en elle-même est compliquée, voilà c'est le mot que je cherchais depuis le début de mon avis. Elle est compliquée autant dans les personnages, que les liens entre eux, que le pays tout entier, sans oublier le fait que les lieux changent souvent. Surtout à ne pas oublier qu'il vaut mieux être un lecteur averti à cause de certaines scènes qui sont tout de même horribles – elles sont très bien décrites et pas d'imagination à avoir car tout est écrit. J'aurai aimé en savoir plus sur Théodule au final, mais bon, l'histoire est terminée.

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/absyrialle-fabrice-chauliac-a126218434
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Absyrialle

Le premier mot qui me vient à l'esprit pour décrire ce roman est "compliqué". L'histoire est riche en personnage et en situation à un tel point que j'ai eu beaucoup de mal à avancer dans le roman au début : impossible de me rappeller qui était qui et ce qu'ils avaient fait avant... Le problème quand je n'arrive pas à me raccrocher aux branches, c'est que je me mets à lire en diagonale et que ça n'aide en rien ! Cela dit, maintenant que j'ai fini Absyrialle, je me rends compte qu'il n'y a pas tant de personnages que ça, juste qu'on change très rapidement de situations ce qui peut être assez cafouillant.
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Âpre-Roc

Merci à la maison d'édition pour ce service presse. Dès les premières lignes, j'ai su que ce livre me plairait. On suit Naïs, considérée comme la princesse du village. On comprend très vite qu'elle s'ennuie dans cette grande maison avec du personnel qui l'a surveille et s'assure qu'elle a tout ce dont elle a besoin.



Les choses vont devenir plus intéressantes avec l'arrivée des zingari (Nanosh et Pesha). Naïs se liera d'amitiés avec cette dernière. Pesha va apprendre des légendes à Naïs. On découvre une jeune femme curieuse et ouverte d'esprit. Malheureusement pour elle, l'inquisition refuse que les femmes puissent être instruite et encore moins intelligente. C'est pour cette raison que le diacre la surveille. Il ne voit pas d'un très bon œil cette amitié.



Au contacte de Pesha, notre héroïne va se découvrir et encore plus après avoir exhumé un secret. On pourrait même parler d'une légende. C'est par ces petits détails qu'on sait que la jeune femme a lu et étudié notamment au contact de son père. Ce secret s'avère dangereux pour elle. Elle le sait. La rencontre qu'elle va faire va donner une scène incroyable. On aurait dit une partie d'échec avec les mots comme pions et surtout une force mentale à ne pas négliger.



Dans ce roman, l'auteur parle de l'inquisition. Ça m'a rappelé l'inquisition espagnole avec l'idée d'éradiquer les hérétiques. C'est parfaitement mis en avant sans en faire trop. La question de la religion et de ses limites est très bien expliqué. On parle féminisme ne serait-ce que par les deux personnes principaux : Naïs et Pesha. On parle différence par la définition des hérétiques qui ne sont en fait que des individus physiquement différents.



Un autre point important : le bien et le mal. L'autre montre bien que la frontière entre l'un et l'autre est mince et que tout est question de point de vue. On voit les personnages évolués en fonction de cette frontière et des évènements.



En bref, j'ai adoré ce roman court mais très bien construit et des personnages qui évoluent réellement. La fin est parfaite
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Absyrialle

D’abord attirée par la belle illustration de couverture – signée Camille Alquier – puis par la quatrième de couverture particulièrement séduisante, Absyrialle avait tout pour me plaire.

Ayant déjà eu l’occasion de lire quelques titres aux éditions Voyel, je me suis lancée un peu à l’aveuglette, totalement confiante, sans davantage me renseigner sur l’intrigue… et c’est peut-être ce qui m’a « perdue » car je ne m’attendais pas du tout à ce que j’ai trouvé dans ce roman. Surprise, je l’ai été, sans aucun doute. Mais pas forcément dans le meilleur sens.



En survolant la quatrième de couverture, je n’ai retenu que l’aspect « merveilleux » de l’apparition d’une ville extraordinaire dans une Europe de la fin du XVIIIe siècle. J’imaginais partir en expédition dans une sorte d’Atlantide islandaise, émerveillée par une civilisation mystérieuse et avancée… mais peut-être aurais-je du m’attarder plus longtemps sur le reste du résumé et notamment sur les termes « princes démons » explicitement cités. J’aurais peut-être, de ce fait, été beaucoup moins désappointée en rencontrant des personnages très sombres, des mœurs particulièrement dissolues et une ville, de façon générale, très glauque.

Je pense que j’avais envie de quelque chose de colorée et lumineux (je ne me suis pas attardée suffisamment sur l’illustration de couverture qui, si on s’y penche correctement, donne pourtant quelques indices) et que je me suis retrouvée à fouler les rues pavées d’une ville de débauche où incubes et succubes règnent en maîtres…



Sans vous spoiler, il est question ici de rituels assez obscènes, de magie noire et vous n’échapperez pas à quelques scènes de sévices sexuels qui ne laissent rien à l’imagination. Et pour être tout à fait franche, sans être d’une grande pudeur en matière de sexe, ce n’est pas ce que je recherche dans mes lectures. Sans me gêner, les amusements particuliers des incubes/succubes, décrits plutôt crûment, ont eu tendance à me dégoûter. C’était clairement le but (et donc ça fonctionne), mais pour moi trop c’est trop. Absyrialle est destiné à un public averti et je n’imaginais pas du tout, mais pas du tout du tout du tout, tomber sur ce genre d’intrigues. Aurais-je été prévenue que je n’aurais sans doute pas tenté l’aventure car ça ne correspond pas à mes attentes de lectrice. Cela dit, j’aurais manqué la rencontre avec la plume de Fabrice Chauliac et ça aurait été dommage.



En effet, le style de l’auteur vaut le détour et c’est sans doute le plus gros point positif de cette lecture. Tournures travaillées, vocabulaire riche, descriptions nombreuses et scènes facilement imaginables, la forme ne manque pas d’attrait.

Les chapitres, généralement courts, participent également à rythmer l’ensemble, ce que j’apprécie car peux en dévorer un ou deux de temps en temps entre deux autres activités (les chapitres de plus de 30 pages ont tendance à me freiner car je m’y plonge moins volontiers, n’ayant pas toujours plus de 30 minutes à consacrer à la lecture).

Seuls quelques passages, notamment de dialogues, peuvent sembler un peu artificiels et donc manquent de fluidité… mais c’est parfois le « retour de bâton » lorsque l’on cherche à trop bien faire, à penser chacun des mots employés.



Outre les thèmes abordés dans Absyrialle qui ne m’ont pas vraiment séduite mais là c’est parfaitement subjectif, j’ai eu l’impression que tout n’était pas exploité à sa juste valeur. Fabrice Chauliac ne manque pas d’idées séduisantes : l’éruption volcanique qui entraîne une vague de destruction baptisée le Fléau qui ne s’arrête pas à l’Islande seule mais a des effets dévastateurs dans toute l’Europe. Au cœur des pages, l’auteur fera parfois référence à ce qu’il se passe en France et ne se contentera pas de rester fixé sur Absyrialle… et j’ai aimé cet aspect mais il est bien trop peu exploité à mon goût. J’y ai trouvé une certaine maladresse car on en apprend soit trop peu sur le sujet soit plus qu’il n’était utile et on reste donc un peu sur notre faim… dommage !



Ce petit « souci d’exploitation » se retrouve aussi du côté des personnages, à mon avis. Si Galoire reçoit une histoire plus ou moins complète (le lecteur fait sa connaissance petit à petit au fil des pages), son comparse Théodule est un peu laissé de côté. Je peux comprendre qu’un duo de héros soit un peu déséquilibré et que l’un prenne l’ascendant sur l’autre en matière d’importance pour l’histoire et le lecteur… mais le philosophe un peu paumé aurait gagné à avoir une personnalité un peu plus approfondie.

J’aime suivre des héros qui me procurent des émotions car je me reconnais en eux, je souffre avec eux, je souris avec eux… bref, je vis avec eux. Or, de façon générale, les personnages principaux et secondaires m’ont laissée plutôt de marbre (en plus, ça manque sérieusement de figures féminines « positives » à mon goût). Je ne me suis pas vraiment attachée à eux et si j’avais une certaine curiosité à suivre leurs aventures, je suis tout de même restée en retrait. Encore une fois, c’est un avis tout à fait personnel que ne partageront pas tous les lecteurs.



Finalement, malgré des qualités indéniables, Absyrialle n’a pas fonctionné avec moi, tout simplement parce qu’il ne correspondait ni à mes attentes ni à mes goûts. Mais je ne doute pas que d’autres lecteurs y trouveront leur compte et sauront apprécier l’imaginaire bien mis en scène de Fabrice Chauliac.
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Âpre-Roc

Naïs est une jeune femme indépendante, qui vit dans un petit village isolé. Elle a la particularité d’être la seule femme du village à savoir lire et écrire. Une rencontre inattendue qui va ce transformer en amitié, va lui faire voir sa condition d’un autre œil.



J’ai beaucoup appréciée me plonger dans ce court récit. Le personnage de Naïs est libre, indépendant… peut-être même un peu trop pour son époque.

Le récit invite au voyage, à la prise de conscience. La plume est fluide et dynamique. L’histoire ce passe aux côtés de Naïs, où le lecteur apprend à la connaître, suit ses rencontres et son quotidien. L’univers est riche en détails et permet au lecteur de ce représenter les lieux, les événements ainsi que les personnages.

J’ai beaucoup aimée le fait d’être concentrée pendant sa lecture afin de ne rien louper. Je regrette seulement que ce récit ne soit pas plus long.





Je recommande beaucoup cette lecture
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Âpre-Roc

Ce livre est une sorte d’ovni pour moi. Il mélange une sorte de côté historique sans se dérouler dans notre monde. Il y a un aspect fantasy sans être totalement ça, quelque chose de plus proche de la dark fantasy… On retrouve un fond d’une sorte de dystopie avec le Culte qui a décidé de s’imposer. Un peu de thriller, pas mal d’horreur, et surtout, des relations et des personnages qui sont le centre du livre.



Si j’ai tardé à le finir, c’était uniquement parce que mon mois a été chamboulé et chargé. Autrement, probablement que je l’aurais terminé bien plus vite. On découvre une plume à la maturité certaine, qui se prête à son genre, en se posant avec une narration au vocabulaire un poil complexe, mais purement historique. Et au-delà de la complexité, il en sort une fluidité, et une expression de texte plaisante. On sent que l’autrice souhaitait délivrer des messages emplis d’un féminisme certain. Et c’était… Vraiment bien. Parce que Naïs était un personnage intrigant, dont l’évolution est vraiment attrayante à suivre.



Je n’ai pas eut peur, que ce soit du Drac ou des humains en eux même. Mais la question de l’antagoniste avait un aspect brouillé. S’il semblait évident de savoir qui était le “méchant” dans l’histoire, il n’était pas celui qu’on a l’habitude de voir, vu ce qui nous est proposé.

Moi qui ai connu un aspect “assez religieux” dans ma vie, j’ai retrouvé cet aspect un peu sectaire, un peu fermé d’esprit, et j’étais à fond avec les personnages comme Naïs ou la zingara. J’ai trouvé plaisant la relation qui s’établissait entre Naïs et cet étrange démon enfermé dans sa tour. Mais aussi celle qu’elle lie avec les mercenaires. J’ai trouvé les personnages assez vrais. Leurs choix les amenaient quelque part, et par leurs yeux, on en apprenait plus sur l’univers.



L’univers était comme notre monde médiéval, mais avec une touche plus surnaturelle, et plus dystopique, comme je l’ai dit. Ça ne m’a pas dérangé – même si j’ai du mal avec la dystopie – puisque par exemple, la chasse aux sorcières est un sujet dont je raffole bizarrement et qu’il y avait cet aspect là dans l’histoire. Et j’ai trouvé que c’était bien amené, et bien fait.

Plus que ça, j’ai trouvé que Naïs avait cette figure du héros qu’on voit d’ordinaire, mais qui change un peu.



Naïs n’est personne au départ, et parce qu’elle rencontre quelqu’un qui va lui donner la force de devenir quelqu’un, elle va s’épanouir, même si c’est parfois avec douleur et sous des conséquences peu ragoûtantes. Il y a vraiment ce côté du héros classique, mais avec une femme, et ce que ça apporte derrière. Le fait qu’une femme n’est pas censée avoir une réelle place dans ce monde sinon celle d’épouse et de mère, et qu’elle prend de suite la tangente parce qu’elle aspire à bien plus.



J’ai adoré le démon, qui avait quelque chose d’ambigu, et qui semblait apprécier Naïs et la suivre.



Mais ce qui m’a le plus intrigué, était justement… La structure du texte. L’intrigue principale. Que faire d’une histoire quand elle consiste surtout sur l’évolution de son personnage principal et d’un simple village ?

Il y avait quelque chose d’assez posé, et de réaliste, dans les faits. Beaucoup de meurtres, d’agressions, même si moi ça ne m’a pas dérangé. L’ambiance sombre était attrayante.

La fin laisse un peu sur notre faim, je me demande s’il y aura une suite.



Ça serait sûrement avec plaisir que je la lirais si tel est le cas.

Et je pense, que, ayant lu ce livre en ebook, je vais l’ajouter à mes livres à obtenir en papier.
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Absyrialle

Absyrialle est un roman que je comptais lire depuis plusieurs mois déjà. Comme beaucoup l'ont déjà remarqué, sa couverture magnifique avait tout d'abord de quoi fasciner et intriguer. La présentation de son histoire, ensuite, promettant de se pencher sur une époque déjà visitée par d'innombrables auteurs, mais avec un angle différent cette fois.



Le résultat m'a comblé, le ramage se rapportait bel et bien au plumage. J'aurais grand peine à trouver source de reproches à l'auteur. Son histoire, tout d'abord, est extrêmement bien ficelée, sans pour autant faire téléphonée ou jouer sur des rebondissements factices. L'intrigue se joue sur plusieurs niveaux tout en gardant une grande cohérence. Si on peut être décontenancé par moments, penser que l'histoire se perd dans des détours inutiles, c'est pour être agréablement surpris par la suite en comprenant comment tout cela se rejoint.



Le récit, extrêmement condensé et composé de chapitres très courts, permet d'ailleurs de constamment se focaliser sur des éléments signifiants. Là où l'auteur aurait pu se perdre en détails inutiles cherchant à nous prouver le travail qu'il a pu fournir pour l'élaboration de son univers, on reste focalisé sur des éléments qui servent toujours soit à l'intrigue, soit à approfondir la psychologie d'un personnage, soit à donner de l'épaisseur à l'univers avec lequel on est mis directement en relation. Par bien des aspects, cela m'a rappelé la sensation que l'on peut avoir en lisant certaines nouvelles, où la brièveté de la forme oblige l'auteur à ne pas s'embarrasser de détails superflus. Certains pourront regretter cela, mais j'ai trouvé que c'était là un énorme plus qui renforçait la puissance du récit. On se retrouve sur une histoire qui se déroule principalement sur un lieu (Absyrialle) et sur une durée de temps relativement courte, avec des enjeux très importants. Une autre approche m'aurait semblée inappropriée, ne pas coller au récit.



J'en profite pour remarquer une astuce bienvenue : on croise un peu plus d'une dizaine de personnages, mais tous ont des noms assez différents (et avec pratiquement à chaque fois une étiquette, de type « le duc de machintruc, le valet, le bretteur, l'espion) qui permettent d'éviter de les confondre, là où beaucoup de récits vont inventer des noms exotiques certes intéressants, mais qui ont tendance à assez vite se confondre dans la mémoire du lecteur (et je le dis d'autant plus que j'ai une mémoire à gruyère pour tout ce qui est des noms). Ce souci de ne pas larguer le lecteur est discret, mais appréciable.



Ce roman est par contre assurément réservé à un public qui n'a pas peur de lire quelques descriptions sexuels et gores relativement explicites. Attention, il ne s'agit nullement là du coeur du récit, et elles ne sont jamais gratuites. Elles servent à donner une ambiance, une compréhension des personnages et des pratiques, sans jamais tomber dans le grivois. L'utilisation du personnage du Marquis de Sade est d'ailleurs très intéressante et va bien plus loin qu'un simple « name-dropping ». Je précise qu'à l'origine je n'aime ni l'auteur et ses livres, ni le personnage historique et ses frasques, bien au contraire. Mais, encore une fois, son utilisation est justifiée et permet d'ajouter des nuances sur notamment certaines questions de l'altérité (notamment ce qu'on va condamner chez les Absyriens comme étant d'épouvantables perversités par contraste avec ce que certains rares hauts aristocrates français pouvaient déjà pratiquer par eux-mêmes, pour simplifier à l'extrême).



Ce texte se permet d'ailleurs de garder sa cohérence en invoquant à de nombreuses reprises de courts échanges autour de thèmes philosophiques chers aux Lumières, sans jamais chercher à imposer un point de vue précis. C'est là un exercice qui est très souvent casse-gueule, on a tôt fait de tomber dans le pompeux ou le ridicule. Mais là cela permet de mieux comprendre nos personnages et comment ils s'insèrent dans leur époque, comment ils raisonnent et, même, comment ils se mentent à eux-mêmes.



Le style, enfin, sert parfaitement ce texte. Concis, clair, élaboré sans faire ampoulé. On sent là une maîtrise à la mesure de l'ensemble du récit.

D'ailleurs, j'aurais bien du mal à classer au final ce texte. Par certains côtés, il est clairement un texte d'épouvante, mais il est également un récit d'aventure à la limite entre la fantasy et le fantastique. On sent que l'auteur a cherché à écrire avant tout ce qui lui faisait envie, et cela produit un roman rafraîchissant et enthousiasmant.



Si vous cherchez un roman original, qui mêle intrigues politiques, épouvante, fantasy, hypocrisie ambiante de l'époque des Lumières, aventure, érotisme, violence et décadence, alors vous avez là un roman pour vous.
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Absyrialle

« Absyrialle » m’a laissé une impression positive mais partagée. On sent le talent de l’auteur, les qualités littéraires, mais il y a cette volonté d’en faire plus, un plus qui devient parfois trop, sur le fond et la forme. Il y a dans ce volume assez de matière pour plusieurs volumes, ou bien le double de pages. Nombre d’éléments secondaires, de personnages, auraient mérité d’être soit approfondis soit passés sous silence. L’intrigue est si nébuleuse et les rebondissements parfois si brutaux (c’est parfois plus réaliste qu’un rebondissement attendu, je suis bien d’accord) qu’on se perd facilement. Se perdre, cela veut dire revenir en arrière. Alors qu’un bon livre, on n’a normalement envie que d’aller en avant.

Donc, bien qu’imparfait, et particulièrement cauchemardesque, ce roman de Fabrice Chauliac est à découvrir, car il a tous les ingrédients d’un grand.
Lien : http://www.yozone.fr/spip.ph..
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