« Par ma foi ! il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j'en susse rien, et je vous suis le plus obligé du monde de m'avoir appris cela » déclarait, enchanté, Monsieur Jourdain.
Et bien moi, cela fait, maintenant, de nombreuses années que je fais de la médiation culturelle et je l'ignorais !
Cet opuscule de 124 pages m'a permis de mieux saisir le sens de ces diverses activités auxquelles je me consacre avec bonheur depuis ma retraite ( et pour moi, bien sûr, bénévolement) : transmettre la culture, et si possible, de façon ludique par des visites touristiques, l'organisation de conférences, d'expositions, par l'animation d' un club de lecture de quartier , la participation à un atelier d'écriture, soutien scolaire... et ainsi, évoquer, informer, participer à mieux faire connaître et promouvoir les contributions de Camus au patrimoine local, régional, national et international, ainsi qu'à la culture méditerranéenne.
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Dans ce petit essai d'une centaine de pages, l'auteur tente de faire un parallèle entre nos musées modernes et les religions. Cette affirmation peut surprendre de prime abord, mais les faits pour l'étayer sont nombreux : l'apparence architecturale des grands musées, l'attitude de silence et de respect des visiteurs, la transition de beaucoup d'objets de vrais lieux de culte vers les musées, etc.
Malheureusement, à côté des exemples convaincants, j'en trouve beaucoup trop de moins bon à mon goût. On parle par exemple des directeurs de musée, qui commencent leur carrière dans les petits musées de campagnes pour finir dans ceux des grandes villes, comme les prêtres d'autrefois. Mais commencer par peu de responsabilités, puis en obtenir plus une fois qu'on a fait ses preuves, ça me semble une trajectoire plutôt banale dans n'importe quel métier. On nous parle également de séparation sacré/profane puisqu'il y a des parties du musée réservées uniquement au personnel, et qu'eux seuls peuvent manipuler certains objets. Mais dans ce cas-là, il faudrait écrire un « Culte du cinéma », un « Culte du théâtre » voire même un « Culte de la banque » ou un « Culte de la poste ».
Je ne vais pas passer en revue tous les arguments pour m'exprimer sur leur validité, mais beaucoup d'entre eux peuvent s'appliquer à trop de situations banales pour être recevables. Pire même, à force d'accumuler des arguments trop légers, c'est l'ensemble de la thèse qui semble tomber en morceaux.
Pour résumer, un essai auquel je ne risque pas de vouer un culte.
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Dans ce court essai, François Mairesse intervient dans l'actuel débat sur le prix d'entrée des musées. De plus en plus, l'Etat intervient pour exiger que les visiteurs paient une partie du coût des musées en s'acquittant de droit d'entrée, souvent assez élevés. De nombreuses voix se lèvent pour critiquer ces pratiques au nom de la démocratisation de la culture, tandis que les tenants de l'accès payant affirment (sans rire) que "ce qui est gratuit ne vaut rien". L'auteur nous rappelle que les musées nationaux britanniques sont restés gratuits et qu'ils ont tenu bon, même aux pires temps du thatchérisme qui a vu leurs subventions réduites, à charge pour eux de trouver le complément nécessaire dans la poche du public. Il analyse assez objectivement les arguments des uns et des autres, explore des pistes comme le don à l'entrée ou le mécénat.
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Cet ouvrage consacré à la médiation culturelle est particulièrement dense et est plutôt destiné à un public averti. Un certain nombre de thématiques sont abordées et se développent autour du concept de médiation, des fonctions du médiateur, des outils de connaissance des publics, la production d'outils de médiation ... Quelques graphiques et de nombreux exemples agrémentent le texte. Un ouvrage complexe, mais inévitable pour tout étudiant en muséologie.
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