Nick Mystery et sa femme Anastacia ont monté une société secrète. Il dévoile au grand public les secret du gouvernement. Ces deux personnages sont surs d'eux et ils craignent personne ils ont toujours un temps d'avance comme le montre l’expédition de Nick dans la Zone51.
Impression de fin lecture, on passe un bon moment mais on regrette un scénario assez léger avec des péripéties trop courtes (one shot). Le dessin est bon et l'humour est bien présent.
Commenter  J’apprécie         00
Séduite par la couverture et un pitch alléchant, j’ai été complètement déçue par ce premier tome.
Si on ne peut pas reprocher à l’histoire d’être banale, on peut par contre dire qu’elle n’a ni queue ni tête. Les auteurs font des ellipses temporelles qui ne nous permettent pas de remettre les éléments à leur place. La tentative d’humour tombe à l’eau et l’introduction du fantastique (ici avec le crâne de Poe) ne fonctionne pas non plus. Zone 51 et auteurs gothiques du 19ème sont mélangés pour donner quoi? Au final pas grand-chose.
Des personnages peu attachants et un point de vue qu’on ne saisit pas. L’intrigue n’est même pas divertissante!
D’un point de vue graphisme, rien de bien palpitant avec des décors minimalistes et un design de personnage pas tellement folichon.
La mise en page manque d’originalité et d’un peu de légèreté. Les séquences "combat" ne sont pas assez dynamiques. Enfin, les couleurs passées c’est un genre, mais clairement pas le mien! Elles manquent un peu de recherches et on se demande pourquoi les auteurs ne sont autant pas foulés.
Bref, une série en 2 tomes dont le premier tome, ne mérite pas votre attention…
Commenter  J’apprécie         00
Nick Hammond, alias Nick Mystery, est incarcéré. Devant la prison, des dizaines de journalistes sont massés, en quête d'un commentaire. Nick va leur fournir alors le témoignage du siècle. Il va leur raconter sa version des faits, et ce qu'il l'a conduit ici. Cela inclut la zone 51, une morte-vivante, le cerveau de Jules Verne et deux étranges jumelles. Le récit de Nick et sa femme est assez rocambolesque et plein de bonnes surprises. Tout va à cent à l'heure -peut être un peu trop à mon goût- et le tome se finit très vite, avec l'envie de prendre le second pour savoir ce qu'il se passe ensuite.
Commenter  J’apprécie         00
La Mystery Society n'est pas une œuvre très originale. Je viens de terminer sa très courte version intégrale parue en Juin 2016. Le dessin parait très pauvre comparé à ce qu'il aurait pu être dans des productions similaires. Le scénario multiplie les raccourcis et les facilités. Au final, les enjeux sont limités.
Bref, ni le graphisme, ni le scénario ne sont véritablement à la hauteur. Certes, il y a une multiplications des clins d’œil qui font référence à la littérature fantastique du XIXème siècle ou encore aux super-héros. Cependant, cela ne rend pas l'ensemble meilleur.
Commenter  J’apprécie         50
Urban Comics a choisi de réarranger les épisodes de la série Ce tome contient les numéros 29, 20, 35 & 36, et 42 à 50.
-
- Épisode 29 (illustrations de Fiona Staples) - En 760, Dag est capitaine sur un drakkar qui effectue du transport de marchandises. Il a la quarantaine, la sensation de vieillir l'accable. Il constate que son métier ne lui permettra jamais de s'enrichir, que chaque année qui passe la concurrence augmente et il veut désespérément accomplir un acte de bravoure qui marquera les esprits. D'un coup de barre, il dirige son navire vers l'ouest à la découverte de nouveaux territoires.
À nouveau, Brian Wood mélange le récit historique au temps des vikings, avec une approche psychologique moderne. Dag souffre de la crise de la quarantaine : son travail est vain, sa place dans l'ordre des choses est insignifiante et le moment arrive où sa jeunesse ne sera plus qu'un lointain souvenir. Cette approche moderne du personnage permet de donner de l'intensité et de la profondeur à la décision de Dag.
Comme dans d'autres épisodes, Brian Wood exagère le comportement de son personnage principal jusqu'à rompre la crédibilité de son récit. Par exemple, Dag finit par plonger dans les eaux glacées au large de l'Islande. Il en ressort trempé sans sembler souffrir du froid, sans se sécher, sans se changer. Wood dépasse largement les limites de la licence artistique pour tomber dans l'invraisemblable. Fiona Staples effectue un travail crédible, voire impressionnant pour la vision d'un volcan en éruption sur le sol islandais. Mais elle n'arrive pas à récupérer les invraisemblances du récit. 2 étoiles.
-
- Épisode 20 (Illustrations de Davide Gianfelice) - Brian Wood propose au lecteur de retrouver Sven (personnage principal de Northlanders 1). Il vit sur son île avec sa femme et ses enfants. Mais il sait qu'un jour une équipe de jeunes guerriers viendra pour le tuer afin de prouver leur valeur contre la légende bâtie sur les actes qu'il accomplit lors de son retour.
Brian Wood met en scène le thème classique des jeunes loups aux dents longues qui souhaitent prouver leur valeur en se confrontant à un ancien. Est-ce que l'expérience et la ruse l'emporteront sur la jeunesse et la fougue ? Une fois encore, je veux bien croire à la capacité de l'être humain de survivre sur un vieux caillou tout pelé, mais les illustrations ne me donnent pas assez de détails pour rendre cette hypothèse crédible.
Ces illustrations apparaissent un peu fades, même si les coups d'épée continuent de charcuter et de faire gicler le sang. 3 étoiles pour cette histoire agréable, mais un peu convenue.
-
- Épisodes 35 & 36 (illustrations de Becky Cloonan) - En Islande, en 1240, en hiver, Jon Jonsson est un vieil homme (la cinquantaine) qui vit en ermite, à l'écart du village. Il pêche en faisant des trous dans la glace et il vit frugalement dans sa maison. La région est le théâtre d'échauffourées entre 2 familles nobles. Un jour de pêche, Jon découvre le cadavre d'une jeune fille recouvert de glace. Il le ramène chez lui. Mais la milice souhaite installer 2 hommes dans sa demeure.
Fini les invraisemblances et le surnaturel, Brian Wood propose une histoire au tiers dépourvue de phylactères dans laquelle un homme solitaire essaye de percer le mystère d'une mort singulière. Becky Cloonan met cette histoire en images crédibles et sobres. Les paysages enneigés donnent froid rien qu'à les regarder, les séquences muettes coulent d'elles-mêmes. La personnalité du vieil homme est faite d'un soupçon de lassitude, d'un certain détachement, mais aussi d'une vraie envie de vivre paisiblement. C'est un récit remarquable de sobriété et de d'humanité. 5 étoiles.
-
Épisodes 42 à 44 (dessins et encrage de Paul Azaceta) - En 871, Val Hauker débarque sur la côte de ce qui s'appellera un jour l'Islande. Il est venu avec sa femme et son fils Ulf. Les conditions de vie sont dures, la terre ne donne pas beaucoup et il faut y mettre beaucoup de force et d'énergie pour en retirer le peu qu'elle donne. D'autres familles ont immigré sur cette île, et la cohabitation n'est pas toujours pacifique. En particulier la famille des Belgarsson convoite les terres de Val Hauker. Ce dernier doit endurcir son fils pour assurer la pérennité de la présence des Hauksson (la lignée issue de Val Hauker). Qui obtiendra la position dominante et à quel prix ? Le premier épisode se déroule en 871, le second en 880, et le troisième en 886.
Paul Azaceta (par exemple dessinateur de Potter's Field) utilise un style reproduisant les lieux naturels, les vêtements et bâtisses avec fidélité, sans être asservi à une reproduction détaillée. Il choisit un niveau de représentation qui permet au lecteur de s'immerger dans ce qui est représenté, sans s'encombrer de détails. D'un côté la lecture s'en trouve facilitée ; de l'autre l'immersion est limitée par ce manque de détails. La mise en page est efficace, sans être flamboyante, les actions sont énergiques, sans être épiques, sans qu'Azaceta n'exagère la force ou la virilité des individus. D'un côté, Azaceta se met au service du récit et décrit des individus de manière réaliste ; de l'autre son application empêche le récit de décoller visuellement, elle prive le lecteur de surprise visuelle.
-
- Épisodes 45 à 47 (dessins et encrage de Declan Shalvey) - Cette partie se déroule durant les années 999 et 1000, au début de l'évangélisation de l'Islande, par les chrétiens. La cinquième génération des Hauksson est représentée par Mark et Brida, frère et sœur. Le frère représente l'autorité aux yeux des islandais et la famille Hauksson jouit d'une position politique dominante dans la société islandaise. La sœur constitue le cerveau derrière les actions du frère avec une vision claire des intrigues à mener pour assurer la pérennité de cette position dominante et pour assurer la continuité de la lignée des Hauksson. Leur clan se heurte toujours à celui des Belgarsson, mais aussi à une nouvelle force dont l'influence se fait sentir dans des changements d'allégeance : la religion chrétienne et ses prêtres.
Declan Shalvey (plus connu pour son travail sur les superhéros de l'équipe des Thunderbolts, par exemple Like lightning) adapte sans difficulté son style à celui de la série, et la transition avec Paul Azaceta se fait sans douleur. Lui aussi se plie au récit pour décrire de son mieux les actions, sans réussir non plus à apporter un petit plus à la narration. Malgré cela, il réussit quelques images plus marquantes qu'Azaceta (peut-être du fait d'un scénario plus propice), comme par exemple une chute d'eau, une grève déchirée par les rochers, une aurore boréale, et une magnifique conversation enténébrée du fait de la faible lueur des bougies.
-
Épisodes 48 à 50 (dessins et encrage de Danijel Zezelj) - En 1260, Godar Hauksson représente la dixième génération des Hauksson. Il s'est attelé à la tâche de rédiger l'histoire du clan, tout en continuant à le faire prospérer sur le plan économique par le jeu des alliances. La famille Hauksson est l'une des plus puissantes de l'île, sur les plans politique et économique (mais pas la plus puissante). Osker Hauksson (onzième génération, époux de Freya) rejette la stratégie de Godar et souhaite revenir aux vraies valeurs vikings : rétablir la prééminence du clan par les armes et par le feu. Godar refuse de déclarer la guerre aux autres clans dans ce climat politique ; Osker passe outre son interdiction.
Ces 3 épisodes terminent la série en beauté sur le plan visuel grâce à la forte personnalité de Danijel Zezelj. Comme à son habitude, il semble arracher les formes aux ténèbres. Son approche des contours et de l'encrage confère une sensation de destin et de force de volonté aux personnages, mais aussi elle renforce le caractère inhospitalier du milieu naturel. On passe de dessins serviles, à des illustrations qui montrent des individus habités, un environnement vraiment sauvage, et des conflits violents et barbares.
-
Tout au long de sa série, Brian Wood a refusé de se cantonner à reproduire une formule toute faite d'histoire en histoire. Il en est de même avec ce tome. Dans un premier temps, le lecteur peut repérer des thèmes récurrents au travers de cette trilogie, et propre à cet auteur. Pour commencer, Wood introduit dans chaque partie un ou plusieurs personnages féminins principaux. Dans ces récits, les femmes ne sont pas cantonnées au rôle d'épouse aimante et de mère de famille modèle. Elles participent aux projets de leurs époux ou concubins, elles les soutiennent, les aiguillonnent, établissent leur stratégie. L'une d'entre elle manie même l'épée, et monte à cheval, tout en assurant toute la gestion administrative du clan.
Le deuxième trait spécifique à la série réside dans la manière dont certains personnages s'expriment. L'exemple le plus manifeste dans ce tome est celui de Brida Hauksson (cinquième génération) qui décrit ses fonctions dans les termes qu'emploierait un individu à notre époque. D'un côté, cette approche anachronique peut rompre le charme de la lecture ; de l'autre elle permet de transcrire la situation sociale de l'individu avec plus d'acuité. Au final, ce mode d'expression sert plus les histoires qu'il ne les dessert.
La troisième particularité des récits de Wood est de savoir créer des personnages dotés d'un solide caractère, différent des précédents, et de raconter une bonne histoire. Ici l'objectif de Wood est de confronter ce qui lui semble être le propre du peuple viking (ambition, soif de découvertes, propension à guerroyer, courage) à l'évolution des caractéristiques d'une société. Ainsi l'âme viking semble parfaitement adaptée à cette terre lors de la phase du peuplement (première partie). Elle semble moins capable de résister au christianisme. Et elle semble incapable de s'adapter à la complexification de la société, à l'évolution de la civilisation.
D'un côté, les actions des protagonistes aux différentes époques sont agréables à suivre, dépourvues de manichéisme et se répondant d'une époque à l'autre, ce qui constitue une lecture agréable et divertissante. De l'autre côté, Brian Wood incorpore la réalité historique d'une bien étrange manière. À la fin de chaque tome de la série Northlanders, je consulte une encyclopédie en ligne pour découvrir les événements historiques évoqués par Wood qui connaît bien son sujet.
Donc, direction la page web dédiée à l'histoire de l'Islande. Il est enfin possible de comprendre pourquoi Wood a choisi ces dates là pour ses 3 parties. En fait, sans connaissance particulière de l'histoire de l'Islande, le lecteur a du mal à saisir les enjeux de chaque période, et pourquoi c'est cette génération qui affronte une crise déterminante. En lisant jusqu'au bout, il apparaît que Wood en réduisant la partie historique à la portion congrue atténue les conséquences pour ces 3 générations, privant ces histoires de leur intérêt principal (la motivation des personnages). Au fur et à mesure de la découverte des spécificités de l'histoire de l'Islande, le lecteur peut même se demander si ces scénarios n'ont pas été conçus un peu trop rapidement.
La fonction de l'Althing (plus vieux parlement du monde fondé en 930) est totalement occultée. Les raisons de l'évangélisation sont passées sous silence, réduisant la présence des prêtres à une fatalité incompréhensible. La scène relative à l'apprentissage de la manipulation de l'arc anglais arrive comme un cheveu sur la soupe. En fait le lecteur finit par se dire que Brian Wood a manqué de place pour pouvoir dire tout ce qu'il voulait dire (même l'évocation de la chasse à la baleine est réduite à un artifice superficiel ne servant qu'à insuffler un peu d'action).
Cette dernière histoire de la série VO laisse le lecteur sur sa fin. Brian Wood semble avoir voulu condenser ses histoires pour tenir dans le nombre d'épisodes alloués par les responsables éditoriaux, avant la fin de la série, aux dépends de la substance des récits, et de leur sens. Paul Azaceta et Declan Shalvey effectuent une mise en images servile et trop sage. Seul Danilej Zezelj propose des visuels évoquant l'ardeur farouche des vikings. 4 étoiles.
Commenter  J’apprécie         30
Le tome 2 de ce peuple du nord entraîne le lecteur aux fondements de la civilisation islandaise.
La saga de la famille Hauksson est certainement proche de la vie des premiers islandais. L'intrigue est bien menée et les dessins sont encore une fois à la hauteur du récit.
Brian Wood réussit encore un excellent tome dont on attend la suite avec impatience.
Commenter  J’apprécie         160
Ce second tome de Northlanders souffre des mêmes défauts que son prédécesseur. Je n'ai pas du tout accroché aux récits souvent soporifique. Rien que la première histoire est un monologue d'un marin qui décide de partir à l'aventure mais qui perd littéralement pied, au point de massacrer ses hommes avant de prendre pied sur un nouveau territoire, le Groenland. Et oui, car ses deux autres défauts, c'est cette propension aux massacres - déjà vue dans le premier tome (mais quand même moins présente) - et cette déception lorsque l'histoire semble prometteuse et qui, finalement, se termine en eau de boudin (pardonnez-moi cette expression mais. Je n'ai pas mieux pour exprimer ma frustration sur l'ensemble de ces récits).
En ce qui concerne le dessin, il y a de tout mais dans l’ensemble c’est plutôt réussi, sauf le dernier récit ; je n’ai pas du tout accroché au dessin.
Il y a tout de même cette préface qui aborde l'histoire et les secrets des vikings qui est passionnante mais ce n'est que 2 pages sur un pavé de récits qui m'ont plus frustré et ennuyé qu'intéressé.
Commenter  J’apprécie         10
Brian Wood poursuit son profonde immersion dans l’histoire des « Northlanders », des « gens venus du Nord » parfois appelés Normands ou Vikings selon les lieux et les époques ; il s’entoure toujours d’une flopée d’artistes talentueux pour chacun de ses récits qui nous immergent ici dans le mystère des expéditions islandaises entre le VIIIe et le XIIIe siècle.
Nous débutons cette plongée guerrière et conquérante avec deux courts récits. Dans « Préludes – Au large de l’Islande » (à partir de 760 apr. J.-C.), nous suivons d’abord Dag, vieux capitaine d’une coque de noix branlante, dans sa folle quête d’un « ailleurs ». Cette réflexion sur l’esprit d’initiative et d’exploration, ainsi que sur le grain de folie qu’il convient d’avoir dans ce genre d’entreprise, se tient à la première personne. Tout en associant les représentations nordiques du monde à la dynamique d’exploration de ces « gens du nord » (Thor en dieu du Tonnerre qui vient se rappeler à l’esprit des navigateurs ; la découverte d’une terre mystérieuse faisant penser au domaine des dieux eux-mêmes), cette histoire courte est aussi l’occasion de se familiariser au dessin de Fiona Staples, pas encore autant affirmé que dans Saga, mais déjà intéressant à suivre. De même, dans « Sven l’Immortel », avec un dessin de Davide Gianfelice déjà bien plus abrupt, nous découvrons un récit qui renvoie à une longue aventure contenue dans le Livre anglo-saxon et qui était passionnante concernant le fameux Sven, jeune exilé, puis guerrier sur le retour et enfin vétéran aux velléités familiales.
Ce volume concernant les sociétés islandaises fondées au haut Moyen Âge par des explorateurs scandinaves (suédois, norvégiens et danois notamment) prend son véritable envol avec le récit « La jeune fille dans la glace » (Islande, 1240 apr. J.-C.), où Brian Wood décrit un nouveau vieillard en proie à la solitude, à l’incompréhension générale et aux ambitions des guerriers alentour. Le dessin de Becky Cloonan n’est pas désagréable du tout, mais c’est surtout le fond, le contenu scénaristique qu’il convient de retenir ici, puisque Brian Wood livre une analyse du tissu social en Islande au XIIIe siècle sous la domination d’un clan nommé les Sturlungar. La justice expéditive fait alors parfois étrangement plus de bien que des enquêtes à rallonge dans des contrées difficiles d’accès.
Le plus gros morceau de cette volumineuse intégrale reste la dernière partie, « La trilogie islandaise » (871 à 1260 apr. J.-C.). Les différents chapitres qui la composent sont illustrés d’abord par Paul Azaceta, puis par Declan Shalvey, et enfin par Danijel Zezelj, ce qui montre déjà la qualité graphique générale de cette histoire. Même si l’ambiance est relativement proche quand nous passons de l’un à l’autre, le deuxième m’enthousiasme légèrement davantage que le premier avec plus de détails dans les mouvements et une attention particulière apportée à la construction des planches en alternant pages entières (splash pages) et cases plus ou moins imbriquées entre elles. Quant à Danijel Zezelj qui conclut l’illustration de cette trilogie islandaise, en collant exactement au ton donné par les deux précédents illustrateurs, il réussit à ne pas faire tâche et c’est l’essentiel. Tous trois misent sur des couleurs très glacées, très bleutées, dans la plupart des cases pour, plus tard, mettre en valeur la violence des combats (cases largement rougies) et la noirceur des sentiments (assombrissement des traits des personnages). Il faut dire que l’aspect graphique se devait d’être à la hauteur d’une histoire au long cours retraçant la lutte sur plusieurs générations du clan des Hauksson face à celui des Belgarsson pour établir une colonie stable en Islande. L’honneur et les représailles familiales deviennent alors monnaie courante entre deux raids de l’autre côté de la mer du Nord, ainsi qu’entre les revirements politiques et religieux.
Pour caractériser l’ensemble de ces histoires très disparates et de taille variable, nous pouvons souligner le fait que le scénariste de cette série opte largement pour des récits très individuels désormais (à la première personne, d’une manière où il faut « forger son propre destin ») ; en même temps, nous parcourons des paysages plutôt désertiques et c’est une ambiance de continuel front pionnier que nous fouillons ; la fuite, l’exil, l’appât du gain, il y a toujours une motivation pour aller de l’avant : c’est ce que dépeint Brian Wood pour ces Normands, mais d’une telle façon que c’est finalement largement adaptable pour n’importe quel peuple cherchant à vivre, tout simplement.
Et tandis que le corbeau ou la corneille, je ne saurais trop dire, veillent toujours au grain à chaque étape des destinées magnifiques mises en lumière dans cette nouvelle intégrale, nous avons encore le plaisir de tomber, entre les habituels héros vikings que nous connaissons plus ou moins, sur des femmes fortes, affirmées et véritables que nous rencontrons trop peu dans les œuvres de fiction. Brida Hauksson en est un exemple particulièrement charmant que je recommande au plus grand nombre...
Brian Wood réussit donc toujours à mener plusieurs récits de front, non seulement en faisant que chacun apporte une pierre cohérente à l’édifice, mais également en travaillant avec un nombre conséquent de dessinateurs talentueux (sans oublier les coloristes tels Dave McCaig et Massimo Carnevale).
Commenter  J’apprécie         424