L’externalisation, loin de revaloriser ces tâches, tend à renforcer leurs aspects les plus ingrats (on relègue le pire du "sale boulot") tandis que, en les intégrant dans un rapport marchand contractualisé, on prive ces activités des dimensions qui peuvent les rendre acceptables dans la sphère domestique (quand elles ne sont pas déléguées à un tiers) : l’engagement affectif, l’appropriation de l’espace privé, la mise en valeur esthétique, etc.
Pour que le domestique recule et que le professionnel progresse, pour que le modèle de l’aide à domicile s’impose contre celui de la domesticité, pour que les emplois de services à la personne ne se confondent pas avec les pratiques rappelant la servitude, il faut impérativement rappeler que c’est moins la pratique concrète des gestes réalisés que leur signification et leur utilité sociale qui les distinguent fondamentalement
Pour le dire autrement : l’existence d’une personne rémunérée réduit fortement la proportion des ménages partageant équitablement les tâches domestiques, et il semblerait même que l’économie en temps faite par l’homme soit proportionnellement plus importante que celle des femmes.
des salaires faibles, conjugués à des temps de travail réduits, ne permettant pas toujours de dépasser le seuil de pauvreté ; la sécurité de l’emploi demeure limitée ; les conditions de travail cumulent pénibilité et mépris social
le coût du travail est abaissé par le refus de prendre en compte les temps nécessaires au travail mais exclus du calcul du temps de travail effectif
Par conséquent, un emploi qui ne permet pas de vivre et qui blesse ou qui humilie c'est tout simplement pas un emploi décent, mais juste un entre «"sale boulot."
C'est en reconnaissant la valeur de certaines activités que l'on peut réaffirmer la peine citoyenneté de ceux qui les effectuent.
le rapport salarial dégradé apparaît alors comme le reflet d’un rapport social peu compatible avec une démocratie sociale.
L’accomplissement régulier du ménage renvoie d’abord à la question de l’inégalité entre les hommes et les femmes