Cafés, guinguettes et petits restaurants des bords du fleuve permettent à tous, étudiants, personnels des hôtels et des magasins, et touristes, de s'arrêter un moment pour savourer un citron pressé ou une bière entre amis. L'atmosphère de Luang Prabang est faite de ces petits moments de bonheur simple qui font le charme de la vie nonchalante de la ville. Bonne humeur, tolérance, générosité, simplicité, amitié sont les clés d'un style de vie qui donne le sourire aux habitants et séduit les visiteurs.
Saïgon, rebaptisée Ho Chi Minh Ville en 1975, garde de cette époque des monuments imposants, de belles villas et de superbes avenues bordées de majestueux arbres centenaires. Vientiane, dans un élan de modernisme caricatural, n'a pas voulu garder ses vieux alignements d'arbres à la française et a aujourd'hui perdu une grande partie de son charme. (p. 49)
Ici, rien de grandiose ou d'impressionnant, mais une harmonie profonde et spirituelle qui saisit de l'intérieur...
...Quel bonheur que ce mélange unique de pagodes dorées, de maisons anciennes et de jardins luxuriants, baignés de la gentillesse et de la générosité des habitants vaquant à leurs occupations quotidiennes !
On a sélectionné ici non pas les plus rares ou les plus étranges de ces cartes postales, mais celles qui témoignent d'un moment de contact entre deux cultures qui se découvrent et s'observent. Loin de l'Histoire avec un grand H, le temps s'est arrêté. Un monde disparu s'ouvre à nous, celui de l'Indochine de la belle époque, qui fit rêver en France et jeta dans l'aventure militaires, fonctionnaires coloniaux et deux générations de colons ou d'aventuriers, bien avant les secousses de la guerre du Vietnam et du mouvement vers l'indépendance. (p. 15)
En effet, la pacification achevée, l'armée est relayée par une administration coloniale qui devient vite pléthorique et peu efficace. A part quelques brillantes personnalités comme le colonel Gallieni, le commandant Lyautey, le capitaine Joffre, admirés par tous, militaires, administrateurs et colons ont du mal à s'entendre, ils n'ont pas les mêmes conceptions de la colonisation et vivent souvent séparés. (p. 21)