The Upper World Netflix insider with Femi Fadugba
C'est la vie, me dis-je. On te donne un problème à résoudre, tu trouves une solution, mais dès que tu regardes ailleurs, ton problème et ta solution couchent ensemble, et quand tu reviens, tu dois gérer toute une couvée de petits problèmes.
- Personnellement, je pense que si les gens ont du mal avec la physique et les maths... il retint son souffle... c'est parce que ces deux matières exigent de l'imagination.
Comme s'il m'avait entendue ricaner intérieurement, il poursuivit son explication :
- La physique te demande de croire qu'en regardant simplement quelques équations griffonnées sur une feuille de papier, tu peux voir une version plus globale du monde... et même d'autres mondes. Des choses dont tu aurais juré qu'elles n'existaient pas. Bref, la physique te demande de croire aux miracles. (Il mordilla sa lèvre inférieure.) Tout cela doit te paraître un peu fou, mais comme disait mon père, ça fait peut-être partie des choses auxquelles il faut croire pour les voir.
Pendant qu'elle avait le dos tourné, je tapai "Pythagore" dans Google, sur mon téléphone. Il s'avéra que, comme la plupart des gens intelligents, le gars en question était un grand malade. D'après Internet, il avait dirigé une sorte de secte dont tous les membres devaient jurer de ne jamais manger de haricots noirs ni pisser en direction du soleil. Ah, et ils idolâtraient le nombre 10, aussi, et étaient convaincus que si on soulevait le capot de ce qu'on prend pour la réalité, on ne trouverait que des maths en dessous : le langage dans lequel les dieux ont créé l'univers. Apparemment.
Un homme ayant réellement existé, un certain Socrate, a raconté cette histoire il y a plus de deux mille trois cents ans à Athènes. La plupart des personnes qui l'entendirent y virent un conte fantaisiste, une métaphore du sentiment de solitude que peut éprouver celui qui s'aventure dans l'inconnu. Mais ce que les gens ont négligé, mon enfant, c'est que Socrate croyait réellement à l'existence du monde caché. Et lorsqu'il rapporta aux gens ce qu'il y avait vu, il fut exécuté.
Je me rallongeai et fermai les yeux, en songeant qu'aucun livre ne pourrait changer ce qui m'attendait au collège le lendemain. Ce n'était qu'un livre. Il pouvait attendre jusqu'au matin.