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4.8/5 (sur 5 notes)

Nationalité : France
Biographie :

G.T. Trollet, auteure et rédactrice franco-norvégienne, est passionnée d'Histoire.

Elle a traduit et adapté le premier volume de sa trilogie écrit en norvégien, "Le renard a de nouvelles lunettes" (2016), paru en Norvège d'abord.

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Bibliographie de G.T. Trollet   (1)Voir plus

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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
« L’Agence France Presse vient de communiquer l’information, jusque-là retenue par la police judiciaire, signalant la possibilité que la ville de Paris soit encore confrontée à un tueur en série. Et qui, selon elle, opère dans le milieu des sans domicile fixe. Le premier meurtre a eu lieu sur le quai François-Mitterrand dans le 1er arrondissement. Un jeune homme d’origine marocaine a été retrouvé la gorge tranchée. L’enquête se dirigeait en premier lieu vers le milieu de la drogue, mais quand un autre homme, un Algérien de quarante-cinq ans, lui aussi connu comme l’un de nos sans-abris, a été retrouvé tué de la même manière dans une arrière-cour du Marais, les enquêteurs ratissent plus large, car l’homme n’était pas un consommateur de drogue. Hier, une troisième victime a été retrouvée sur la rive du 5e arrondissement, elle aussi la gorge tranchée. Il s’agit d’un homme de soixante-deux ans, sans domicile fixe et d’origine africaine, comme les deux précédentes victimes. Les services municipaux ainsi que la Croix-Rouge et d’autres associations travaillant dans le milieu des gens de la rue, font le tour de la ville pour inciter à la prudence. D’une source indépendante, nous avons appris que le corps d’une femme a été repêché dans la Seine ce matin, au port du Louvre, retrouvé par hasard par un SDF. La police n’a pas encore révélé s’il s’agissait d’un acte criminel, nous ne pouvons donc pas confirmer qu’il y ait un lien entre cette affaire et les autres. »
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PARIS, OCTOBRE 2006

Alex éprouvait un semblant de bonheur ; il lui restait une bonne bouteille de la veille, achetée pour quelques euros qui avaient atterri dans son chapeau quand il avait poussé la chansonnette – des airs lyriques et presque sobres – devant la bouche de métro tout près du fleuve et du majestueux hôtel de ville. Il y avait mis toute son âme, comme s’il était Ferré même, le cœur ému et les cordes vocales vibrant sur Avec le temps, et comme s’il tentait de se convaincre que le sens des paroles lui était tout destiné. Quelques passants s’étaient même attardés quelques minutes pour l’écouter, l’applaudissant avec enthousiasme, comme lui autrefois avec d’autres troubadours. Lors de ces deux petites heures, Alex s’était à nouveau senti humain, un chanteur de talent, pas seulement un animal parasite. Il allait le refaire, voulait encore connaitre le rare sentiment de bien-être se répandre dans son corps imposant, regarder les gens droit dans les yeux sans honte. Pour après aller s’acheter quelques bouteilles avec des sous bien mérités et honnêtement gagnés. Il ne faisait pas dans la mendicité, ne le ferait jamais, il voulait garder son honneur jusqu’à son dernier souffle, c’était tout ce qu’il lui restait.
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Sarah cliqua sur une dernière photo et envisagea de proposer un article sur cette histoire pour l’édition du lendemain, elle n’avait jamais eu affaire avec Éva Lévy dans un contexte professionnel auparavant, elles n’avaient jamais été mises sur les mêmes crimes. Bien que… Éva pouvait mal le prendre si elle tentait de lui soutirer des renseignements d’emblée, et alors, elle risquait de se couper l’herbe sous le pied pour tout contact ultérieur. Sarah choisit plutôt d’appeler Adrien Martinez, un enquêteur d’une réputation douteuse qu’elle connaissait d’un précédent article et qui lui avait donné des infos utiles sur un procès à huis clos, elle savait qu’il avait le béguin pour elle.

Après la conversation, elle se surprit à chantonner, quoi déjà ? Ah, oui, c’était Norwegian Wood des Beatles. Enchantée par les mécanismes étonnants du subconscient, elle sourit à nouveau.
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Elle se retourna sur le ventre, enfonça le nez dans l’oreiller moelleux et tira la couette fleurie par-dessus sa tête, restant ainsi jusqu’à ce que Samuel revienne de la douche. Elle n’avait pas le courage de lui dire, pas maintenant… Alors, elle prétendait dormir, mais le savait debout là, à ses côtés, en train de se préparer ; grand et sec, ses cheveux châtains encore humides frisant légèrement au-dessus du col de sa chemise, ses yeux doux et enjoués la contemplant tout en faisant son nœud de cravate. Il souriait probablement un peu du fait qu’elle ne semblait absolument pas se résoudre à se lever. Éva ne supportait pas l’idée de voir son regard changer, que la tendresse fasse place à la déception. Qu’il soit déçu d’elle. Car c’était de sa faute si leur enfant ne voyait pas le jour, s’il ne devenait pas père.
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Éva n’avait aucun problème à comprendre que les gens puissent se retrouver dans la galère. La vie pouvait basculer en quelques secondes seulement, elle en avait elle-même fait l’amère expérience. Mais son père avait souvent, avant d’être brutalement arraché à ce monde quand elle avait treize ans, donné et de son temps et de son énergie à la jeunesse qui virait mal. Elle n’allait jamais pouvoir oublier son enterrement, le temple était plein à craquer et, tout au fond, se tenait une bande de jeunes en cuir noir bardés de chaines. Des jeunes accros à la drogue ou à la colle et qui venaient lui témoigner le même respect qu’il leur avait montré, lui faire un dernier salut sur sa tombe. Ces mêmes jeunes que les gens évitaient par de grands détours.
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Le chalet d’été peint en rouge se reflétait dans l’eau du lac assombrie par les nuages lourds. Dans le petit séjour, elle lui tourna pudiquement le dos, comme si cela avait de l’importance à présent, fit tomber sa jupe, retira sa culotte, se coucha sur la table basse, resserra son tricot sur sa poitrine, remonta les genoux et écarta ses rondes cuisses blanches.

– Je suis prête, marmonna-t-elle.

Il s’agenouilla devant elle, dévissa la bouteille de gnôle, les doigts érigés, et versa le liquide translucide sur la longue aiguille à tricoter.
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Sarah écoutait en faisant des gribouillis sur le sous-main pendant que ses pensées vagabondaient entre le conflit en Afghanistan et les meurtres des sans-abris, quand la dégaine de Julien Montfort apparut, affublé d’un T-shirt jaune de Green Day avec Bullet in a Bible traversant en gros caractères la poitrine. Il claqua des doigts sous son nez en brandissant une clé USB.
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Il soupira encore, ce n’était tout de même pas de leur faute. Leur mère était morte depuis quatorze ans maintenant, après cinq ans de sénilité profonde et un cancer fulgurant. C’était à sa convenance, elle avait eu ce qu’elle méritait. ...
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Mais ce matin, il avait presque envie de saisir la vie à nouveau, se réveillant la tête remplie de musique. Embrasse-moi d’Aznavour.
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