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Critiques de Gaston Carré (7)
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Satisfaction : entretien imaginaire avec Ke..

Still alive and well, Keith Richards, le légendaire riffeur des Rolling Stones a fêté ses 80 ans fin 2023. « Hackney Diamonds », le dernier album du groupe est sorti à l'automne dernier. le guitariste sera sur scène dès avril de cette année: comme d'habitude, en open-tunings, telecaster 5 cordes, bras droit moulinette, corps de guitare à hauteur des genoux, « Steet Fighting man » sous le médiator, look débraillé et pourtant classe … The show must go on.



La une de couverture de « Satisfaction, un entretien imaginaire avec Keith Richards » fascine ; elle affiche une surprenante et magnifique photo qui, en noir et blanc, fait ressurgir, comme échappés du passé, les premiers clichés rebelles du groupe. L'image, pourtant, est bel et bien ancrée dans le présent : décennies écoulées, Richards y accuse le poids des ans et affiche ostensiblement une métamorphose, oserais-je dire naturelle au regard des abus qui furent les siens. le guitariste se montre désormais (mais çà lui va si bien) en vieux boucanier à la peau de serpent, en pirate clope goudrons-nicotine au bec, en corsaire grêlé tout en profondes rides et coriace épiderme cuir croco. C'est, dorénavant, un forban à l'oeil glaucome, pénétrant et énigmatique, qui semble regarder par-delà les choses de ce monde, à l'aguet d'un ailleurs qui se profile mais qu'il ne redoute pas vraiment, sans remords ni regrets. C'est une rock-star revenue de toutes les flibustes qu'égrenèrent près de 60 ans de périples rock. C'est un « survivor ».



Keith Richards va se montrer sous la plume de Gaston Carré, maintenant peut-être plus qu'avant, en nique-la-mort, dans la peau reptilienne d'une increvable bête de foire immortelle que l'on n'aurait pas prédit quand l'Âge d'Or des Rolling Stones battait son plein… alors que le plus pondéré d'entre eux, Charlie Watts, s'en est allé il y a peu, en 2021 … Long live rock n' roll.



Oyez, amis rockers, ce bouquin a été écrit pour vous. C'est un OLNI* astucieux, pétri ponctuellement d'humour so british, surprenant de forme mais sérieux de fond … et au final pleinement réussi. Il est né sur le terreau fertile d'une idée (sans doute) originale, décalée et tortueuse dans sa gestation, sa mise en place et ses implications. On a affaire à un postulat de départ étonnant, qu'il convient d'assimiler et d'accepter avant de s'engager et d'apprécier les ramifications qu'il implique. Les Stone's addicts y retrouveront leurs petits, les dilettantes itou pour peu qu'ils possèdent un minimum de références concernant leur combo chouchou. le tout a été classé « roman » par l'auteur, sans doute à défaut de mieux ; il en a la forme mais j'y entrevois plus un essai ou une autobiographie uchronique ou parallèle. Basta, l'essentiel est d'y trouver son compte.



Le principe est simple, décalé, surprenant et diabolique : l'auteur, un journaliste belge, s'essaie en « je narratif » à une interview fantôme de Keith Richards. L'entretien fantoche est affiché comme tel et s'avère pleinement maitrisé. Pour peu que le lecteur y adhère et s'immerge, le pari étonnant de la virtualité crédible est réussi. Chapeau.. ! Bienvenue en pays science-fictif où, en « Intelligence Artificielle » consciente et interactive, Richards échange sa chair contre un amalgame d'octets. Les réponses aux questions sont celles qu'auraient pu donner le guitariste emblématique, elles jaillissent pourtant de la bouche d'un copié-collé de lui-même. Keith Richards, l'homme en chair et en os, celui de sa vraie vie et de la nôtre, n'apparait pas vraiment ici, ce ne sont même pas ses mots, ce sont ceux de Gaston Carré, l'auteur ; mais c'est bluffant de vérité, de crédibilité et de sincérité. C'est le clone virtuel de Richards qui ici, 194 pages durant, répond aux questions, bavarde, se souvient, parle, pavoise, se confie, avoue, déconne, s'inquiète, extrapole, se moque, ment, bluffe, pèse le pour et le contre, revient sur l'histoire des Stones et la sienne propre. Il semble apparaitre en hologramme au-dessus d'un livre aux pages ouvertes, à l'aplomb des caractères d'imprimerie du roman-interview qui l'abrite, petite silhouette pulsatile, grésillante et vacillante, en noir et blanc, comme sortie d'une liseuse électronique 3D. Son créateur le veut autonome dans sa version artefact, libre de ses actes, de ses confidences, doté de la parole, de la réflexion, d'humour. Quand le lecteur interrompt sa lecture, refermant l'objet-livre, il lui semble priver d'électricité un Keith Richards-bis tout en octets agglutinés. le héros de pixels se met alors en état de veille informatique, jusqu'à la prochaine reconnexion…. On n'est pas loin de la SF, version cyberpunk soupoudré d'uchronie et/ou d'univers parallèles. J'ai adoré.



L'effet est saisissant, le lecteur doit périodiquement recadrer sa perception, la mettre à l'unisson du postulat proposé ; la mécanique interne qui sous-tend la fausse interview fonctionne jusqu'à l'épilogue. Magie que tout cela.



On y cause d'un train de banlieue où deux jeunes mordus de blues se croisent et s'acoquinent, de l'influence d'Anita Pallenberg passée des bras de Brian Jones à ceux de Richards, des 460 guitares du Reptile, d'une piscine en 69 où s'est noyée une certaine façon d'appréhender les Stones, de Hyde Park en blanc, du désastre d'Altamont et de la fin du rêve hippie, des rapports fluctuants du guitariste avec Mick Jagger, de Patti Hansen, du Maroc abritant le fantôme errant de Brian Jones … etc.



… mais surtout de mort(s) et de vieillesse, de cette multitude de défunts à vouloir voulu suivre la rock n' roll way of life de Keith Richards bourrée de sexe, d'excès et de drogues de toutes sortes…



Accroche-toi Keith, accroche-toi… !



*OLNI : Objet Livresque Non Identifié.


Lien : https://laconvergenceparalle..
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Un Rolling Stone dans le Rif

J'aurais beaucoup aimé lire et apprendre sur l'histoire des Stones, et plus particulièrement sur Brian Jones, génie créatif multi-instrumentiste de la bande, disparu trop tôt, après avoir été chassé de ce groupe de légende qu'il avait contribué à rendre crédible et durable.

Mais ce « Rolling Stone dans le Rif » de Gaston Carré me demeure inaccessible et me fatigue. Nonobstant les catéchumènes se livrant au panégyrique des phylactères des épigones… Oué, ça veut pas dire grand-chose, mais ça me défoule de mettre bout à bout certaines des perles de ce psychologue écrivain hétéroclite qui collectionne les mots savants et en fait étalage et usage un peu trop souvent pour être honnête. Ce style ampoulé qui succède au récit fluide, c'est pénible et ça n'apporte rien, on se dit juste que ce monsieur Carré a très envie de montrer Ô combien est grande sa cûltûre cultivée à l'ombre de ses longues études de psycho.

« Jones a-t-il entrevu en son propre regard la pâle radiance de cette vacuité ? » voilà le genre de phrase qui m'horripile. Puté, on est pas chez Houellebeq ! Déjà chez Michel, c'est limite, et j'accepte car c'est entendu, le Houellebeq pense ainsi.

Ou encore « C'est comme si le corps social ….. , avait été paralysé par cette drogue qui sapait jusqu'à la moelle et sa substance cérébrale, au point de laisser libre cours, de surcroît, aux catéchumènes se livrant à son panégyrique. ».

Mais aussi, « La déréliction atteint son paroxysme quand Jones découvre l'héroïne, la plus puissante des substances, la plus mystérieuse, et partant, la plus prestigieuse, affichée dès lors en phylactère sous l'image des Stones, en nouveau produit d'appel pour un groupe qu'Andrew Oldham affublait de perruques miteuses et de nez poudrés. »….

Voilà le genre de phrase à rallonge, redondantes et absconses, qui me rendent cet ouvrage indigeste et nauséabond. D'ailleurs, que veut dire « et partant » ?! non, vraiment, ce genre de phrase n'est pas nécessaire.

C'est fort dommage au demeurant (puté, c'est contagieux !), car l'homme connait apparemment bien son sujet, ce mystérieux Mister Jones B., il en a bien cerné le contour, et même l'essence, et certains chapitres se lisent vite et bien, me donnant envie de me replonger dans cette musique appréciée que je connais, mais pas tant que ça.

Mais las, je m'emporte régulièrement, bondissant comme piquée par une mouche du coche lorsque je lis ces mots, lourds, vides de sens car trop complexes et trop peu usités.

Saluons tout de même le travail de recherche sur le Maroc et ses coutumes, mais sachant que Carré a déjà écrit sur le sujet de l'islam avec « Retour en barbarie », on se doute qu'il n'est pas en Terra Incognita. Je salue, et dans le même temps, je rejette, car, comme à chaque fois, l'anecdotique prend le pas sur les faits, tout cela ampoulé et enluminé de références que seuls des érudits peuvent se targuer de connaitre.

Pas assez de liberté, trop de cadre, et trop d'étalage le concernant, ce monsieur Carré, au détriment de Mister Jones ; le sujet est finalement survolé, ce ne sont que pensées, ressentis, fantasmes, ou reportage copié-collé de faits connus. C'est un essai autour de la décadence de Jones, inspirant des souvenirs à l'auteur. Ça n'apporte rien à la légende, ça n'apporte rien au fait divers.

Je n'ai pas aimé cette lecture, mais je remercie Babelio, Masses critiques, et les éditions Erick Bonnier pour leur envoi.

Faites plus simple, soyez plus humble monsieur Carré, vous y gagnerez en lisibilité et en crédibilité. Vos « flamboyances », vos envolées lyriques ne m'ont pas touchées. Suis-je passée à côté de votre style ? Sauront-elles toucher d'autres lecteurs moins farouches et moins fermés à la sémantique tortueuse ? Les mois à venir nous le diront.

Oh, et à propos de lisibilité, monsieur l'éditeur, dîtes donc à monsieur l'imprimeur de revoir son impression : toutes les 10-15 pages, une phrase se retrouve à moitié effacée, mal imprimée, comme gommée.

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Retour en Barbarie

"Un fils peut-il devenir un autre, se peut-il qu'il ait toujours été un autre, un alien, un monstre ? Y a-t-il malentendu sur la filiation, méprise plus ou moins consciente, duperie plus ou moins consentie ? Qu'est-ce qu'un fils pour un père ? Une part de lui ? Sa continuation donc ou au contraire sa négation ?"



Attention sujet choc, et on ne peut plus actuel. Ce questionnement sur la filiation et la transmission, tout parent confronté à un acte horrible commis par son enfant y est confronté sans forcément trouver la réponse. Dans ce roman, Marc est soudainement projeté dans un gouffre d'incompréhension lorsqu'il apprend que son fils Bruno a tout laissé tomber pour partir en Syrie et rejoindre les djihadistes avec son copain Manu, fils du meilleur ami de Marc. Journaliste, Marc baigne dans l'actualité internationale, il est parfaitement documenté et connaît la réalité du terrain. Comment peut-il associer dans son esprit son fils (son bébé, son enfant, son ado...) avec les actes barbares qui sont commis partout dans le monde et dont les images révoltantes s'affichent sur les réseaux sociaux ? En inspectant son studio, en cherchant ce qu'il a pu manquer, Marc s'interroge bien au-delà de son propre cas sur la fascination qu'exerce la violence et sur la persistance de la barbarie au travers des années.



L'intelligence de ce roman est d'explorer à la fois ce qui a pu, dans la vie de Bruno l'inciter à chercher ailleurs des sensations fortes ou peut-être un sens à son existence, mais également ce qu'il a pu puiser dans ses gènes, dans l'héritage de ses ancêtres. Car Marc est d'origine française et allemande. Son grand-père, Helmut a connu la seconde guerre mondiale sans que son rôle n'ait été clairement expliqué dans la famille. Pour Marc, cela reste une interrogation, une marque invisible mais douloureuse. Impossible pour lui de ne pas associer tout allemand aux horreurs nazies, d'une façon ou d'une autre. Impossible non plus de ne pas faire le parallèle entre ces deux barbaries.



Marc est un homme intelligent, cultivé, documenté et raisonnable. Le départ de Bruno le renvoie à ses propres tâtonnements de jeunesse, ses engagements politiques parfois violents. Mais tout de même... rien de comparable avec ces horreurs, attentats et décapitations en séries. Pourtant, il a toujours préféré laisser son fils faire ses propres expériences. Celle-ci en est une. De quoi revenir sur ses principes d'éducation ?



L'auteur est lui-même journaliste et parfaitement renseigné ce qui nous vaut une plongée synthétique et percutante dans l'histoire récente du terrorisme islamiste. Mais surtout, la question de l'héritage est particulièrement convaincante, et la démonstration assez glaçante qui montre à quel point la barbarie est résistante.



"C'est pour cela qu'on devient journaliste d'ailleurs, pour mettre entre guillemets la férocité du monde."



Le moins que l'on puisse dire c'est que l'auteur ne se cache ni derrière des guillemets ni derrière des faux-semblants. Le propos est cash et interpelle tout le monde quant à sa responsabilité tant sur le terrain politique, social que familial. Ça secoue, et c'est tant mieux.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Satisfaction : entretien imaginaire avec Ke..

Fan du bonhomme et de ce qu'il représente depuis des lustres c'est avec délectation que j'ai savouré ce grand cru de 80 ans d'âge.

Roman court de 200 pages ou plutôt entretien imaginaire de ce qu'aurait pu donner la rencontre entre ce bon vieux Keith et l'auteur qui visiblement sait de quoi il parle.

On sent vraiment la passion de l'auteur pour les stones et pour le personnage de Richards en particulier. On a vraiment l'impression que cet entretien a existé et c'est un pur moment de bonheur pour tout fan qui se respecte. Très bon moment de lecture pour cette jolie parenthèse en compagnie d'un vieux flibustier qui en a encore sous la coque et qui ne regrette rien de son parcours, de ce qu'il représente, des choix qu'il a fait a des moments de sa vie. Personnage pas aussi simpliste qu'on pourrait l'imaginer, fidèle en amitié et amoureux de la musique.

It's only Rock n' Roll !

Merci à Babelio pour ce moment
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Un Rolling Stone dans le Rif

Ce bouquin (assez mal imprimé au demeurant) cache le fil de son propos qui se dévoile vers la fin, « Boujeloud » et le « carnaval Bilmawn » (pages 178/185) dans un univers de “transgression” d'un ordre établi.

( voir : https://www.babelio.com/livres/Vincent-La-chair-et-le-diable/160971 )

L'auteur semble se livrer à une sorte d'ode à “un vrai bled” du Maroc, au sud de Tanger ; « Jajouka » où passa une nuit unique Brian Jones en 1968, qui y enregistra la musique traditionnelle du lieu, donnant en 1971 le “vinyle” « Joujouka » … en fait cela sert de trame à l'auteur, un prétexte au développement de l'idée qu'il s'en fait ; une forme “d'essai” sur Boujeloud, le culte « d'Astarté » (ou “Ashtoreth”), et du carnaval Bilmawn, à travers l'épopée de « Master Musicians of Jajouka » dirigé par Bachir Attar*, qui enregistra « Continental Driff » avec les Stones en 1989 pour les 20 ans de la disparition de Brian J.

Les Rolling Stones sont dépeint sous des travers peu ragoûtant et l'on se pose même la question des sentiments qui animent le narrateur concernant Brian Jones … Certes l'on se doute que ce n'était pas des personnages “exemplaires”, ils n'en avaient probablement cure, et pour cause c'était le fond de commerce instauré par Andrew Loog Oldham. Brian en fit sans doute les frais … et parler de lui comme d'un réel musicien (car cela lui est quand même reconnu !) ayant un comportement affectif “immature” n'est pas très élégant, on pourrait en dire autant de Wolfgang Amadeus Mozart [qui est cité], très seul en raison de son caractère difficile, (« demeuré affectivement enfant » selon sa soeur Nannerl) ; il avait une vie privée quelque peu “agitée” !

D'autres sources citent :

« Brian était le seul à avoir des manières, il était très amical, il nous donnait des billets gratuits pour le spectacle. Brian était très gentil. »** Jersey en 1964.

Certes les drogues ont opéré leurs dégradations ultérieurement quand vint la période de sa “majesté satanique” qui en général fait toujours bon ménage avec elles et les pathologies mentales qui l'accompagnent ! Pour reprendre Jean-Marie Pelt dans « Drogues et plantes magiques »(1) : « … les “drogues” viennent de la nuit des temps. Elles collent à l'homme comme la peau à sa chair. » !

Que vient faire le “portrait zodiacal” des « poissons » de Brian J. (p. 70) de la part d'un « docteur en psychologie clinique et en psychopathologie » en cette histoire … ? D'ailleurs il apparaît que sa formation professionnelle première(2) imprègne excessivement toute sa vision des choses concernant les Stones et autres, de cette période musicale qu'il semble abhorrer plus ou moins sans doute ...

Le narrateur développe une perspective assez réductrice du « Flower power »(3), autour de ce qu'il a eu de pire sans doute avec l'abus pour certains des psychotropes divers. Mais ce n'était pas le cas pour tout le monde dans cette mouvance, largement induite par une ligne de refus de la “domination” par une violence exacerbée des États divers dans leurs rapports de forces ; Joan Baez en est un exemple de grande générosité, significatif parmi bien d'autres, comme Sixto Díaz Rodríguez lui relativement peu connu ... et Stephen Hawking se positionant contre la guerre du Vietnam, en 1968/69 !

Quant à son interprétation de “l'épopée du rock” des années 60 elle est très subjective et ne correspond pas à une certaine réalité factuelle.

“Le son fondateur du rock” c'est la guitare électrique (comme il semble le reconnaître lui-même [p. 162] !)***, et ce “son fondateur” c'est Link Wray (d'origine Shawnees par sa mère) avec « Rumble » [que l'on peut traduire par “turbulence”] en janvier 1958 (“instrumental” banni pendant des années par de nombreuses stations radios américaines, alors qu'en 1960 les « Shadows » avec “Apache” sont très largement diffusés et crédités d'avoir “bouleversé la musique pop” sic. ! Ce qui nous paraît largement abusif !). Pete Townshend et Jimmy Page reconnaissent que sans Link Wray, eux-mêmes n'auraient jamais été ce qu'ils sont devenu en tant que guitaristes du “Rock 'n' Roll”  !

Quant a affirmer péremptoirement que les “Stones” ont « créé le rock comme Vadim créa la femme » (!) et que le “Rock 'n' Roll” a eu « cinq ans d'âge » en 1969 (p. 204 et 206) et qu'il fallait en dresser la “nécrologie” après le lamentable festival d'Altamon, c'est quand même faire des raccourcis ! Les “spécialistes” de cette époque apprécieront !

Par contre Gaston Carré nous gratifie vers le milieu de son livre de quelques considérations qui ne sont pas du tout inintéressantes au sujet de la tradition du soufisme et de sa musique.

Puis vient Boujeloud et le carnaval Bilmawn dans un univers de “transgression” d'un ordre établi, là où en fait l'auteur semble vouloir nous mener dans son parallèle qui n'engage que lui dans la vision burlesque et sarcastique d'un “Rock” de décadance humaine.

Au demeurant ce qui y est relaté, des rites « paganiques » (du “dieu Pan”) est là aussi d'un intérêt certain !

En guise de conclusion, il nous est proposé que d'une part Brian Jones souhaitait peut-être prendre “le large” de sa vie tumultueuse et se donner un autre horizon musical que celui des Stones sous la houlette de Jagger et Richards, en allant à Jajouka, et que d'autre part Bachir Attar trouva en Brian le stimulant pour faire connaître au “monde occidental” l'ensemble traditionnel « Master Musicians of Jajouka ».

Il est à noter à ce propos que “Ginger” Baker des « Cream » dans “Toad” » de « Wheels of Fire », se livre à un solo de batterie inoubliable dont le rythme rappelle très fortement celui de « Jajouka », ce qui n'a rien d'étonnant puisque ayant joué et travaillé ensemble avec Bachir Attar des « Master Musicians of Jajouka » !

https://www.youtube.com/watch?v=4Gze0PxDKgQ

En tout état de cause j'adresse mes remerciements chaleureux à « babelio - Masses critiques », (ainsi que les éditions Erick Bonnier pour leur envoi) qui m'ont permis à travers cet ouvrage de replonger dans mon adolescence musicale et un peu “turbulée” elle aussi donc ; j'avais 15 ans en “68”, des cheveux blond et long … pas besoin d'un dessin ... ! Cela fait 76 ans aujourd'hui que Brian Jones est né, le 28 février 1942 ... ;-)

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(1)Drogues et psychotrope ; voir Jean-Marie Pelt :

https://www.babelio.com/livres/Pelt-Drogues-et-plantes-magiques/131992/critiques/1450472



(2) Gaston Carré aborda des sujets psychologiques. Il rédigea notamment des ouvrages de référence sur la toxicomanie : « Repères cliniques et théoriques pour une approche de l'héroïnomanie » (1985) et « Toxicomanie » (1991)

(3) « Flower power » : Les Beatles et leur évolution sur le plan personnel et artistique ont également joué un rôle dans la portée qu'a eu le Summer of Love. L'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band sortit le 1er juin 1967 en Europe et un jour plus tard aux États-Unis.

Les Beatles ont alors dépassé leur image de “braves garçons” et, le 25 juin 1967, leur chanson « All You Need Is Love », écoutée dans le monde entier, mettait l'accent sur les idéaux d'amour, de paix et d'unité véhiculés par la contre-culture.

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https://www.youtube.com/watch?v=LwEoDGeNyrE

https://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=en&u=http://blues.gr/profiles/blogs/an-interview-with-bachir-attar-the-leader-of-master-musicians-of&prev=search

https://www.youtube.com/watch?v=8Z5kjqJSV1Y

https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=2016746558537255&id=1518741225004460



** « Eh bien, je les ai rencontrés quand ma famille était impliquée dans la piste de karting à Jersey en 1964 (je travaillais là-bas). Brian était le seul à avoir des manières, il était très amical, il nous donnait des billets gratuits pour le spectacle. Ma mère lui a fait cuire des oeufs et des frites au café :) le reste d'entre eux (Bill n'était pas là) vous pourriez ressentir une sorte d'animosité entre eux Mick et Keith et les pilotes Par ailleurs c'était à Jersey Channel Islands près du Royaume-Uni et non des États-Unis.

https://www.youtube.com/watch?v=MfRthNZo9J8

https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=2016746558537255&id=1518741225004460

https://www.yahoo.com/entertainment/bill-wyman-remembers-late-rolling-stones-bandmate-brian-jones-50-years-later-absolutely-brilliant-193632827.html?

http://amp.denofgeek.com/us/culture/music/281978/the-rolling-stones-and-the-mystery-of-brian-jones-death?fbclid=IwAR2icsK5bkqj_MKgdgKSLlRLYXv3aK7-nnUUa_gqk1URFBoKcsmzg3YuvnM

*** (« Le rapport de Brian à la guitare fut de nature « instrumentale » et non fétichiste — Jones ne dormait pas avec ses guitares, comme le fait Keith Richards, et ne les léchait pas à la manière de Hendrix, pour qui la guitare était appendice, prolongement corporel, bras de Shiva. Instrument ou organe divin, la guitare électrique est pour le monde entier l'étendard du rock et le maître signifiant de la modernité occidentale, que toute musique prétendant à des harmoniques européens ou américains se doit d'exhiber. » p. 162)

Link Wray est un guitariste et chanteur de rock américain né le 2 mai 1929 à Dunn, en Caroline du Nord, mort le 5 novembre 2005 à Copenhague.

Link Wray est le premier à domestiquer volontairement l'usage de l'effet Larsen. Il a également introduit dans le Rock l'utilisation des power chords, notamment grâce à l'instrumental « Rumble » interprété pour la première fois à Fredericksburg en janvier 1958.

http://tracks.arte.tv/fr/rumble

https://www.youtube.com/watch?v=Ni7fAqjA0BE

Il fut la première rock-star amérindienne, réussissant avec « Rumble » à vendre plus d'un million de copies en 1958. Ce titre fut pendant un temps banni par de nombreuses stations radios américaines qui craignaient qu'il encourage la délinquance juvénile. Un exploit remarquable pour un morceau instrumental. Une méfiance certainement due à son attitude excentrique, dérangeante dans les années 1950, comme l'était le Rock 'n' Roll1.

https://www.youtube.com/watch?v=LUHz0i8_ziA

Musicien relativement méconnu du grand public, il demeure une influence majeure pour ses contemporains et ouvrit la voie aux courants musicaux associés aux années soixante, puis durant les années 1970 (Punk, heavy metal) et 1990 (Grunge). Iggy Pop cite Wray comme influence ainsi que Neil Young. Jimmy Page dit que Link Wray avait une “vraie rebelle attitude” et le crédite dans It Might Get Loud comme une influence majeure au début de sa carrière. Pete Townshend (« The Who ») a déclaré à son propos : « Sans lui, je n'aurais jamais appris à jouer de la guitare ».

Les années Rock  (63 – 69 ) ? alors que dire de : van Morrison et les « Them », Eric Burdon et les « Animals », les « Beatles », les « KINKS », Ten Years After, The Who et leur génial “opéra rock” « Tommy » [inégalé à ce jour mais certes assez iconoclaste et subversif], etc … et ultérieurement Patti Smith et ses « Glaneurs de rêves » (Woolgathering) https://www.babelio.com/livres/Smith-Glaneurs-de-reves/636126/critiques/946065

ou Neil Young : https://www.youtube.com/watch?v=pJge17kskwQ
Lien : http://www.versautrechose.fr/
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Un Rolling Stone dans le Rif

J'aimerai remercier Babelio et les éditions Erickbonnier pour l'envoi du livre à l'occasion de l'opération « Masse Critique ».



Lors de ma pré-sélection, j'avais repéré celui-ci. Les premiers mots qui m'avaient accroché l'oeil étaient « Rolling Stone » ou Rolling Stones, un groupe rock mythique puis « Brian Jones », ce multi-instrumentiste disparu bien trop tôt. Il me fallait en savoir plus… « Sur les pas de Brian Jones au Maroc » : ce livre nous permet donc suivre Brian Jones lors de son dernier voyage ?!

Selon le résumé, je m'attendais à en connaitre plus sur ce co-fondateur mythique à un épisode des moins connus de sa vie : son voyage au Maroc pour l'enregistrement des flûtes sacrées des « Master Musicians of Jajouka ». Ainsi, je choisis celui-ci (en plus de quelques autres livres) et j'ai vraiment croisé les doigts afin de le recevoir. Rolling Stones, Brian Jones… Qu'est-ce que je voulais le lire ! Je me voyais déjà installée sur mon fauteuil à le dévorer, à en connaitre plus sur cet artiste, son dernier voyage au Maroc accompagné peut-être de quelques photos-souvenirs ou même d'interviews de quelques Marocains qui auraient croisés son chemin.

Si vous aussi vous vous faites cette idée de ce livre, faites demi-tour...



Ce livre ne contient ni photos ni illustrations. Qui plus est, les neuf chapitres comportent une multitude de petits paragraphes (une vingtaine de lignes tout au plus) séparés d'une ligne blanche. Autrement dit, pour les longues interviews, c'était foutu. de plus, la qualité d'impression laisse à désirer : certains morceaux de phrases sont mal imprimés, comme effacés.



Mais c'est à la lecture que j'ai été vraiment déçue. Ce livre n'est pas un carnet de voyage sur Brian Jones mais sur Gaston Carré.

Le point positif de cet ouvrage est la capacité de l'auteur à nous décrire Tanger : son parcours dans cette cité « belle, guillerette et légère », son ressenti et son raisonnement philosophique face à une scène. Tout était extrêmement bien décrit mais…

… Monsieur Carré exhibe constamment l'étendue de son vocabulaire alambiqué rendant les phrases complexes et fatigantes à comprendre.

Quelques paragraphes relatifs au musicien (sa jeunesse, son parcours avec les Rolling Stones, …) sont posés par-ci, par-là mais sans aucune explication. On ne comprend pas pourquoi certaines scènes du livre lui évoquent ce virtuose déchu. A croire que ce livre allait être plus vendeur si l'écrivain y incluait une figure emblématique du rock ! le voyage et les réflexions de l'auteur prennent une place importante dans le livre, les anecdotes de Brian reléguées au second plan. En plus de ses innombrables mots imbuvables, Gaston Carré nous montre toute sa culture rock : outre les Rolling Stones, d'autres groupes/artistes sont cités tels que The Doors, Jethro Tull, Janis Joplin, Nirvana, … l'écrivain jette pêle-mêle un maximum de groupes/artistes rock dans ce livre mais aucune réflexion n'y est faite, aucune anecdote croustillante...



Je voulais compulser un livre où je puisse en apprendre davantage sur la vie de Brian Jones, son dernier voyage avant son trépas, un livre qui m'aurait donné envie de ré-écouter les albums des Rolling Stones mais ce livre ne m'en a pas donné envie. Il a juste un titre bien vendeur…
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Satisfaction : entretien imaginaire avec Ke..

En guise de préambule, je pense important de préciser que je ne suis vraisemblablement pas le public cible de cet ouvrage. J’aime la musique, beaucoup, mais je ne connais des Rolling Stones que leurs morceaux les plus populaires. Je n’ai pas grandi avec eux, et ne connais pas grand chose à leur histoire. D’où ma curiosité.

Mais je n’ai absolument pas été convaincue par cet ouvrage, que je compare finalement à une espèce de fan fiction qu’on pourrait trouver sur internet. Les métaphores sont capillotractées, les discussions irréelles (normal pour une fiction me diriez vous). Loin de ce que j’imaginais. Le coup de grâce étant la référence au concert de Bruxelles en 2022 où l’auteur émet totalement la mention même de la première partie (pourtant jouée par Kaleo, génial groupe islandais). Oui, ça m’a fait mal.

Bref, c’est un non pour ma part. Pour le concept peut être. Mais à nouveau, peut être en aurai-je pensé autrement si j’étais une acharnée du groupe.
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La rivière à l'envers, tome 1

Que Tomek sort-il de son placard ?

Une image de kangourou
Une peluche
Un appareil photo
Un livre

18 questions
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Thème : La Rivière à l'envers, tome 1 : Tomek de Jean-Claude MourlevatCréer un quiz sur cet auteur

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