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Citation de Melpomene125


Réfléchissez: prenons, par exemple, la torture; les souffrances et les blessures, la douleur physique, tout distrait du tourment de l'âme; on ne souffre que de ses blessures, jusqu'à ce qu'on en meure. Or, la principale douleur, la plus intense, n'est peut-être pas celle des blessures mais celle qui vient de la certitude que dans une heure, puis dans dix minutes, dans une demi-minute, enfin maintenant, tout de suite, l'âme va quitter le corps, qu'on cessera d'être un homme, que c'est certain, surtout que c'est "certain". C'est quand on met la tête sous le couperet et qu'on l'entend glisser au-dessus de soi, c'est pendant ce quart de seconde qu'on a le plus peur. Savez-vous que ce n'est pas seulement de l'imagination; beaucoup l'ont dit. J'en suis tellement persuadé que je vous dirai carrément ce que je pense. Tuer pour meurtre est une punition hors de proportion avec le crime même. Le meurtre d'un condamné est infiniment plus terrible que celui commis par un assassin. L'homme que tuent les assassins, qu'on égorge la nuit dans un bois ou ailleurs, il espère encore, jusqu'au dernier moment, se sauver. On cite des cas où, la gorge tranchée, l'homme espère encore, cherche à fuir, implore la pitié. Tandis qu'ici la dernière espérance, celle qui rend la mort dix fois plus supportable, vous est "sûrement" enlevée. Ici, ce sont la sentence et le fait même qu'il est impossible d'y échapper qui rendent le supplice terrible, et il n'est pas de torture plus atroce au monde, croyez-m'en.
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