AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.64/5 (sur 18 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1975
Biographie :

Né en 1975, Florent Kieffer vit à Épinal, où il est enseignant. Son premier livre, "Dernière vie d'ange"fable « nonsense » habilement menée, décline toutes les facettes de l’absurde pour suggérer un
humour à la Tex Avery. Cure de vitamines garantie !

Source : Éditions LA DRAGONNE
Ajouter des informations
Bibliographie de Florent Kieffer   (5)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Dans tous les laboratoires de l'Empire, dans toutes les universités et les unités de recherche, il fallait séance tenante se remonter les manches, prendre son élan, et d'un seul coup de rein, magistral et définitif, reléguer l'érection aux oubliettes de l'Histoire.
Commenter  J’apprécie          80
C'était fini entre nous...Endosser le rôle du méchant pour faciliter le deuil. Mettre un point final. C'était un acte effroyable, je pouvais avoir honte, mais j'en étais sorit
Commenter  J’apprécie          60
En fait, Nadine m'attendait, et je savais qu'elle m'attendait. Je crois même qu'elle savait que je le savais. Le problème était que Nadine me paralysait autant qu'elle m'excitait. Nadine représentait une sorte d'absolu existentiel en face duquel il me semblait impossible d'obtenir une érection satisfaisante. De fait, nous nous inscrivions aux mêmes formations, nous allions ensemble à la cantine, mais cela n'allait pas plus loin. Nadine incarnait malgré elle une frontière dangereuse: la fatalité consanguine du milieu.

Ce n'était pas de sa faute, mais c'était pour moi pire que la mort. Alors je gardais mes distances. Je me bornais à lui tourner autour comme un petit chien méfiant. Un jour, Nadine me fit une proposition inattendue.
Commenter  J’apprécie          20
L'horizon restait le même, c'est-à-dire plat. J'avais vingt-cinq ans, et alors que palpitaient en moi les forces bouillonnantes de la jeunesse et du désir, je me trouvais à l'endroit le plus érotique de l'Univers: la salle des professeurs.
Commenter  J’apprécie          30
Le principal obstacle, dans la communication, c'est souvent le destinataire.
Commenter  J’apprécie          40
Quand tu auras marre de souffrir à cause d'elle, m'avait dit un jour un ami, tu la quitteras. J'ai donc d'abord pris un petit temps pour souffrir. Un autre pour en avoir marre. Et puis je l'ai quittée.
Commenter  J’apprécie          30
Virginie : nom féminin. Jeune fille. Jeune folle. Jeune fille aimant le théâtre, la musique, la danse, l'hypnose, le chant, la cuisine chinoise, la magie noire, le trapèze, le n'importe quoi. Voix de sirène, corps de poupée. Poupée légère, lourde, fragile, solide, élastique, tellurique, volatile, précieuse, bondissante, inerte, prévisible, imprévisible, lumineuse, opaque, cristalline. Pantin acrobate, tout en ponts, en sauts, triples sauts, en roues, en poiriers, en chandelles, en piqués, grands écarts, roulades. Corps qui sans prévenir, se tord, se jette en avant, se roule en boule, se couche en fœtus, s'étire, se tend, se relâche, s'effondre, se retend, se distend, monte sur le piano, se pend à n'importe quel cou, à n'importe quel lustre, demande sans arrête qu'on la porte, tête en bas, bras en croix, cuisses en ceinture autour de la taille. S'assoit en tailleur pour fumer. N'a jamais ni cigarette, ni tabac, ni feu, ni feuille en sa possession. N'a jamais de fric. Me regarde sans me vois. Se montre parfois impulsive, exaltée, hallucinée, horripilante, et se tait le reste du temps. Chante en posant ses mains sur son ventre. Affecte en tous lieux et à tout propos une candeur virginale.
Commenter  J’apprécie          10
Malheureusement, il y avait le 25, et il y avait le 16. Les nombres, on le sait, sont des créatures de la nuit. Dès que je fermais les yeux, je les voyais briller tour à tour et c'était comme si quelque chose, une fouine, un remords, me fixait dans le noir d'un œil mauvais. Je n'en ai pas non plus pour les mineures. Le problème était le suivant : Virginie avait 1- ans et j'en avais 25. Cela faisait 9 ans d'écart. Selon l'article 227-25 du code pénal, il y avait 1 an qu'elle avait atteint sa majorité sexuelle, et il m'en aurait fallu 2, dans l'idéal, pour être complètement détendu. J'avais 9 ans quand son père coupa le cordon, et elle en aurait 91 quand je serais centenaire. Le jour où je passai mon bac elle entrait en CM1. Le temps qu'elle atteigne mon âge à une vitesse moyenne de 5 kilomètres par heures, j'aurais pu faire 10 fois le tour de la Terre en marchant.
Commenter  J’apprécie          10
Je me disais: ce qui est beau avec la peinture, c'est qu'elle se voit. D'abord parce qu'on en garde toujours un peu avec soi, sous les ongles, dans les cheveux. Ensuite parce que ça dégouline, ça déborde, ça éclabousse. Pas de gomme, pas d'effaceur: dedans, dehors, dans le cadre, hors du cadre, tout reste définitivement. Sous le mot "peinture" on n'a pas besoin de préciser "indélébile".
Mieux vaut réfléchir avant d'agir. Ou plutôt: mieux vaut se laisser faire, de toute façon on va en mettre partout. De la couleur sur les doigts, des traces sur le mur, des bavures, des taches: à la limite on se fout du résultat, il y a le processus. Voilà ce qui m'excitait: le processus. Le processus et le décor. Un atelier sous les toits, des pots, des coulures,des seaux plein de jus noirâtre, des pinceaux ébouriffés, des tissus dégueulasses, de grandes toiles rectangulaires en prise direct avec le ciel, les nuages, les oiseaux, le cosmos, tout le fourbi des planètes et des étoiles filantes!
Commenter  J’apprécie          00
Mais pour l'heure, je ne voulais pas bouder mon plaisir. Arrive un moment, en amour comme en pédagogie, où la métaphore prend le pas sur la réalité. Merde à la fin. Je crois bien que nous y étions. Comme une série de boîtes qui se refermaient les unes sur les autres, j'étais mentalement prisonnier de bonheurs successifs: le premier baiser englobait le deuxième qui englobait le troisième qui englobaient nos corps qui englobaient la nuit qui englobait l'infini du petit-déjeuner. D'aucun de ces moments je n'étais vraiment sorti. J'avais beau m'accrocher au présent, je ne me séparais pas du passé. Quant à l'avenir, on peut dire que je m'en foutais, ou que je le voyais en rose, ce qui revient au même. Bientôt, j'en étais sûr; des murs de lycée tomberaient ; des ponts de fleurs jailliraient des décombres, voleraient de salle en salle, de cœur en cœur, et alors: gare.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Florent Kieffer (24)Voir plus

Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1725 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}