Citations de Frederick Salomon Perls (370)
Néanmoins, si on en vient à accepter le son de sa voix enregistrée comme la sienne, au moins dans une certaine mesure, on s'approche d'une conception de soi plus en rapport avec sa véritable personnalité.
Presque toutes vos évaluations et jugements moraux habituels sont fondés sur votre discours intérieur. Si vous pouviez parvenir à cesser votre discours intérieur et à maintenir le silence en vous, vous parviendrez à une appréciation plus simple des faits et de vos réactions.
Quand vous aurez maîtrisé la technique de l'écoute intérieure, entamez l'exercice décisif ) la production du silence interne ! C'est extrêmement difficile. LA plupart des gens ne peuvent même pas supporter le silence extérieur. Ne confondez pas silence intérieur avec vide, transe, cessation de l'activité de l'"esprit". Seuls le discours et l'écoute sont suspendus - toute autre prise de conscience persiste.
Plus votre concept de vous-même diffère de votre véritable personnalité, plus vous aurez du mal à reconnaître votre voix.
... les linguistes appliquent souvent leur prévision, leur temps et leur attention à l'"ailleurs", évitant ainsi d'aborder les problèmes sémantiques de l'"ici".
... cette maladie des mots n'est pas limitée à l'intellectuel. Elle est universelle. Une prise de conscience partielle mène des gens à écrire des livres portant des titres comme la Tyrannie des mots et, depuis ces dernières années, l'effort général en sémantique tend à relier les mots au moins à une réalité non verbale, en soulignant que chaque mot se réfère à un quelque chose de non verbal.
... tendance universelle à essayer de corriger directement un symptôme plutôt que sa cause. Quand on contrôle délibérément ses traits, ce n'est pas avoir un visage expressif, c'est avoir un masque et, à moins d'être un bon acteur, cela ressemble plutôt à des grimaces, . Les acteurs reconnaissent qu'on ne peut jouer un rôle correctement que si on a eu des expériences similaires dans sa vie personnelle [...].
Vivez-vous par exemple une situation pénible inachevée ? Quand quelqu'un qui vous était cher est mort, avez-vous pu pleurer ? Si ce n'est pas le cas, pouvez-vous le faire maintenant ? Pouvez-vous en imagination vous représenter près du cercueil et exprimer un adieu ?
Revivez encore et encore, en essayant de découvrir des détails supplémentaires à chaque fois, des expériences qui sont remplies pour vous d'une forte charge émotionnelle. Quelle est, par exemple, l'expérience la plus terrifiante dont vous vous souvenez ? Ressentez-la à nouveau, telle qu'elle s'est passée. Encore une fois. Et encore une fois. Utilisez le temps présent.
... ce qui suit est souvent vrai : quand vous avez une réaction très caractérisée envers une personne particulière, c'est peut-être l'intention, consciente ou inconsciente, de cette personne de provoquer chez vous cette réaction. Le mélancolique a peut-être envie de vous déprimer, le flagorneur de vous faire sentir important, le moqueur de vous blesser, le tourmenteur de vous ennuyer. Réciproquement, la personne aimée veut vous intéresser ; celui qui est joyeux veut vous faire partager sa joie. C'est en développant une conscience sensible de vos propres réactions qu'on devient "un bon juge de personnalités".
C'est en développant une conscience sensible de vos propres réactions qu'on devient "un bon juge de personnalités".
L'enfant "s'ajuste" à cette pression incessante en refoulant le sentiment de son corps, et en se consacrant au "monde extérieur" quel que soit l'intérêt qu'il peut encore susciter en lui-mêmeToute cette croisade en faveur de la maîtrise des émotions" elle-même est fondée, bien entendu, sur une base émotionnelle, et on s'y engage de la manière la plus émotionnelle qui soit. Cela ne manque pas d'avoir des résultats. Mais les résultats auxquels on parvient ne sont pas ceux qu'on proposait pour justifier tout ceci. ! On n'élimine pas les émotions "indésirables" de l'individu, car on ne peut annuler purement et simplement la manière dont la nature a décidé que l'organisme fonctionnerait. Ce qu'on parvient à faire, c'est à compliquer encore plus le champ déjà complexe de la relation organisme/environnement, en provoquant un grand nombre de situations qui, à moins d'être évitées, stimulent intensément les émotions O n'élimine pas les émotions "indésirables" de l'individu, car on ne peut annuler purement et simplement la manière dont la nature a décidé que l'organisme fonctionnerait. Ce qu'on parvient à faire, c'est à compliquer encore plus le champ déjà complexe de la relation organisme/environnement, en provoquant un grand nombre de situations qui, à moins d'être évitées, stimulent intensément les émotions
On a souvent appelé la psychothérapie l'"pprentissage des émotions". Pour mériter cette définition, il faut qu'elle utilise une méthode unitaire qui se concentre à la fois sur l'orientation de l'environnement (analyse de la situation présente, sensations, fantasmes, souvenirs) et sur la dissolution des blocages musculaires du "corps".
Quand on a compris que l'émotion n'est pas une menace à la maîtrise rationnelle de la vie, mais un guide qui fournit la seule base sur laquelle peut s'organiser rationnellement l'existence humaine, alors, le chemin est ouvert pour la culture continuelle de la conscience de ces sages exigences.
On n'élimine pas les émotions "indésirables" de l'individu, car on ne peut annuler purement et simplement la manière dont la nature a décidé que l'organisme fonctionnerait.
On refuse à certains "sentiments négatifs" une signification émotionnelle. Pourtant la frigidité et l'ennui, par exemple, sont des sentiments très forts - ce n'est pas une absence de sensations !
Les émotions en elles-mêmes ne sont ni vagues ni diffuses, mais sont aussi vivement différenciées en structure et fonction que la personne qui les éprouve. Si la personne éprouve des émotions confuses et grossières, alors, ces termes s'appliquent également à elle.
Dans sa forme primitive indifférenciée, l'émotion n'est qu'une excitation, une activité métabolique accrue, une mobilisation d'énergie , qui représente la réponse de l'organisme devant des situations nouvelles ou stimulantes.
L'émotion, considérée comme expérience permettant d'évaluer directement la relation organisme-environnement n'est pas véhiculée par des pensées ou des jugements ; elle est immédiate. En tant que telle, c'est un des principaux régulateurs de l'action, car, non seulement elle fournit la base même de la prise de conscience de ce qui est important, mais encore elle canalise l'énergie vers l'action appropriée ou, se cellci n'est pas immédiatement réalisable, elle stimule la quête de l'action.
... les essais érudits qui tentent de donner une description complète de ce domaine portant toujours le titre : "sentiments et émotions". A notre avis, on divise ainsi ce qui en fait est un continuum. Ce qui détermine la place d'une expérience émotionnelle dans ce continuum dépend de l'acuité avec laquelle l'organisme, dans la relation organisme/environnement, se détache du fond pour devenir figure.
[...] l'émotion est un processus continu, puisque chaque instant de la vie a, dans une certaine mesure, un caractère agréable ou désagréable. Cependant, parce que,chez l'homme moderne, cette continuité de l'expérience émotionnelle est, en grande partie, supprimée de la conscience, l'émotion est considérée comme une sorte de soulèvement périodique qui se produit inopinément ans le comportement, au moment où on aimerait le plus exercer son "self-control". Ces éruptions - qui sont si "déraisonnables" ! - on tend évidemment à les redouter et à se défendre contre elles. Et quand c'est possible, on évite de s'engager dans des situations qui pourraient les provoquer.
Expérimenter le champ organisme/environnement en termes de valeur, voilà qui constitue l'émotion.