POUR UN PIANO
Une villa fenêtre ouverte.
Pins parasols chemin côtier
le ciel l’été le calme plat.
Le même morceau le même passage
sans cesse repris sans cesse
interrompu.
Sur le clavier je me disais :
« Qui peut bien jouer ? »
La mer aussi semblait attendre
et partager dans l’immobile
cette impression qui s’en allait
en plein midi vers ce poème
pour le piano d’un inconnu
- un homme une femme ? -
qui transformait un air de jazz
en vagues touches d’éternité.