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Critiques de Frédéric Lemercier (168)
Le photographe, Intégrale

En 1986, Denis Lefèvre rejoint une caravane de Médecins sans frontières au Pakistan, au pied de l'Indu Koush. Il s'agit pour eux de pénétrer en Afghanistan, alors en guerre avec l'URSS, par le chemin des clandestins et des contrebandiers pour rejoindre des hôpitaux de campagne. Commence un périple hasardeux, ponctué de rencontres inoubliables et de frayeurs immenses.

Le récit alterne entre les photographies de Lefèvre et les illustrations de Guibert.

Un album (disponible en 3 volumes séparés) qui nous dévoile un Afghanistan secret et meurtri et qui pourtant ne perd pas espoir.

Avec le DVD d'une mission filmé par une des médecins.
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Le photographe, Intégrale

D'abord la traversée: passer du Pakistan à l'Afghanistan par les montagnes (à l'insu de l'armée russe qui contrôle les frontières). Voyage à pieds dans des conditions climatiques difficiles. Passages de cols en altitudes. Traversée de rivières, chemins escarpés et rocailleux dans lesquels les ânes dérapent....

Ensuite un mois pour installer un hôpital de fortune (c'est peu dire) dans un village reculé où l'équipe de MSF soigne des blessés de guerre dans des conditions extrêmes.

Puis le retour au Pakistan dans des conditions encore plus difficiles qu'à l'aller.



L'action se déroule en 1986, l'aspect politique n'est quasiment pas abordé. Les auteurs situent juste le contexte, la guerre entre les russes et les Moudjahidin, mais le propos n'est pas là. Les protagonistes sont là pour soigner les populations civiles, peu leur importe ce qu'ils font, à quel camp ils appartiennent ou d'où ils viennent.



Leur aventure, une véritable épopée, est captivante du début à la fin. On ne peut s'empêcher d'admirer ses héros modernes, simples et modestes, qui accomplissent un travail incroyable avec 3 fois rien, sans jamais baisser les bras.



La forme de l'album (au singulier parce qu'il existe une version intégrale) est très originale (pour moi novice). Les auteurs mélangent à la fois le dessin et les photos, ce qui rend le récit encore plus réaliste.





Un documentaire, authentique, comme on n'en voit nulle part ailleurs, qui n'est jamais larmoyant ou misérabiliste. Un indispensable pour les fans de BD-docu !




Lien : http://lesgridouillis.over-b..
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Le photographe, Intégrale

J'ai mis beaucoup de temps à commencer cette BD, et encore plus à l'acquérir (surtout à cause du pris prohibitif), mais lorsque je l'ai commencée, je ne l'ai plus lâchée. C'est quelque chose que cette BD, et je n'ai pas encore tout fini ! (Au moment où je rédige l'article, je regarde le film qui l'accompagnait, et je suis encore émerveillé. Enfin, ce terme a une connotation trop positive peut-être. Plutôt ... impressionné. C'est un ajout extraordinaire).



Quand je pense aux pauvres types qui se gèlent dans les rues en ce moment pour tenter de vous faire souscrire à MSF. Cette BD est la meilleure pub que vous pourriez avoir pour cette ONG. Je n'avais qu'une envie, la BD finie, c'était de les aider.

Le dessin est bien sûr spécial, alignant le minimalisme avec des photographies qui ont été prises dans ce moment, et le tout dans une mise en scène particulière, puisque les photos sont parfois présentées sous la forme de planches de négatifs, pas forcément développés. Si les premières planches demandent un petit temps d'adaptation, on enchaine ensuite les trois albums sans aucun temps mort. Et pour cause !



C'est une histoire cruelle qui nous est présentée, et d'autant plus qu'elle est vraie. Mais le tout est enrobé par des explications et des commentaires pertinents, à la fois de la part du photographe lui même mais aussi de la part des protagonistes qui l'encadrent, chacun apportant des éclaircissements sur la situation, la vie de tous les jours.



Ici, pas de géopolitique, pas de grandes explications du conflit, juste la façon dont les combats influent sur la vie de tous les jours. C'est une vie quotidienne difficile pour ceux qui veulent rendre service, mais surtout pour ces hommes et ces femmes qui vivent la guerre au quotidien.



En fait, j'ai trouvé l’œuvre riche, bien que pas exempte de défauts. Aucune faute n'est à déplorer sur l'histoire qui est ce qu'elle est, à mon sens prenante. Par contre je confesse que c'est parfois plus difficile au niveau des photos, notamment quand on voit une pleine planche des négatifs, c'est pas mauvais mais c'est trop petit. Il faudrait presque une loupe pour bien distinguer.



En dehors de ces quelques petites imperfections qui m'empêchent de lui mettre un 5/5, je lui laisse généreusement le 4 et je conseille vivement l'achat, bien qu'il soit relativement cher, car c'est le genre de BD qu'il faut pouvoir relire, de photos qu'il faut pouvoir revoir, de passages sur lesquels il faut pouvoir réfléchir encore. Vraiment une très belle BD.
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Le Photographe, tome 1

Ce commentaire s'applique à la série entière, constituée de 3 tomes.

Voici une approche très originale pour un récit de voyage, où le photographe Didier Lefèvre accompagne, en 1986, une mission de Médecins Sans Frontières dans l'Afghanistan en guerre.

Le livre est un mélange de cases dessinées illustrant le journal de voyage du photographe, intercalées avec des planches contact (série de photos, au format du négatif de la pellicule) ou des tirages, plus ou moins grands, des photos prises au jour le jour.

Il y a le récit de l'aventure que constitue le voyage en lui-même, entre le Pakistan et l'Afghanistan, avec les compromissions avec les réglements (qui interdiraient le voyage), l'immersion dans une mission MSF en territoire de guerre, les relations des membres entre eux, les rôles de chacun, la médecine générale envers les populations rurales rencontrées, et la médecine de guerre ... Ce n'est en rien un roman à l'eau de rose, certaines choses se passent mal, ou pas comme prévu, et cela le rend d'autant plus étonnant et attachant.

On peut voir cette lecture comme une sorte de documentaire ou une expérience de vie, dont tout le monde sort changé.



Note de 2023 - les tirages sont petits, on a envie de tirer dessus avec 2 doigts pour les agrandir, mais nous sommes en argentique, et qui plus est dans une BD imprimées, alors non on ne peut pas zoomer, et il faut juste se pencher sur la page et découvrir les détails petit à petit ...
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Le photographe, Intégrale

Le Photographe retrace le parcours d’une équipe de Médecins sans frontières entre le Pakistan et l’Afghanistan alors sous occupation de l’URSS, en 1986. Fondé sur le témoignage et les clichés de Didier Lefèvre, photographe à qui Médecins sans frontières avait demandé de réaliser un reportage, la série mêle dessin et photoreportage en noir et blanc.

Au cours de ce « récit de guerre », le lecteur suit l’histoire à travers les yeux du photographe qui ne connaît rien au monde dans lequel il vient d’être parachuté. Les autres membres de l’équipe, qui ont tous au moins l’expérience d’une mission derrière eux, sont une aide précieuse pour Lefèvre qui les abreuve de questions et tombe petit à petit sous le charme de l’Afghanistan.



Avis :

Un regard poignant et objectif sur cette région du monde particulièrement malmenée ces dernières décennies.
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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Le photographe, Intégrale

Cette bande dessinée reportage est tout à fait exceptionnelle.

En 1986, Didier Lefèvre (1957-2007) est parti pour trois mois en immersion, comme photographe, en Afghanistan (envahi depuis 1979 par les russes et en guerre contre eux) avec Médecins Sans Frontières. MSF se rendait sur place afin de former le personnel local. Mais pour y arriver il fallait marcher trente-cinq jours (si tout allait bien), entourés d’ennemis, sur plusieurs centaines de kilomètres, en montagne avec des cols dangereux à franchir.

Le but pour Didier? Rapporter des photos et témoigner. Six clichés (sur près de quatre mille) paraîtront dans Libération en décembre 1986, une reconnaissance pour lui. C’est tout. Le reste, le vécu sur place, il en parle à quelques proches dont son copain Emmanuel Guibert (il est illustrateur). C’est lui qui, treize ans après, suggère « et si on faisait un livre ? ». Didier ressort les cartons de photos, son mini dictionnaire, et se replonge dans cette aventure unique. Frédéric Lemercier complètera le trio en s’occupant de la mise en page et des couleurs. Présenté comme un reportage linéaire qui reprend la durée du séjour sur place, les planches alterneront dessins et photos.

Le lecteur en prend plein les yeux et plein le cœur. On suit une équipe qui n’a qu’un seul but : soigner. Les conditions sont plus que dures, déjà pour arriver sur place, il faut traverser des terrains hostiles, subir une météo peu agréable, se cacher, passer les frontières en espérant ne pas être pris. Puis une fois là-bas, faire de la médecine dans des conditions précaires, voire pire. Le tout en gardant « la foi » en son métier. Les déplacements se font sans véhicule accompagnés par des ânes ou des chevaux (choisis soigneusement) et quelques personnes du coin (attention à ceux qui profitent de la situation). Comme il n’y a pas de locaux, tout se fait dehors ou dans une pièce ouverte à tous les vents car il n’y a que trois murs. Ce qu’on découvre est poignant, révoltant et ceux qui agissent pour améliorer la situation sanitaire sont admirables. Ils ne se plaignent pas, arrivent à faire de l’humour, par exemple, avec un rocher qui ressemble à un rocher Suchard. Ils sont solides mentalement et physiquement. Ils mettent leur vie entre parenthèses pour se consacrer aux autres.

Il y a également le quotidien des autochtones, comment ils s’y prennent pour acheter ou marchander (en cachant leurs mains sous un tissu). Il faut entrer en communication avec eux sans s’imposer de trop mais sans se faire avoir, un juste équilibre à trouver ! Vers la fin de la mission, Didier a voulu rentrer seul à travers la montagne car il était « au bout du bout », et bien… s’il avait su….



À la fin du livre, on a des nouvelles de beaucoup de protagonistes cités et c’est vraiment intéressant de voir ce qu’ils sont devenus. Ce qui est certain, c’est que ces hommes et ces femmes ont tissé des liens indéfectibles.

« Le photographe » dit que pour faire de bonnes photos, cela passe par une amélioration des relations avec les gens. Sans doute parce que si on les comprend, lorsqu’on appuie sur le déclencheur, on sait sublimer ce qu’ils expriment.

Cet ouvrage de près de trois cents pages est une réussite. Texte, clichés et dessins, tout est parfaitement équilibré et le contenu est fort, puissant.

J’ai été secouée par cette lecture. Par tout ce qui est dit, et par ce qu’on saisit entre les lignes. La violence des combats, la peur des blessés qui restent courageux, l’angoisse des familles face à tout ça. Il y a forcément eu un avant et un après pour Didier Lefèvre. Son corps a ramassé, il a souffert et pourtant il est reparti, pris par le virus de montrer la vie, la vraie, sans retouche, de ceux qui là-bas ou dans d’autres lieux, souffrent d’une façon injuste.

NB : en dernière page : un DVD bouleversant qui complète la lecture.


Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Le Photographe, tome 3

Ce troisième et dernier tome nous entraîne sur le chemin du retour que Didier, le photographe, a décidé d'entreprendre sans l'équipe de MSF qui doit faire un détour pour rentrer. Il part donc, escorté de 4 gars qui ne sont pas des fourrés de guerre. Il va connaître la colère, l'exaspération, le froid, la solitude, le racket et va même frôler la mort dans un col en pleine nuit. Mais au final, alors que l'on pense qu'il a vécue une expérience qui a laissé des traces négatives en lui, on apprend que sitôt posé en France, son désir de repartir est immense.

0 la fin de la BD, on trouve quelques informations sur Didier et les personnes importantes qu'il a rencontré pendant ce périple; on apprend aussi que sur les centaines de photos qu'il a prises seules une poignée sont publiées par UN journal. C'est bien cette partie "réelle" à la fin; ça nous rappelle que ce n'est pas une fiction, que c'est vraiment arrivé, et que c'est un homme fait de chair et de sang qui a vécu tout cela.
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Le Photographe, tome 2

Après un rude voyage relaté dans le tome 1, on vit ici le quotidien de l'équipe de médecins dans un petit village reculé d'Afghanistan. Et je dois dire qu'Emmanuel Guibert n'a pas pris de pincette pour témoigner de ce qu'il a vu. Il n'épargne rien aux lecteurs de ce que la guerre peut créer d'horreur. J'en veux pour exemple le cas de ce jeune homme dont tout le bas du visage a été arraché par une explosion; cette photo est placée en plein centre d'une page et est beaucoup plus grande que toutes les autres images. En arrivant sur cette page, je n'ai pas pu retenir un petit cri, tellement elle m'a marqué. Je pense que c'est bien d'avoir mis cette image telle quelle, mais c'est osé quand même; on n'est pas habitué à cela. Surtout si on y ajoute une énucléation, une amputation, une brûlure et j'en passe... Le quotidien de ces médecins est vraiment incroyable, d'autant plus qu'ils agissent dans des conditions qui sont très loin de celles auxquelles ils peuvent être habitués en pratiquant à l'hôpital en France. Mais ça marche, les gens guérissent (pas toujours, mais souvent) et s'il l'on en croit la BD, c'est la la vraie médecine; dépourvus de toute la technique, ils sont obligés de revenir à l'écoute, l'observation du corps, des symptômes.

On s'attache vraiment à cet occidental qui n'a que la photo pour mettre un filtre entre lui et ce dont il est témoin.
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Le photographe, Intégrale

Cette lecture est une claque. Une claque narrative, photographique, historique. C'est une superbe histoire, les clichés sont à couper le souffle (de beauté ou de difficulté, parfois un peu des deux). La BD est drôle, les personnages attachants, j'ai directement accroché à cette lecture et j'ai eu du mal à m'en défaire. Si je devais trouver un petit bémol, les dessins sont tout de même assez sombres et j'aurais adoré que plus de photos soient agrandies, car il est parfois difficile de capter les détails sur ces petites planches. Pour quelqu'un comme moi qui travaille dans le même secteur (et passionnée d'argentique), c'est aussi très intéressant de comparer avec la réalité du métier et du terrain aujourd'hui (et ça donne envie de se remettre à la photo, que j'ai tendance à délaisser en mission). En résumé, il faut avoir le cœur bien accroché lors de certains passages mais je vous recommande chaudement la lecture de cette petite graphique, vous ne serez pas déçu.e.s !
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Le Photographe, tome 3



Le dénouement approche.

Didier est malade est désire rentrer en France. Il doit traverser le Pakistan et flanqué de quatre paysans il part pour des jours plus heureux.

Mais c'est sans compter sur l'abandon de son escorte paysanne et sans son cheval mort il se retrouve livrer à lui-même. Presque mourant il est sauvé par des hommes qui le rackettent puis par un flic véreux jusqu'à son retour à Peshawar. Malgré le froid, le découragement et la maladie Didier résistent n'ayant en tête que le développement de ses photos témoignages d'un pays en déroute et d'hommes exceptionnels.

J'ai ressenti le voyage éprouvant de Didier exténué par la maladie par une nature sauvage et le moral en berne devant les escroqueries.

Désormais si j'ai un petit bobo je penserai à Didier qui a du affronter mille dangers et je n'aurai pas à me plaindre. Mon médecin est à quelques pas de chez moi.
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Le Photographe, tome 3

Cela faisait un moment que cette trilogie traînait quelque part, sans que je ne m'y plonge...Je m'en suis repentie en dévorant les trois tomes les uns après les autres, sans presque m'arrêter !



Le Photographe est une bande dessinée documentaire, qui met en scène un photographe, Didier Lefèvre, lors de son premier voyage en Afghanistan, où il a été mandaté par Médecins sans frontières pour réaliser un reportage sur leur travail sur place. Au-delà de l'intérêt pour l'ONG elle-même et des pays traversés pour y arriver, l'essence même de cet ouvrage se situe dans la géniale idée de mixer des planches de bande dessinée et des négatifs de photographies : on alterne donc entre le récit de voyage du photographe, et de certaines situations où il prend une photo (logique non ?), on retrouve cette photo-ci en négatif un peu plus loin, et on retrouve parfois même la photo en négatif dessinée. Le tout sans que ça n'alourdisse le récit : la mise en abîme fait que l'on s'imprègne réellement du récit, et les photographies sont là pour nous rappeler que ce n'est pas une fiction qui nous est contée.



Si on laisse de côté cette alliance photo-dessin pour se concentrer sur le récit en lui-même, on plonge dans les méandres géopolitiques où se côtoient missions humanitaires souvent soupçonnées d'espionnage, factions en place pour contrôler ou protéger une région, et, en arrière-plan, la lutte d'influence entre Soviétiques et Américains pour contrôler les vallées des cols afghans. A travers les discussions qu'a le narrateur avec les autres membres de la mission, on découvre des portraits d'hommes et de femmes exceptionnels sensibles au monde qui les entoure, aux mœurs et aux stéréotypes, et entièrement, totalement dédiés à leur métier de médecin, d'infirmier, pour apporter un peu de soulagement à des populations harassées par la guerre.



Enfin, on découvre le point de vue d'un homme, non dénué de défauts, qui décide par orgueil et aiguillonné par l'impatience de revenir seul au Pakistan, et qui, face aux difficultés qu'il rencontre, a des instants de folie qui l'amènent à reconsidérer sa personne.



Mon avis final : un splendide triptyque aussi artistique qu'informatif, avec des considérations géopolitiques autant qu'opérationnelles et très concrètes, fait de magnifiques dessins et photographies qui nous esquissent un pays qui ne finit plus d'être en guerre, et dont on découvre un visage différent par son peuple, qui a séduit des hommes et des femmes au point qu'ils lui dédient des années de leur vie.
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Le Photographe, tome 2

Cela faisait un moment que cette trilogie traînait quelque part, sans que je ne m'y plonge...Je m'en suis repentie en dévorant les trois tomes les uns après les autres, sans presque m'arrêter !



Le Photographe est une bande dessinée documentaire, qui met en scène un photographe, Didier Lefèvre, lors de son premier voyage en Afghanistan, où il a été mandaté par Médecins sans frontières pour réaliser un reportage sur leur travail sur place. Au-delà de l'intérêt pour l'ONG elle-même et des pays traversés pour y arriver, l'essence même de cet ouvrage se situe dans la géniale idée de mixer des planches de bande dessinée et des négatifs de photographies : on alterne donc entre le récit de voyage du photographe, et de certaines situations où il prend une photo (logique non ?), on retrouve cette photo-ci en négatif un peu plus loin, et on retrouve parfois même la photo en négatif dessinée. Le tout sans que ça n'alourdisse le récit : la mise en abîme fait que l'on s'imprègne réellement du récit, et les photographies sont là pour nous rappeler que ce n'est pas une fiction qui nous est contée.



Si on laisse de côté cette alliance photo-dessin pour se concentrer sur le récit en lui-même, on plonge dans les méandres géopolitiques où se côtoient missions humanitaires souvent soupçonnées d'espionnage, factions en place pour contrôler ou protéger une région, et, en arrière-plan, la lutte d'influence entre Soviétiques et Américains pour contrôler les vallées des cols afghans. A travers les discussions qu'a le narrateur avec les autres membres de la mission, on découvre des portraits d'hommes et de femmes exceptionnels sensibles au monde qui les entoure, aux mœurs et aux stéréotypes, et entièrement, totalement dédiés à leur métier de médecin, d'infirmier, pour apporter un peu de soulagement à des populations harassées par la guerre.



Enfin, on découvre le point de vue d'un homme, non dénué de défauts, qui décide par orgueil et aiguillonné par l'impatience de revenir seul au Pakistan, et qui, face aux difficultés qu'il rencontre, a des instants de folie qui l'amènent à reconsidérer sa personne.



Mon avis final : un splendide triptyque aussi artistique qu'informatif, avec des considérations géopolitiques autant qu'opérationnelles et très concrètes, fait de magnifiques dessins et photographies qui nous esquissent un pays qui ne finit plus d'être en guerre, et dont on découvre un visage différent par son peuple, qui a séduit des hommes et des femmes au point qu'ils lui dédient des années de leur vie.
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Le Photographe, tome 1

Cela faisait un moment que cette trilogie traînait quelque part, sans que je ne m'y plonge...Je m'en suis repentie en dévorant les trois tomes les uns après les autres, sans presque m'arrêter !



Le Photographe est une bande dessinée documentaire, qui met en scène un photographe, Didier Lefèvre, lors de son premier voyage en Afghanistan, où il a été mandaté par Médecins sans frontières pour réaliser un reportage sur leur travail sur place. Au-delà de l'intérêt pour l'ONG elle-même et des pays traversés pour y arriver, l'essence même de cet ouvrage se situe dans la géniale idée de mixer des planches de bande dessinée et des négatifs de photographies : on alterne donc entre le récit de voyage du photographe, et de certaines situations où il prend une photo (logique non ?), on retrouve cette photo-ci en négatif un peu plus loin, et on retrouve parfois même la photo en négatif dessinée. Le tout sans que ça n'alourdisse le récit : la mise en abîme fait que l'on s'imprègne réellement du récit, et les photographies sont là pour nous rappeler que ce n'est pas une fiction qui nous est contée.



Si on laisse de côté cette alliance photo-dessin pour se concentrer sur le récit en lui-même, on plonge dans les méandres géopolitiques où se côtoient missions humanitaires souvent soupçonnées d'espionnage, factions en place pour contrôler ou protéger une région, et, en arrière-plan, la lutte d'influence entre Soviétiques et Américains pour contrôler les vallées des cols afghans. A travers les discussions qu'a le narrateur avec les autres membres de la mission, on découvre des portraits d'hommes et de femmes exceptionnels sensibles au monde qui les entoure, aux mœurs et aux stéréotypes, et entièrement, totalement dédiés à leur métier de médecin, d'infirmier, pour apporter un peu de soulagement à des populations harassées par la guerre.



Enfin, on découvre le point de vue d'un homme, non dénué de défauts, qui décide par orgueil et aiguillonné par l'impatience de revenir seul au Pakistan, et qui, face aux difficultés qu'il rencontre, a des instants de folie qui l'amènent à reconsidérer sa personne.



Mon avis final : un splendide triptyque aussi artistique qu'informatif, avec des considérations géopolitiques autant qu'opérationnelles et très concrètes, fait de magnifiques dessins et photographies qui nous esquissent un pays qui ne finit plus d'être en guerre, et dont on découvre un visage différent par son peuple, qui a séduit des hommes et des femmes au point qu'ils lui dédient des années de leur vie.
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Le Photographe, tome 3

Dernier tome racontant l'expédition de MSF en Afghanistan à laquelle a participé Didier Lefèvre, photographe, dans les années 80.



Arrivé au terme de l'expédition de MSF en Afghanistan, le photographe a décidé de rentrer seul au Pakistan. Se sentant gaillard, n'ayant pas réellement perçu les difficultés, les écueils, les dangers, il pense que rentrer seul (malgré les tentatives de ses amis) est une formalité... Ce 3è tome est un récit hallucinant où Didier Lefèvre va frôler la mort de près, se faire racketter, se rendre compte qu'il vaut mieux être sympathique avec ses guides, et même découvrir qu'attacher le paquetage à son cheval n'est pas si aisé...



Il y a des moments, et des photos poignantes, et sans fausse pudeur, Didier Lefèvre parle de sa bêtise et du fait qu'il est persuadé de mourir une nuit sur un col enneigé...



De quoi bien montrer la maîtrise et le courage des personnes qui partent dans les expéditions de MSF.
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Le Photographe, tome 2

Je suis fascinée par cette BD. Le premier tome m'avait déjà beaucoup plu mais là je suis carrément emballée. Nous avions laissé la caravane, arrivée au terme de son périple d'un mois dans les montagnes afghanes, et nous retrouvons les membres de la mission MSF qui doivent installer un hôpital de guerre pour soigner les combattants blessés mais aussi les villageois. Je suis totalement médusée par ce que ces médecins arrivent à faire comme miracles avec aussi peu de moyens, c'est incroyable. J'ai beaucoup apprécié l'alternance de clichés pris sur le vif lors des soins, et de temps de pauses où le photographe discute avec les autres membres de la mission. Je trouve que cela donne une très bonne idée de leur vie sur place, de leurs difficultés, mais aussi des raisons pour lesquelles ils sont là, et pour lesquelles ils ne baissent pas les bras.

Tout est dit simplement, sans tomber dans le pathos et on en apprend beaucoup sur la culture afghane.

Dans le 1 j'avais regretté l'absence de photos couleurs, j'aurais aimé voir les paysages afghans tels qu'ils sont, mais pour ce deuxième tome je trouve que c'est finalement un bon choix car cela créé une distance sans laquelle certains clichés auraient été totalement insoutenables. Cela fait comme un voile de pudeur qui évite le voyeurisme, du moins c'est mon impression.

Cela n'empêche pas d'être bouleversé par certains patients, notamment les enfants, et certaines scènes sont vraiment dures, mais c'est la réalité du terrain, telle qu'elle est...

Vraiment, cette BD est une très belle œuvre, et un très bel hommage à tous ces gens auxquels on s'attache à force, ces héros modestes qui ont presque plus l'impression de recevoir que de donner, c'est fou...

Je vais très vite lire le tome 3.





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Le Photographe, tome 1

Voyage au bout du monde, dans un autre monde. La recette dessins-photographies-récit-reportage fonctionne parfaitement.
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Le photographe, Intégrale

Trois albums qui nous content la couverture photo d’une mission humanitaire de Médecins du Monde en Afghanistan en 1986. Une BD ou les clichés de Guibert racontent plus qu’ils n’illustrent le quotidien de ce photographe qui s’est embarqué dans cette aventure qui le dépasse bien souvent. Du grand reportage.
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Le Photographe, tome 3

Dans ce dernier volume, Didier se sépare de l'équipe de MSF pour rentrer plus rapidement au Pakistan, mais le voyage se révèlera plus dangereux que prévu. Ses guides l'abandonnent, il se retrouve seul pour franchir des cols à 3.000 mètres, il a froid, il est faible, il croit sa dernière heure venue... Tout se terminera bien mais l'angoisse est omniprésente dans ce troisième volume, d'ailleurs Didier Lefèvre aura pendant des années des séquelles physiques de ces terribles journées (avant de décéder en 2007)



La juxtaposition des dessins et des photos est toujours aussi heureuse, que ce soit les portraits ou les paysages. Vraiment une bande dessinée magnifique à conseiller aux amateurs de BD mais aussi de récits de voyage !

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Le Photographe, tome 2

Dans le second volume de ce récit, l’équipe de Médecins Sans Frontières et Didier Lefèvre sont arrivés au lieu choisi pour installer un hôpital. Hôpital est un bien grand mot, dispensaire plutôt pour ce préau qui sert de salle de consultation, un coin masqué par une couverture fait office de salle d’opération, et la salle d’attente c’est l’herbe et les pierres devant. Nous sommes en guerre et les blessés que les médecins auront à soigner sont victimes d’éclats d’obus et de balles. Didier Lefèvre n’arrête pas de faire des photos, portraits d’enfants défigurés ou de vieillards affaiblis, et planches-contact d’opérations, essayant de capter à la fois l’expression de leur douleur mais aussi souvent leur gentillesse, leur reconnaissance et l’acceptation de leur destin.



Ce volume est particulièrement poignant car le procédé qui consiste à juxtaposer dessins et photos permet vraiment d’entrer dans l’intimité de cette équipe. Cet ouvrage est ce qu’on pourrait appeler une " bande dessinée documentaire " ou "de reportage " qui montre à la fois le travail des équipes humanitaires et la résistance d’un peuple face à un envahisseur. Ces deux volumes sont vraiment une réussite.

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Le Photographe, tome 1

en bd il y a parfois des fulgurances... En voilà une... d'une force, d'une tension, d'une émotion qui laisse pantois.
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