La "disparition"du Général de Gaulle à Baden-Baden.
Le président de la République reçoit donc, en fin de journée, les monstres sacrés dans le salon des Ambassadeurs. La réception est déjà bien avancée quand apparaissent Brigitte Bardot et son mari Gunther Sachs. Brigitte Bardot, habillée en hussard de la mort avec brandebourgs dorés, est véritablement éblouissante. alors qu'elle attend d'être annoncée par l'huissier, le Général l'apercevant, donne un coup de coude à Malraux :
- Chic, un militaire.
Il avance ensuite vers elle et lui dit :
- Je suis un militaire en civil et vous, une civile en militaire.
Puis il l'entraîne au buffet de la salle des fêtes.
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Le public ignore toujours ,dans la plupart des cas ,quels ont été les collaborateurs du Général: hommes de qualité ils sont satisfaits d'avoir œuvré à une grande cause nationale et ont dédaigné la vanité d'une popularité éphémère .Le fait de n'avoir pas paru sous les feux de l'actualité ne les a pas empêchés d'exercer une grande influence sur les affaires qu'ils avaient à suivre .Leur absolue discrétion leur était naturelle. Jamais ils ne livraient dans la presse leurs positions sur les questions qu'ils suivaient
Pompidou installe sa politique et veut donner l’apparence d’un homme de dialogue, de consensus. Le Général n’est pas sur cette ligne, et devant une situation qu’il juge préoccupante, il ne serait pas opposé à une intervention militaire pour reprendre la situation de la rue en main. Son ministre des Armées Pierre Messmer estime qu’il vaut mieux éviter la solution de force et n’envisager le recours aux militaires qu’en cas d’extrême nécessité ou si besoin d’assurer la sécurité des lieux du pouvoir. Il informe le Président qu’il peut, pour le maintien de l’ordre, faire appel à différentes troupes stationnées dans la proche banlieue parisienne.
Cette France, il la connaît par le menu, en historien, et il l’assume totalement dans ses gloires et ses erreurs. Il la sert de toutes ses facultés et la considère comme chargée de mission envers les peuples du monde. Croyant profondément à « cette chose qui mène le monde mais qu’on ne peut appréhender », il n’ignore pas ce que la France doit à la chrétienté. Mais, chef d’un État laïque, il prend soin d’afficher sa neutralité à l’égard des religions, notamment la catholique, lorsque les cérémonies officielles comportent un service religieux.
Les Français se sont trompés sur son compte. En répondant majoritairement « non » au référendum de 1969, qu’ont-ils donc voulu ? Lui donner une leçon ? Je me demande aujourd’hui, quarante ans après sa mort, s’ils ne se sont pas donné une leçon à eux-mêmes. Ils ont gâché l’ultime occasion de célébrer celui qui leur a rendu la liberté et la dignité. On se plaît à dire que les peuples sont ingrats, que c’est la marque des peuples forts.
En vérité, les aides de camp ont pour mission de s’occuper autant qu’il le désire de sa vie privée et de faciliter le déroulement de son travail par des dispositions judicieuses. Gardiens ultimes de sa sécurité, ils l’accompagnent dans tous ses déplacements, qu’ils soient officiels ou bien privés, l’organisation de ces derniers étant de leur ressort.
Les aides de camp n’ont aucune responsabilité dans la conduite des affaires de l’État. N’appartenant à aucune hiérarchie, ils sont l’ultime sécurité du président de la République qui en dispose à sa discrétion.
On ne leur demande même pas de réfléchir… Mais placés comme ils le sont en permanence au plus près de leur chef, ils peuvent observer – ce dont ils ne se privent pas – et se faire une opinion, en ayant, parfois, la possibilité d’agir pour modifier le cours des événements.
On ne peut pas toujours ruser avec des assassins déterminés. Il arrive que des circonstances rendent plus facile la mise en oeuvre de leurs funestes desseins.
La guerre psychologique ne date pas d’hier. Déjà, à l’âge de pierre, un clan qui avait épuisé les ressources en gibier de son territoire et qui voulait conquérir celui d’une tribu voisine pour l’exploiter cherchait à tromper, à abuser cette tribu, avant de l’attaquer.
Il veut ardemment le développement de la France pour elle-même, mais aussi pour les autres nations. Il la veut exemplaire, conscient qu’il en va des nations comme des individus, qui ne sont utiles aux autres qu’en étant pleinement eux-mêmes.