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Critiques de Firouz Nadji-Ghazvini (7)
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Le Trèfle bleu

Firouz Nadji-Ghazvini est un écrivain iranien qui s'est exilé à Paris. Avec le Trèfle bleu, il dénonce le totalitarisme religieux et l'hypocrisie de nombre de ses dignitaires qui règnent sur l'Iran du début des années 2000.



La jeune Atefeh, orpheline, est élevée par son grand-père, un homme de bien. Deux voisines, veuves de guerre et sachant les risques encourues par l'enfant approchant de l'âge de la puberté, jouent le rôle de protectrice. Elles lui bandent sa poitrine pour éviter que les seins naissants n'apparaissent sous le tissu du tchador et n'attisent la convoitise des hommes. Dans leur attitude, on sent la peur et le poids de naître fille dans ce pays, soumise par devoir et coupable par nature.



Le texte reste empreint de poésie tout en peignant les réalités de la dictature islamique dans ses aspects les plus sordides. Les "bassidjis" ou miliciens religieux occupent avec ostentation les rues et le domaine public, faisant planer au-dessus de tous une menace perpétuelle. Une scène m'a marquée par l'absurdité excessive des zélateurs islamiques : la lapidation de d'un chien et d'une chienne, condamnés pour conduite obscène et infamante pour avoir copuler dans la rue. On a envie de hurler au grand n'importe quoi et c'est pourtant cette réalité qui fait loi.



La lecture du Trèfle bleu se révèle fortement éprouvante et oppressante. Mais nécessaire pour mettre en lumière les méfaits d'un tel régime. J'admire toutes ces plumes, iraniennes comme ici Firouz Nadji-Ghazvini ou encore Chadhortt Djavann, ou d'autres nationalités (Boualem Sansal, Yasmina Khadra, etc) qui luttent par leurs écrits contre les oppressions du fanatisme quel qu'il soit.
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Le Trèfle bleu

Un court roman aussi poétique que polémique, dû à un exilé iranien, réfugié politique à Paris, centré sur le contraste entre la délicatesse et la fragilité du jeune et du grand âge, de la nature omniprésente, et la brutalité hypocrite des milices d'une dictature totalitaire.

Fondé sur un fait-divers malheureusement authentique, le livre présente la vie de la fillette orpheline Âtefeh, confiée à la garde d'un grand-père très âgé, qui vit une existence encore innocente et pure dans un village maritime des bords de la mer Caspienne, sous la surveillance affectueuse de deux sœurs veuves de guerre, qui s'inquiètent de la voir grandir, et s'approcher de la puberté, sans "protecteur" et s'ingénient à dissimuler ses formes naissantes sous châles, bandages et tchador. L'enfant solitaire. privée d'une amie d'enfance partie pour la ville avec sa famille, dialogue certes avec son vieux grand-père et chacun soutient l'autre tant bien que mal. Mais les bassidjis, les milices islamiques, font la loi au village, et les cérémonies hypocritement pieuses en l'honneur des martyrs, ne brident pas leurs instincts dévoyés par une culture de la frustration, mais aussi de l'impunité. Inconsciente de ces menaces, la fillette déambule librement comme au temps de son enfance, accordant toute son attention aux beautés de la nature et aux rêveries poétiques qu'elles suscitent. Le piège impitoyable se refermera sur elle dans toute son horreur.

Un très beau texte, une évocation délicate et poétique de la nature changeante et paisible de ces paysages de bords de mer, une satire désabusée de la violence bestiale de la dictature islamique mal cachée par le beau manteau de la religion (comme aurait dit Molière), une intrigue un peu statique mais où la menace sourde qui pèse sur la pré-dolescente grandit inéluctablement. On est ému par les discussions sans illusions des deux vieillards, détenteurs d'une sagesse oubliée, et nostalgiques d'un passé plus humain.

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Les Anges ne reviendront pas

Téhéran quelques mois avant la Révolution islamique. L’atmosphère n’a jamais été aussi tendue que pendant cette fin de règne du Shah et la montée rapide de l’islamisme. Les étudiants essaient de se passionner pour la littérature ou le théâtre alors que la tragédie se joue sous leurs fenêtres. Pourtant les passions amoureuses se développent sur fond d’inquiétude et de projet de départ à l’étranger. Niloufar et Mithra, égéries de Kamran, Nader et Isamïl, interprètent Tchékhov…



Voilà, comme chez Maryane Satrapi et Chahdortt Djavann, un témoignage de cette période troublée de Téhéran. Ici les sensations du narrateur, sa perception des gens et des lieux, prennent le pas sur la description pure. C’est à une très belle promenade à travers Téhéran, à la fois poétique et tragique, que nous convie l’auteur.



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Le Trèfle bleu

Le trêfle bleu est un roman tragique qui se passe en Iran, basé sur un fait divers. C'est une histoire absolument horrible et on pressent le drame dès les premières pages. Une petite fille orpheline vit avec son grand-père qui est âgé et qui perd un peu la tête. Deux veuves de martyrs (de soldats morts pour la patrie) l'ont prise sous leur protection, mais elles s'inquiètent de sa vulnérabilité. Elles essaient maladroitement de la protéger mais finalement, tragiquement, n'y arriveront pas.
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Neige sur Téhéran

Neige sur Téhéran, Denoël et d'ailleurs.





Neige sur Téhéran désarçonne mais impressionne. Voilà qui le rend intéressant car si un ouvrage rentre sans accrocher dans les moules établis, on demande s’il ne relève pas des idées et ouvrage reçus.



L’histoire met en scène, pendant la guerre Iran/Irak un vieil homme prêt à quitter son pays en guerre, à fuir les « gardiens », ces miliciens politico-policio-religieux aux comportements imprévisibles, toujours à redouter.



Le vieil homme qui se rappelle ses conversations avec Ali, un jeune iranien, porté à la fois sur la drogue et la contestation, voudrait le revoir avant son départ. Il erre donc à sa recherche dans la ville nocturne, et il fait diverses rencontres et découvertes.



On navigue entre le rêve éveillé et les fantasmes nocturnes, dans une ville bombardée : elle retient sa respiration sous la peur.



Nul n’est fiable, les jeunes victimes des folies du pouvoir religieux, sont envoyés sur le front, ou deviennent des épaves urbaines. On entr’aperçoit la figure d’un épicier sans scrupules guettant de bonnes affaires, compte tenu des circonstances.



Plus que le récit lui-même, ce sont des images à valeur symbolique qui impressionnent le lecteur :



un bassin exhalant dans un jardin privé des effluves nauséabondes, des graffitis effrayants, des vues morbides de la ville, des errants déboussolés, des présences inquiétantes et redoutées.



Je laisse mûrir ces impressions sur ce titre que j’ai trouvé vraiment digne d’attention.
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Le Trèfle bleu

Firouz Nadji-Ghazvini, le trèfle bleu.



Atefeh vit avec son grand mère et deux voisines - soeurs et veuves de guerre, s'occupent d'elle. Mais les bonnes intentions ne font pas le bonheur de la fillette à qui on coupe les cheveux et dont on dissimule la poitrine naissante pour éviter les regards concupiscents.



Le culte des ""martyrs" envahit l'école sous la forme de cérémonies mortuaires, à des fins de propagande politique.



"La présence de ces martyrs dans l'enceinte de l'école représentait une faveur divine, ils embaumeraient le bâtiment et sanctifieraient son action éducatrice. Ils seraient pour tous un un rappel constant deleurs obligations religieuses et constitueraient leur bien leplus précieux. Ils devraient par conséquent en être fiers."



Je ne parle pas de l’histoire de l’adolescente et de son grand père, dans le village occupé par les « bassidji » miliciens de la Révolution.



Voyons plutôt l’ambiance à l’école qui célèbre les martyrs de la Révolution.



"Toutes les filles durent se mettre en rang. Le directeur de l’école se plaça devant elles, la professeur de religion à sa droite et celle de morale à sa gauche ( un pas en trait en signe de respect)."



Et prêtons l’oreille à l’ordinaire des sermons :



« sur la nécessité de la douleur, de la pauvreté et de la souffrance. Sur l’acte de rébellion que constituait le désir de vouloir s’affranchir de ses maux Que refuser la souffrance équivalait à tourner le dos à Dieu et qu’il fallait au contraire la considérer comme un don. Le malheur était bon, le bonheur mauvais, la pauvreté était bonne, la richesse mauvaise. La maladie était bonne, la santé,,mauvaise. L’inquiétude était bonne, la quiétude, mauvaise. Il convenait de louer Dieu pour nous avoir plongés dans l’adversité et nous permettre ainsi de ne pas l’oublier. »



Tel est le menu quotidien de ceux qui sont soumis à un pouvoir totalitaire où être un opposant correspond à être un "ennemi de Dieu".

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Les Anges ne reviendront pas

Téhéran, au début de la révolution islamique. Kamran, Niloufar, Mithra et Nader sont quatre étudiants épris de théâtre et de littérature, spectateurs impuissants face à la tragédie qui a lieu sous leurs yeux. Un récit sombre porté par une écriture lumineuse et poétique. Réalité et rêveries du narrateur s’entrecroisent avec mélancolie.
Lien : https://folavrilivres.wordpr..
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