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Critiques de François-Régis de Guényveau (14)
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Un dissident

La lecture du bref prologue m’a demandé un an et trois tentatives car cette mère abrutie par « le Sacre du Printemps » de Stravinsky, écouté indéfiniment en boucle, est aussi affligeante qu’insupportable.



Mais, en cette semaine de congés, j’ai sauté par dessus le prologue et n’ai plus lâché ce roman, fort instructif, qui décrit trente cinq ans (1982 / 2017) de la vie de Christian SITEL.



Enfant « précoce », victime d’une agression dans une cour de récréation qui l’a laissé handicapé et coupé de liens sociaux, Christian a un ami, Martin BOUDOUX, et un mentor, son parrain, Stanislas KURSIEVC, frère de sa maman Sonia. Notre surdoué grandit entre son père plus attentif à l’entretien de sa Renault qu’à l’éducation de son fils, et sa mère qui l’aiguillonne dans ses études.



Premier de classe, Christian gagne un prix au Concours Général de Mathématiques, entre à l’Ecole Normale Supérieure puis part aux USA rejoindre son parrain créateur, à Cold Spring, d’une start up prometteuse.



Trans K, entreprise dédiée aux sciences NBIC (Nanotechnologie, Biotechnique, Informatique, sciences Cognitives), ambitionne de repousser la vieillesse et, à terme, de tuer la mort. Christian y développe des produits innovants, sources de marchés aussi insoupçonnés que lucratifs.



L’inventeur ne se pose guère de questions autres que scientifiques, jusqu’au jour où son parrain lui demande de l’aide pour optimiser les slides d’un Business Plan qui doit séduire les investisseurs et lever des millions de dollars pour conquérir une position de leader. Chaque Bullet Point devient un boulet qui l’interpelle et l’incite à s’interroger sur les finalités de l’entreprise. La rencontre avec les fonds Private Equity lui dévoile les buts des financiers … beaucoup plus motivés par les profits que par les bienfaits des produits.



A l’issue de cette réunion, Christian croise à Manhattan un SDF, qui survit tant bien que mal au coeur d’un hiver éprouvant. Le contraste entre « le monde du haut » et « le monde du bas » bouleverse Christian qui finit par prendre du recul vis à vis de son parrain et s’éloigne de Trans K.



De retour en France, il rejoint ses parents à Estène, charmant bourg provençal … ces retrouvailles scellent leurs destins … Christian entre en « dissidence ».



Les trois parties de ce roman m’ont passionné. La première, avec son duo Martin-Christian, évoque l’éducation de nos enfants, la deuxième certains épisodes professionnels, la dernière formule les questions que chacun se pose en contexte COVID 19 face aux « avancées » des sciences.



Vouloir « augmenter l’homme » n’est pas une idée neuve … les nazis ont déjà ouvert cette voie avec la fondation des Lebensborn et les recherches du Docteur Mengele sur les déportés.



Mais cet ouvrage présente un second niveau de lecture plus philosophique (parfaitement abordable) lorsque Christian découvre l’oeuvre de Teilhard de Chardin et se plonge dans « Le phénomène humain » (paru en 1955). Des réflexions qui recoupent celles d’Andreï Sakharov « l’arme la plus puissante au monde n’est pas la bombe mais la vérité. »



Enfin, la conclusion permet à François-Régis de Guenyveau de nous offrir un dénouement à la Dickens, un conte de Noël, en incitant le lecteur à devenir un dissident et découvrir les chemins d’un progrès respectueux de la dignité humaine.



Ce premier roman révèle un écrivain doté d’une plume élégante et d’une pensée étayée sur des références littéraires et philosophiques solides.



Alors, ne vous laissez pas dissuader par l’inutile prologue ou le dégradant strip-tease du travesti new-yorkais, et devenez à votre tour un Dissident.
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Simulacre

Dans quel monde nous plonge l’intelligence artificielle ?



Question qui pouvait sembler utopique quand Valérie Tong Cuong publiait « Ferdinand et les iconoclastes » en 2003 mais est d’actualité depuis la livraison de ChatGPT et la présentation de "Maharaja in Denims », film indien totalement généré par l’IA.



Question qui interpelle le philosophe Gaspard Koenig avec « La fin de l’individu », le médecin Laurent Alexandre avec « La guerre des intelligences », deux essais décapants.



Question que François-Régis de Guényveau, consultant en stratégie et marketing, traite simplement à la manière d’un journaliste en racontant l’existence de Maxence Belka, jeune diplômé d’une école de commerce qui se réoriente en intégrant un institut artistique et devient célèbre du jour au lendemain grâce à « Immersion 21 », chef d’oeuvre unanimement encensé par les critiques et les médias.



« Immersion 21 » est ce une production de Maxence ou la génération d’une IA ? Est ce une oeuvre d’art ou un simulacre ?



Ce roman élude les questions scientifiques et les problèmes techniques. L’auteur ne s’intéresse pas à l’arbre fruitier mais goute le fruit et regarde s’il est un bienfait ou un poison. Cette approche simplifie la lecture et l’auteur, sachant qu’un bon exemple vaut mieux qu’un long discours, illustre son récit avec des musiques, des tableaux, des immersions générées par l’IA.



Travaillant au coeur des entreprises, le romancier observe les slides, décrypte les baselines, écoute les mots à la mode et nous restitue l’atmosphère politiquement correcte insufflée aux collaborateurs, puis il détaille la stratégie « artistique » des multinationales dont les fondations sont des outils de communication au même titre que les flyers qui gavent nos boites à lettres. L’art répond désormais aux mêmes critères marketing que les lessives et détergents.



Ces pages sont un véritable régal et confirment le talent de l’auteur dont j’avais apprécié le précédent ouvrage « Un dissident » consacré aux biotechs.



PS : Un dissident
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Simulacre

Tout simplement excellent. Notre héros décide de rentrer dans une école révolutionnaire : l'art en immersion. Pour faire simple : des oeuvres d'art sur le sensitif, un lien direct entre l'artiste et le public. Quelque soit le domaine artistique. Notre auteur y intègre la puissance de cette nouvelle technologie qui devrait nous interroger sur sa puissance : les I.A. Le tout dans une écriture à l'acide sur notre société, le capitalisme, le monde de l'art. Comme j'aime : intelligent, réfléchi, dérangeant, percutant. Je me demandais même en le lisant : quelle formation à notre auteur pour avoir tant de culture et cette simplicité dans des sujets complexes et diversifiés. Je vais aller chercher... En tout cas, je le réécris : excellent.
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Simulacre

J'ai découvert ce roman grâce à #NetGalleyFrance et aux Éditions Fayard et je les en remercie.



Après une expérience de stage avorté dans une "société de la Tech", Maxence Belka se tourne vers l'Art en intégrant l'IAC, une école d'Arts particulière, axée sur une technologie innovante : l'immersion mentale. Le jeune homme va découvrir et intégrer le monde de l'Art sur un "malentendu" et l'immersion sera totale.



Raconté à la première personne, Simulacre est le récit d'une déconvenue, voire d'une désillusion qui se traîne sur quelques années. Et j'ai moi-même été un peu déçue par le roman dans son ensemble. Le style de François-Régis de Guényveau est agréable mais manque un peu d'entrain et de profondeur ; tout comme le personnage de Maxence... Les réflexions autour de l'Art, la dualité, la technologie et l'intelligence artificielle m'ont intéressée sans me bousculer ; tout comme le personnage de Maxence... L'intrigue tient la route sans être palpitante ; tout comme le personnage de Maxence... Bref, une lecture en demi-teinte... ; tout comme le personnage de Maxence...



J'ai aimé les références au monde de l'Art, ses turpitudes, questionnements, faux-semblants, et ses aspects franchement marchands. Les constats et raisonnements autour des questions liant Arts et Informatique sont pertinents et enrichissants. Malheureusement pour moi, j'ai eu du mal à m'attacher à l'histoire et aux personnages. J'ai trouvé les personnages, le démarrage long et le rythme un peu fade, ce qui a failli me décourager... Le côté "montagnes Russes" de l'intrigue m'a lassée aussi. Mon attention en était freinée et relancée toutes les 20 pages, pour aboutir à des dénouements qui m'ont paru un peu trop convenus, ce qui participe aussi à la déception.



Beaucoup de mes thèmes préférés sont présents, ce n'est pas mal écrit, mais la rencontre ne s'est pas faite pour moi... Dommage...



#Simulacre #NetGalleyFrance
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Simulacre

Maxence, en stage, a été humilié par son directeur. Il décide alors de se reconvertir dans l'art, inspiré par l'œuvre de Karlson. Jusqu'où son obsession pour l'art va le mener ?

Le début m'a ait enthousiasmée mais je me suis perdue.

L'incipit m'avait percutée et je me suis mise dans cette lecture pleine d'espoir.

Malheureusement, au fur et à mesure je me suis perdue entre l'histoire d'amour de Max avec Sophia. Une relation toxique qui ne satisfait pas le narrateur. Dans la seconde partie du roman, il est victime d'un succès qu'il ne mérite pas.

C'est un texte qui traite de la place de IA dans l'art. Ce thème m'intéresse beaucoup car c'est une question qui se pose. Est-ce que l'intelligence artificielle va remplacer la créativité humaine ?

Beaucoup de réflexions, de digressions et peu d'action. Je suis restée sur ma faim.
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Un dissident

Je ne vais pas perdre mon temps à répéter le 4ème de couverture. Un narrateur bouffi d'orgueil qui étale son point-de-vue et explique, explique et explique encore au lieu de montrer et traite son lecteur comme s'iel avait un QI de moitié inférieur à son protagoniste génial, un style aux sonorités lourdes dont le sujet ne justifie pas le champ lexical pauvre, et des deus ex machina narratifs fatiguants. J'ai commencé à parcourir en diagonale dès la page 30, en espérant tomber sur quelque chose d'intéressant narrativement, puis à la page 100 j'ai compris qu'il n'y avait plus rien à attendre.
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Un dissident

Notre personnage est un génie, un amoureux des sciences. Il ne comprend pas pourquoi nous ne mélangeons pas les disciplines. Elles ne peuvent être dissociées (entièrement d'accord). Au cours de sa vie il s'interroge sur les mystères de l'homme pour aboutir, peut-être, à un humain augmenté.



Il interroge sur l'avenir de l'homme avec la montée en puissance de la science. Sans oublier le rapport aux autres. L'humanité, ce qui fait que nous sommes humains.



Très bon livre. Même pour ceux qui sont beaucoup plus littéraires que matheux.
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Un dissident

Impatient de découvrir les nouveautés de cette rentrée littéraire, j'ai été attiré par cette intrigante couverture. Et je ne regrette pas ma curiosité et mon achat! Première publication, de l'auteur, Un dissident n'est pas un roman d'anticipation mais plutôt une tentative de cerner et de discerner l'esprit du temps. Celui de l'homme augmenté, qui souhaite devenir son propre créateur pour s'extraire de sa condition de créature perdue dans le cosmos. Le héros, génie des mathématiques est embauché comme cadre dans une entreprise de génie génétique après une brillante scolarité. le héros va alors interroger le projet transhumaniste et prendre la tangente pour s'échapper de son destin hors du commun. Porté par une écrire efficace et une intrigue haletante, ce roman d'apprentissage pose paradoxalement des questions à la fois existentielles et contemporaines. Un très bon premier roman!





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Un dissident

Le personnage principal m'a plu d'emblée. C'est un enfant, un enfant surdoué avec un destin déjà tracé sur les pas de son parrain qui n'apparaît qu'aux grandes occasions mais qui semble être un

personnage "important" pour l'avenir de l'enfant . Ce destin merveilleux que l'on sent au fil des pages, souhaité par la mère qui semble préparer son enfant à ça, supervisé par ce parrain un peu mystérieux va l’emmener dans le milieu de la recherche scientifique où le futur de l'homme importe plus que son présent. Un livre qui nous amène à réfléchir sur la raison d'être de l'homme sur terre... Un premier roman très bien écrit. Un auteur que je vais suivre.
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Un dissident

SYNOPSIS : Christian est différent. Depuis tout petit il manifeste une intelligence hors norme, et des difficultés relationnelles. Adulte, il est embauché dans la société de son mentor, son oncle. Trans K est un groupe privé spécialisé dans la génétique, les nanotechnologies, l’informatique et les sciences cognitives. Christian travaille pour le bien de l’homme, pour l’améliorer, l’augmenter. Mais est-ce vraiment pour son bien ?

CE LIVRE A DE BON ATOUTS. Le sujet est bien traité car il y a une vraie réflexion philosophique sur l’homme. Ce n’est pas un thriller, plutôt une quête initiatique, mais il manque de rythme. Il y a parfois des longueurs.

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Un dissident

Une vraie surprise de l'année 2017. Un dissident traite également du transhumanisme (comme Ducrozet avec l'invention des corps), mais évite deux écueils : tout traiter de ce sujet infiniment vaste et en faire un essai philosophique ou un pamphlet.

Ici, on ne quitte jamais le domaine du roman. Récit initiatique, roman contemporain, roman d'apprentissage. Un dissident se lit comme un voyage, une histoire d'évolution, une invitation à retrouver son humanité avant de se rêver en surhomme. Sans tomber dans le pathos ni dans une vision binaire de méchants chercheurs contre gentils démunis, Guenyveau propose une synthèse éclairante entre science et croyance, entre ce qu'on peut maîtriser et ce qui nous échappe.

Pour un premier roman, c'est réussi. Auteur à suivre.
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Un dissident

Une des meilleures surprises de cette rentrée! Un roman moderne et actuel au style bien rythmé, on dévore les pages les unes après les autres.

Traiter le thème du transhumanisme par le biais de la fiction narrative, c'est un projet ambitieux, mais l'auteur s'en sort à merveille. Et seuls les romans, sans doute, peuvent faire naître de telles réflexions à la fois introspectives et subjectives. Pas de thèse donc, un parcours de vie, celui de Christian, un jeune scientifique surdoué, qui ne laissera personne indifférent!
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Simulacre

Dans un monde peuplé de représentations falsifiées et de faux-semblants, Simulacre réhabilite tout ce qui échappe aux démiurges de l?intelligence artificielle. Pour combien de temps encore?
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Simulacre

Un vrai souffle épique. Des personnages émouvants et touchants, dont on serait bien incapable de résumer les sentiments. Car rien dans ce livre n’est jamais binaire. Toujours vraie, toujours nuancée, l’évolution de Maxence Belka nous confronte à ce que nos sociétés ont à la fois de plus beau et de plus vertigineux.
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