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Citation de Charybde2


Le vieux avait un ami, un seul : le Grand, le fondateur du parti, celui qui partait de très loin et que Louis XV méprisait, comme Giscard l’avait méprisé avant de se faire tringler. Le vieux et le Grand avaient travaillé trop longtemps main dans la main. Ni l’un ni l’autre ne voulaient se faire baiser dans le sprint final par une tête de con. Le vieux voulait sa mort. Le Grand voulait lui faire le cul, avec du gravier. Faute d’être invité sur les plateaux télé, il sillonnait la France, des foires à la saucisse aux gueuletons d’anciens combattants, sans oublier les fêtes des labours. Il entretenait ses réseaux, des associations de chefs d’entreprises aux syndicats policiers et la ville de Paris subventionnait bien au-delà de la Corrèze. Malgré tous ses efforts, il était donné à trente contre un en cas de présence du chouchou des médias au premier tour. Les RG, que le Grand sondait indirectement, n’étaient pas toujours de cet avis. Des comptes rendus mensuels entretenaient son espoir d’accéder à la magistrature suprême. La stratégie du contournement par la France d’en bas pouvait payer. Les taux de pénétration de la presse quotidienne régionale étaient bons. Bulldozer devait jouer le peuple contre les élites. C’était la seule voie possible. Les services secrets étaient divisés. La Direction générale de la sécurité extérieure était pro Momie. En secret, le président aurait aimé que le maire de Paris lui succède mais il ne pouvait le clamer haut et fort. Il s’en ouvrait parfois en privé, devant ses grognards, ceux qui n’avaient d’autre clan que celui de sa vénération. Secondi frotta ses mains gantées l’une contre l’autre, regarda sa montre et se dit que, crise monétaire ou pas, le Premier ministre aurait plutôt une destinée à la Louis XVI.
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