«Je regarde vers la fenêtre de la chambre de Reilly. Si ça se trouve, sa mère est en train de faire mon sac. Je pivote vers Rock Star Steve.
- Est-ce que je vais encore déménager ? je murmure. Si c’est le cas, est-ce que je peux dire au revoir à Reilly ? Ou bien est-ce que je peux aller pas loin, comme ça, je pourrai venir lui rendre visite ?
Rock Star Steve secoue la tête et sourit.
- Non, Sam, tu ne déménages pas. Pas du tout. J’aimerais que tu comprennes qu’il existe des personnes qui ont envie de te garder. Il y a des gens qui aiment bien Sam – petit c, grand C – McCann et qui n’ont pas envie qu’il parte.
Je souris. J’aime bien quand il m’appelle comme ça – ça me fait tout chaud à l’intérieur. J’ai l’impression d’être unique. Peut-être que c’est ce que ressent Reilly quand son père l’appelle Gribouille.
- Tu vois. (Il tend la main et me frotte la tête.) Ça, c’est le Sam que je connais. Il faut que tu gardes ce sourire, p’tit gars. C’est bien plus facile que de faire la tête. On utilise quarante-trois muscles quand on fronce les sourcils mais seulement dix-sept quand on sourit.
- C’est vrai ?
- Oui. Alors n’hésite pas.
- Ok, j’affirme. Je vais essayer.
- Parfait. Maintenant, il y a autre chose dont je voudrais te parler.
- Quoi ? je demande, sur la défensive.
- Ne t’inquiète pas, me rassure Rock Star Steve en levant les deux mains. Rien de grave. Simplement, j’ai discuté avec Gemma… Tu te souviens de Gemma ?
Je n’avais pas envie de rentrer. Je n’avais pas de chez-moi ; nulle part où je me sentais bien. J’ai séché mes larmes avec ma manche.
- Hé, ne t’inquiète pas, a-t-elle continué. On va régler ça.
Mais elle ne savait pas ce que c’était que de ne pas avoir sa place. Elle ne savait pas ce que c’était de vouloir quelque chose si fort que ça crée une douleur en permanence.