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Critiques de Frédéric Lemercier (168)
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Le Photographe, tome 1

Fin juillet 1986. Didier Lefèvre quitte Paris pour sa première grande mission photographique : accompagner une équipe de Médecins Sans Frontières au coeur de l'Afghanistan, en pleine guerre entre Soviétiques et Moudjahidin.

Un récit de voyage prenant, à travers lequel on découvre la culture afghane, la chaleur et la souffrance d'un peuple, le travail de MSF et le courage de ses membres. Une BD intelligente, servie par un graphisme original, mêlant dessins et photographies.



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Le Photographe, tome 3

Plus que de la BD, c'est un subtile mélange de journalisme, d'art graphique et de photographie. Un réel coup de coeur pour moi qui aime les trois.

à mettre entre toutes les mains, à préscrire!
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Le Photographe, tome 1

Plus que de la BD, c'est un subtile mélange de journalisme, d'art graphique et de photographie. Un réel coup de coeur pour moi qui aime les trois.

à mettre entre toutes les mains, à préscrire!
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Le Photographe, tome 1

Voici donc Le photographe, le récit autobiographique de Didier Lefèvre, photo-reporter, qui accompagne une mission de MSF en Afghanistan.

Une BD qui partage plusieurs points communs avec Maus ou Le Piège dont on vient de parler récemment :

- toutes les trois racontent des histoires vraies, en prise directe sur la guerre ou les événements historiques (le nazisme pour Maus, le franquisme pour Le Piège et l'Afghanistan sous l'occupation russe pour Le photographe)

- toutes les trois présentent des idées graphiques originales (le noir et blanc sous deux formes très différentes pour Maus et Le Piège, et bien sûr la photo pour Le Photographe).

Ce Photographe offre donc un mélange très heureux de dessins (d'Emmanuel Guibert, on dirait parfois du Tintin) et des photos de Didier Lefèvre.

En 1986, peu de temps avant que les Russes abandonnent le terrain et bien avant que les talibans reprennent le contrôle du pays, Didier Lefèvre accompagne une mission de MSF qui part du Pakistan pour monter des hôpitaux de fortune dans les montagnes afghanes. Accompagnés de moudjahidines, ils rejoignent des vallées proches du Panjshir, tenues par les partisans du commandant Massoud. Ce contexte politique est à peine effleuré dans la BD : Didier Lefèvre raconte d'abord son voyage.

Son voyage aux côtés de l'équipe de MSF, avec un recul propre à tous les photographes : il raconte, les faits, les images, les photos, les dessins, sans donner de leçon. Il ne joue pas au héros (en clair, le petit parisien va en baver dans ces montagnes) et laisse tout juste transparaitre son admiration pour le boulot des toubibs de MSF.

Du coup, on se passionne rapidement pour cette aventure. Le premier tome raconte le départ depuis Peshavar et le voyage dans les montagnes, avec le franchissement de plusieurs cols à 5000 mètres. Le second volume décrit le séjour dans le village de montagne et la mise en place de l'hôpital de fortune. Jusqu'au retour raconté dans le dernier tome.

C'est passionnant, facile et agréable à lire et on y apprend beaucoup de choses : sur les afghans bien sûr mais aussi sur le travail humanitaire.

La guerre et les russes seront à peine évoqués dans ce voyage : un hélicoptère parfois au loin, quelques boums boums de temps à autre. Par contre, de nombreux blessés affluent à l'hôpital pour bénéficier des soins des toubibs de MSF.

Un récit de voyage intelligent.
Lien : http://bmr-mam.over-blog.com..
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Le Photographe, tome 1

Une lecture faite il y a longtemps qui m'avait passionné : l'histoire de ce photographe qui suit une mission de MSF en Afghanistan en pleine guerre avec l'Union Sovietique (oui l'URSS) et qui nous raconte son quotidien et le quotidien de la mission ainsi que de certaines rencontres faites. C'est brut, sans tentative d'édulcorer la situation ô combien dramatique. Un réel document à lire sur cette partie du monde qui n'a jamais été conquise par une puissance coloniale ni par les russes. Inspirant.
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Le photographe, Intégrale

(reprise de la critique écrite sur le tome1).

Voici une approche très originale pour un récit de voyage, où le photographe Didier Lefèvre accompagne, en 1986, une mission de Médecins Sans Frontières dans l'Afghanistan en guerre. le livre est un mélange de cases dessinées illustrant le journal de voyage du photographe, intercalées avec des planches contact (série de photos, au format du négatif de la pellicule) ou des tirages, plus ou moins grands, des photos prises au jour le jour. Il y a le récit de l'aventure que constitue le voyage en lui-même, entre le Pakistan et l'Afghanistan, avec les compromissions avec les réglements (qui interdiraient le voyage), l'immersion dans une mission MSF en territoire de guerre, les relations des membres entre eux, les rôles de chacun, la médecine générale envers les populations rurales rencontrées, et la médecine de guerre ... Ce n'est en rien un roman à l'eau de rose, certaines choses se passent mal, ou pas comme prévu, et cela le rend d'autant plus étonnant et attachant. On peut voir cette lecture comme une sorte de documentaire ou une expérience de vie, dont tout le monde sort changé. Note de 2023 - les tirages sont petits, on a envie de tirer dessus avec 2 doigts pour les agrandir, mais nous sommes en argentique, et qui plus est dans une BD imprimées, alors non on ne peut pas zoomer, et il faut juste se pencher sur la page et découvrir les détails petit à petit ...
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Le Photographe, tome 1

Cette note de lecture se rapporte aux trois volumes de la série de bande dessinée « Le Photographe ».



La question du journalisme de guerre et de la photographie de guerre semble me travailler puisque, au cours de ma dernière lecture de bd, j’ai repensé à cette bande dessinée qui dormait sur mes étagères. J’étais persuadée de l’avoir déjà lue, mais ce qui devait s’avérer une deuxième lecture fut en fait une découverte.

En trois tomes, le photographe Didier Lefèvre raconte son premier reportage d’envergure, en 1986, lorsqu’il suit une mission de MSF dans l’Afghanistan alors en guerre contre l’URSS, un temps qui paraît bien loin aujourd’hui, celui où les Afghans en arme étaient encore les gentils. Cette bande dessinée avait fait sensation à l’époque pour sa forme, alliant le dessin d’Emmanuel Guibert et une partie des quelques 1 500 photos en noir et blanc prises par Didier Lefèvre durant son reportage de trois mois. Aujourd’hui, alors que la bd est un genre en pleine ébullition, la forme paraît moins novatrice et c’est surtout le fond qui m’a intéressée, d’autant que je dois avouer que j’ai peu accroché aux photos en noir et blanc de Didier Lefèvre qui ne semblent pas rendre complètement justice aux paysages et aux gens d’Afghanistan, tant elles ont souvent un petit côté flou ou décalé qui m’a empêché de les apprécier. Et puis les photos reproduites sont souvent de petite taille (surtout dans le premier tome, quelques photos sont mieux mises en valeur dans les tomes suivants), parfois comme s’il s’agissait de planches photos, mais cela nuit un peu à la force qui pourrait s’en dégager.

Sur le fond, donc, les trois tomes correspondent à trois moments bien distincts de la mission : la préparation et le voyage aller pour le tome 1, puis le travail sur le terrain en tant que tel dans le tome 2, et enfin, le voyage retour que Didier Lefèvre tente en solo dans le tome 3. C’est le tome 2 qui m’a probablement le plus intéressée, parce que c’est ce que je cherchais en commençant cette bande dessinée, mais j’ai fini par être prise aussi par l’histoire de ce reporter qui dit tout en pudeur les difficultés de son reportage, ses sentiments, ses doutes et ses hésitations. Tout en pudeur, je crois que c’est l’expression la plus adaptée à cette série. Elle pourrait être très dure, elle l’est par moment, mais cela est raconté comme si tout cela n’avait été qu’une jolie équipée en haute montagne. Pas de plainte, pas de larmoiement, pas non plus de pose héroïque, non, les médecins sont là par conviction, mais ne prennent jamais pour des héros, ils ont l’air de faire cela pour l’amour de la médecine et de son exercice dans les conditions les plus simples. Une autre manifestation de cette pudeur est la reproduction des photos de Didier Lefèvre, qui alternent avec le dessin. Ces photos sont en noir et blanc, comme une litote pour rendre compte de la beauté des paysages, et elles sont si petites qu’on a du mal à les voir, à l’exception d’une poignée de photos, principalement dans le dernier tome, qui laissent enfin éclater la force de ces images.

Et c’est cela, on a du mal à voir. Pour apprécier cette bande dessinée, il faut se taire pour écouter son murmure, il faut s’approcher pour apercevoir les détails. Une bande dessinée qu’il faut apprivoiser, donc, et j’imagine qu’il est facile de passer à côté (elle a eu beaucoup de succès au moment de sa publication, mais plutôt pour l’originalité de sa forme, mêlant photos et dessins que pour son contenu), mais je ne sais si c’est moi qui l’ai apprivoisée ou elle qui m’a apprivoisée, toujours est-il que je me suis laissée prendre et que j’ai apprécié de partager ainsi le quotidien des membres de cette mission MSF. Une belle bd, qui, en nous ramenant aux débuts de l’engouement pour les ONG, fait réfléchir sur ce qu’est l’engagement, ce qui donne du sens à nos actes, les combats qui méritent ou ne méritent pas d’être soutenus.

Une très belle bd, qui demande une démarche active de la part du lecteur et qui vaut bien plus que pour sa forme novatrice à l’époque de sa parution.
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Le Photographe, tome 3

Dernier tome des aventures de Didier Lefèvre en Afghanistan. Dans cette troisième partie, Il décide de rentrer par ses propres moyens au Pakistan pour retrouver plus vite la France, mais son périple va se révéler bien plus éprouvant que l’aller.

Ce troisième tome est donc plus centré sur le photographe qui va vivre un calvaire pour rentrer au Pakistan ; on constate, mais on s’en doutait, qu’il est très difficile pour un occidental non préparé, de dompter ce pays. C’est encore un rond trip passionnant et fort émotionnellement que nous livre Didier Lefèvre. On ne s’ennuie pas une seconde de son récit bourré d’anecdotes et de moments magiques comme de moments tragiques.
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Le Photographe, tome 2

Ce second tome entame la fin du voyage au dispensaire médicale de MSF. Commence alors la mission de santé : blessures de guerre, accidents domestiques, maladies… je suis subjugué par cette médecine réalisée dans des conditions particulières, par ses blessures que l’on ne voit pas dans les films de guerre, par ses enfants victimes d’accidents tragiques, par ses soins prodigués par des médecins qui font preuve d’un talent incroyable pour soigner… bref, c’est émouvant, c’est impressionnant et tout ces gens qui semblent détachés de leur blessure mais d’une reconnaissance infinie aux médecins ; on sent que le photographe vit des moments extraordinaires. Le témoignage du photographe est d’autant plus passionnant qu’il ne bénéficie d’aucuns temps morts.

Ce second tome s’achève sur le départ de Didier Lefèvre qui souhaite retourner en France par ses propres moyens.

Un ouvrage passionnant et riche en émotions.
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Le Photographe, tome 1

Très belle BD de reportage qui mêle habilement dessin et photographie: les photos sont souvent le prolongement des dessins ou vice versa mais dans un cas comme dans l'autre, l'articulation des deux se fait très bien. C'est surprenant pour l'oeil de passer non seulement de la photo au dessin mais aussi du noir et blanc à la couleur; ça créé un moment de suspension le temps de se réadapter au nouveau format et pendant ce temps, je trouve qu'on regarde plus l'image qui fait la transition; c'est comme un point d'accroche pour le regard.



À côté de cette originalité dans la narration graphique, le fond est aussi très intéressant: on suit une caravane humanitaire qui tente de rejoindre une zone reculée du pays pour y apporter des soins et des médicaments. Le parcours est jalonné d'obstacles: hauts cols à franchir, froid, ennemis militaires, fatigue, blessures, pertes des animaux de bât, et j'en passe. Il faut une sacré volonté pour se lancer dans ce périple et pourtant, les personnes qui nous sont présentées ici semblent le faire presque naturellement, sans se poser plus de question que ça.



Bref c'est un très beau récit, avec beaucoup d'humanité, de partage de culture, de simplicité entre des hommes et de femmes qui partagent un même idéal.
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Le photographe, Intégrale

Le photographe est le récit de Didier Lefèvre, photographe professionnel parti couvrir une mission de Médecin Sans Frontière en Afghanistan en 1988. A cette date, la Russie est en guerre contre l'Afghanistan.

Didier reviendra dans un sale état physique et psychique de l'Afghanistan. Il faudra des années avant qu'il parle et qu'il montre les 4 000 photos prises à son ami Emmanuel Guibert. Celui-ci a l'idée de raconter son histoire en bande dessinée en ajoutant les photos de Didier au fil du récit.

Le format dessin et photos est très original. Le lecteur voit les visages des personnages dessinés. Les deux s'entremêlent très bien et donnent de la force au récit. On peut voir la vie quotidienne en photo. Les photos de Didier sont un précieux témoignage de l'Afghanistan en 1988. Bien avant 2001.

La bande dessinée permet de tenir le fil de l'histoire et les photos apportent le témoignage d'une réalité et de la dangerosité de ce voyage. Je retiens tous ces visages afghans. Sur les photos, le lecteur voit très peu de femmes.

Je me suis passionnée pour l'histoire de Didier. Je vous la recommande.


Lien : https://lilietlavie.com/le-p..
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Le Photographe, tome 1

Une plongée dans l'Afghanistan des années 80, au temps de la guerre contre les soviétiques. Une BD biographique illustrée de nombreuses photographies tirées du livre de l'auteur, une excellente idée.

Les dessins ne correspondent pas vraiment à mon style préféré, un peu trop dépouillés à mon goût, mais l'intérêt de cette BD est ailleurs.

Même si l'histoire manque un peu de punch, ce qu'on découvre au fil des pages est tellement différent de tout ce qu'on peut imaginer, qu'elles se tournent facilement.

J'ai hâte de lire les 2 autres tomes.
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Le photographe, Intégrale

L'album que j'ai lu est l'intégrale de 2010, identique à celle de 2008 avec notamment des pages complémentaires en fin d'album et un DVD contenant le reportage vidéo de la chef d'équipe MSF. Seule la couverture change et pour les raisons que je vais expliquer plus bas je trouve celle de 2008 bien plus pertinente. Je regrette l'absence de préface ou d'introduction expliquant la genèse de l'ouvrage et du voyage lui-même, ce qui aurait permis de rentrer plus facilement dans l'album. L’ensemble est propre mais un peu austère, comme souvent chez Air Libre et peut-être volontairement dans l'esprit "docu".



En 1986, pendant l'occupation soviétique d'Afghanistan, MSF commande un reportage photo à un jeune photographe autodidacte, Didier Lefebvre. Celui-ci accompagnera pendant plusieurs mois cette mission partie du Pakistan et entré clandestinement en Afghanistan vers une vallée totalement isolée du nord du pays. Un voyage éprouvant pour les corps et pour les esprits, à travers des montagnes de plus de 5000 m, dans le dénuement total de coins qui semblent sortis de l'histoire. Une aventure humaine incroyable.



Le Photographe fait partie des albums que les amateurs de BD savent devoir lire un jour, qu'ils voient fréquemment sur les étales des libraires et les rayons des bibliothèques. Une histoire primée partout, y compris à l'étranger, montrant que seul le monde de la BD a pu rendre compte de cette incroyable odyssée dont très peu de publication photo a pu être faite. C'est sidérant tant on a conscience en fermant l'album que nous sommes en présence d'une œuvre journalistique de niveau mondial, parmi les plus grandes, les plus fondamentales. C'est l'histoire de l'essence des choses, d'hommes et de femmes brillants, voués à des carrières bien rémunérées de chirurgiens, qui quittent tout pour partir à pied clandestinement dans un pays en guerre habité par des hommes aussi hospitaliers que frustes, dans un périples de plusieurs centaines de kilomètres à travers une montagne qui peut vous tuer de mille façons et qui vivront plusieurs semaines dans un village sorti du moyen-âge et où la compétence médicale qu'ils apportent change quelques vies parmi de nombreuses vouées à la maladie, le handicap, la mort.



Le don de ces humanitaires est proprement incroyable tant les risques qu'ils prennent seuls paraît disproportionné avec le peu qu'ils procureront. Mais les quelques récits de blessés que nous présentent l'album suffisent sans doute à convaincre ces véritables héros de la pertinence de leur mission. Une fois repartis, les paysans et Moudjahidin retourneront à leur isolement mais ils auront appris quelques rudiments de soins et de précautions. C'est peu, très peu, mais tellement à la fois pour ces quelques vies sauvées. La lecture des quelques textes post-face racontant ce que sont devenus les différents personnages du documentaire est indispensable et montre le cynisme de ce monde où toutes les stars du Show-bizz sont décorées de la légion d'honneur quand ces gens, donnant de leur personne, sans rien attendre, sans soutien d'aucun État, retournent ensuite à leur anonymat. C'est honteux et renforce encore la puissance de cette aventure.



On retrouve pas mal de points communs entre cet album et La lune est blanche d'Emmanuel Lepage accompagné de son frère photographe François: le récit en directe avec ses incertitudes, contretemps et vides (assumés en considérant que tout est intéressant dans un récit de voyage), l'alternance de photos et de dessins, l'aventure extrême d'un périple au jour le jour au bout du monde... La principale différence (et de taille) c'est le dessin. Autant Lepage est reconnu comme un très grand dessinateur proposant des planches superbes qui valent pour elles-même, autant je n'ai pas du tout accroché au dessin de Guibert. On va dire que c'est une histoire de goût et que dessiner une telle odyssée sur les seuls témoignages du photographe, sans aucune base autre que les photos rapportées ne doit pas être évident pour un illustrateur. Mais autant je reconnais sa qualité sur La guerre d'Alan, autant ici les planches sont vraiment minimalistes et n'apportent selon moi pas grand chose à un récit photographique qui aurait pu être dispensé de dessins. L'auteur sait reproduire assez fidèlement les visages des protagonistes mais graphiquement j'ai trouvé cela pauvre.



Guibert, à l'origine de ce projet, explique que l'objet de l'album était un hommage à Didier Lefebvre (décédé juste après son prix à Angoulême) et à son aventure en même temps qu'à celle des gens de MSF, les dessins n’étant là que pour combler les trous. Cela n'aurait pas empêché d'apporter une plus-value graphique et artistique. Dommage. Mais Le Photographe reste, en tant que documentaire photographique une expérience majeure de lecture et un magnifique projet empli d'humanité. Un album qui pose également la question du statut de documentaire BD lorsqu'on connaît certaines techniques de dessin repassant sur des photo ou des expériences comme La fissure, "docu BD" fait exclusivement à partir de photos (que je chroniquerais bientôt ici)...
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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Le Photographe, tome 3

Le dernier d’un triptyque magique. Le plus beau pays du monde ? Possible mais on souffre avec le héros. Mais on jouit aussi de ces moments exceptionnels.
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Le photographe, Intégrale

Cette bande dessinée intègre dans le récit des photographies en noir et blanc de Didier Lefevre, qui a accompagné en 1986 une mission de "médecins sans frontières" dans le nord de l'Afghanistan. Relire "Le photographe" en intégrale me marque davantage que la première lecture à sa parution il y a presque 15 ans.

C'est un témoignage de l'action et de l'abnégation des médecins et infirmiers, qui soignent dans des contrées en guerre. C'est aussi un hommage aux populations qui vivent des conditions de vie dures dans des territoires isolés et abandonnés, victimes de conflits armés. C'est enfin le récit d'un homme confronté à ses limites, dans un environnement qu'il ne maîtrise pas.

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Le Photographe, tome 1

En terminant cette bande dessinée, on a vraiment l’impression de sortir d’un long récit de voyage ! Rappelons l’histoire. Didier Lefèvre, photographe, accompagne une équipe de Médecins Sans Frontières en Afghanistan. Nous sommes en 1986, c’est la guerre entre l’armée soviétique et les moudjahidins. Aussi, pour rejoindre l’endroit où est installé " l’hôpital ", l’équipe de médecins doit se regrouper avec des " mouhadj " qui transportent des armes depuis le Pakistan jusqu’aux résistants afghans dans les montagnes au centre du pays.



Dans ce premier volume, c’est la préparation de l’expédition : rassemblement des vivres, des chevaux et des ânes, achats de vêtements adaptés, apprentissage de rudiments de langue afghane et de rituels locaux, logistique. Puis commence l’expédition elle-même. Sur un terrain très montagneux commence la longue marche de l’équipe, souvent de nuit pour échapper aux attaquants russes. Les corps s’amaigrissent, la fatigue creuse les traits, c’est encore plus dur que ce que Lefèvre imaginait. Pourtant il n’arrête pas de prendre des photos et de faire des magnifiques portraits des hommes du groupe, des vues des paysages grandioses et des clichés d’impromptus.



La mise en page originale accentue encore l’intérêt de cette bande dessinée. En effet, frustré de n’avoir pu tout photographier, Lefèvre fera appel à Emmanuel Guibert (l’auteur de " La guerre d’Allan ") pour dessiner tout ce qu’il voulait montrer et pour faire les textes. Frédéric Lemercier fera la mise en pages et en couleurs. Les dessins plutôt naïfs juxtaposés aux photos en noir en blanc donnent un éclat et une vérité à cet ouvrage qui émeut profondément.

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Le photographe, Intégrale

Cela faisait quelques années que les trois tomes me faisaient de l’œil. Pourtant je ne les empruntai pas en médiathèque, probablement réticent du fait de couleurs de couverture un peu tristes. C'est un peu ridicule, je sais, mais la colorisation est pour moi une part indéniable de l'attrait de la BD (pas la seule, tant s'en faut).



L'histoire : Didier est photo-reporter. En plein conflit soviético-afghan, il décide d'accompagner une caravane de MSF. Les trois tomes sont l'histoire, les histoires de sa participation à cette mission.



La première impression est de se retrouver au milieu de Tintin au Tibet. L'usage de la ligne claire et la filiation graphique me semblent évidentes. Pourtant, bien loin de l'aventure épique à la Hergé, le propos des auteurs est de relater les souvenirs de Didier. Souvenirs basés sur ses carnets de notes, mais certains sont manquants, souvenirs qui s'appuient sur une remémoration à plusieurs années d’intervalles. Souvenirs qui complètent l'énorme documentation photographique de Didier (ou l'inverse ?) Très peu de photos sont publiées suite à un tel reportage découvre-t-on. Car Le photographe, s'il est le récit de la participation de Didier à cette mission, est avant tout un portrait d'homme.

Portrait professionnel en premier lieu : on découvre la réalité d'un métier et comment cet homme l'incarne, comment il le vit. C'est ainsi un portrait humain en creux : on ne sait finalement que peu de choses de Didier, l'homme. On le découvre par ce qu'il ne dit pas, par ses silences et ses non-dits. Si jamais aucune allusion n'est faite ni ne peut le laisser penser, je n'ai pu m'empêcher d'imaginer un amour silencieux, non-dit (?) entre Didier et Juliette, la responsable de la mission. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est pour moi une évidence à la lecture. Est-ce l'expression de mon imaginaire, de celui du scénariste ? des cadrages du dessinateur ? de sa compréhension des souvenirs de Didier ? de confidences ? de non-dits ? Impossible de le savoir.

Et finalement ce n'est pas très important. Ce qui l'est c'est, somme toute, de créer une œuvre de fiction puissante qui interroge le réel par le détour de la fiction. Un dispositif très fort avec l'insertion des planches-contacts de Didier au sein de la BD.

Demi-vérité, demi-mensonge, témoignage de la réalité d'une guerre sale et d'un pays à l’extraordinaire beauté minérale. Œuvre de fiction vraie sur la solidarité entre les hommes malgré des abimes civilisationnels, Le photographe est une œuvre référentielle. Étienne Davodeau reprend dans Les ignorants le dispositif ébauché dans Le photographe : Didier se rendait compte que son travail a aussi beaucoup à voir avec celui des médecins qu'il accompagne, Davodeau se fait l'apprenti d'un viticulteur qui, lui, découvre la bande dessinée. Davodeau et son comparse iront rencontrer deux des médecins du Photographe devenus viticulteurs. Rares sont les humains devenus personnages de BD dans deux œuvres différentes ! On y apprend que Didier est décédé en 2007.



Un chef d’œuvre tout simplement.
Lien : http://leslecturesdecyril.bl..
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Le Photographe, tome 1

Énorme coup de coeur ! J’ai littéralement dévoré les pages de cet album et j’ai hâte d’aller emprunter la suite ! J’ai beaucoup aimé l’humour qui se dégage de l’histoire, malgré toutes les difficultés que rencontrent les personnages et la situation oh combien complexe lié au contexte. On comprend très vite que c’est d’ailleurs grâce à cet humour que les médecins et les infirmières de MSF tiennent le coup. Le fait qu’il s’agisse d’une histoire vécue apporte une réelle émotion et on ne peut qu’être admiratif devant une telle dévotion, un tel engagement. Le photographe lui permet au lecteur de se placer entant que spectateur plutôt qu’acteur et ses réflexions pourraient être les nôtres.

Il découvre un pays, une guerre, un peuple que l’on découvre avec lui.

Le mélange dessins et photos façon documentaire est absolument génial. Certaines pages sont difficiles et prennent aux tripes. Malgré tout le choix du noir et blanc pour les photos atténue un peu ce sentiment de malaise.
Lien : http://alittlepieceof.fr/une..
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Le Photographe, tome 1

Après ma lecture de la bande-dessinée « Les ignorants, j’ai eu envie de découvrir cette trilogie qu’Etienne Davodeau admirait.



Et j’ai eu bien raison. Même si le thème ne m’attirait pas réellement, cette bande-dessinée fut une belle découverte.



L’objet en lui-même est déjà très particulier. Les pages sont mi-dessin, mi-photographie. Cela lui donne un aspect très particulier, agréable et intéressant à regarder.



Ce tome est la mise en place de la mission, la présentation des membres de l’équipe et le début de l’odyssée.





Dans cette partie-là tout est encore bien encadré. On sent que les MSF (médecins sans frontière) ne se lancent pas à corps perdu dans une mission sans retour.

Il y a des guides, un certain matériel, de l’argent une certaine forme de sécurité, des villages amis, où les chefs s’entendent bien avec les membres de la mission.





C’est aussi tout un pays qu’on découvre (pays qui moi franchement, ne me donne pas envie de visiter du tout!), avec des paysages somptueux, des habitants méfiants mais curieux.





Le voyage en lui-même fut très impressionnant à suivre. J’en aurais été complètement incapable. L’énergie et la force et l’endurance qu’il faut mobiliser sont au dessus de mes forces. Marcher ainsi des heures et des heures, dans le noir, avec la peur de voir arriver les avions russes, j’en aurais été incapable.
Lien : http://writeifyouplease.word..
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Le photographe, Intégrale

Cette série est remarquable car elle offre un point de vue différent du basique affrontement manichéen entre les Soviétiques et les Moudjahidins. La difficulté pour l'association humanitaire de faire correctement son boulot est d'autant plus mise en valeur que Didier Lefèvre y participe à sa façon et qu'il le paye de sa santé. L'ensemble évite les écueils traditionnels de l'humanitaire : pas de pathos, pas de voyeurisme. Tout est décrit, expliqué, raconté en sobriété. C'est intelligent, c'est passionnant, c'est puissant, c'est rare, difficile de faire mieux. Il s'agit d'une lecture indispensable car il s'agit d'un reportage complet et brillant. A noter que la série a été primée par le prix France-Info de la BD d'actualité et de reportage en 2005.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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