Vingt ans après la spectaculaire unification du monde sous la glorieuse bannière de la Démocratie et de la Liberté, on ne trouve plus guère que quelques rares et étranges personnages, ayant perdu tout sens de la réalité, pour croire encore que cette "mondialisation" pourrait effectivement réaliser un jour son programme affiché, quand partout on constate qu'elle s'accomplit par le chantage et par le mensonge cynique, par l'usurpation et par le pillage, par la guerre et par la famine.
Et dans les banlieues de Paris comme dans les bidonvilles de Buenos Aires,
dans les ghettos de La Nouvelle-Orléans comme dans les faubourgs de Bagdad,
dans les rues de Séoul comme dans les quartiers d’Athènes, le "peuple" prétendu "souverain", a compris que la "démocratie", concrètement, c'est la police, dotée d’un arsenal ultramoderne, au service du pouvoir absolu d’une caste vulgaire, arrogante et mesquine, mais propriétaire exclusive, par héritage ou par rapine, des plus immenses richesses, des plus colossales fortunes jamais accumulées : la bourgeoisie internationale.
Nous avons la chance de disposer d'une traduction en français du maître ouvrage du grand savant danois Mogens H. Hansen : La Démocratie athénienne à l'époque de Démosthène, fruit d'un quart de siècle de recherches, qui nous offre la description, la plus complète et la plus précise qui ait jamais été faite, des principes et des structures d'un régime authentiquement démocratique.
Cette course précipitée de la société bourgeoise vers un abîme de barbarie nécessite avant tout, bien sur, le développement universel de l'ignorance, donc l'organisation de l'oubli de toutes les leçons de l'histoire.
La pleine souveraineté des assemblées populaires signifiait concrètement qu'en leur sein se concentrait toute la direction des affaires publiques.