Les événements d'Orient ont suscité de nombreux textes historiques (ou se voulant comme tels) racontant telle ou telle croisade, les hauts faits de tel prince ou de telle famille royale. Une proportion considérable de ces textes est en latin. Cependant, avec la quatrième croisade, détournée sur Constantinople, apparaît une historiographie plus moderne, quasi révolutionnaire. Elle est en langue romane afin d'être accessible à tous. Elle est, par nécessité, partisane et partiale. Elle est originale dans la mesure où elle va droit au but, sans remonter à la création du monde pour en arriver à l'événement relaté.
Par un simple hasard, il se trouve que nous avons deux récits de la conquête de Constantinople. Celui de Geoffroi de Villehardouin (vers 1212) et celui de Robert de Clari (vers 1216).
Geoffroi de Villehardouin (vers 1150-1230) est conseiller des chefs de la quatrième croisade. Par sa fonction, il est au courant des difficultés diplomatiques qui amenèrent le détournement vers Constantinople.
Robert de Clari (vers 1170-après 1216) est un petit seigneur qui, loin de percevoir l'ampleur et la signification des événements, les vit au jour le jour et les rapporte avec parfois un certain étonnement.
Ces deux visions forment un diptyque précieux, non seulement pour les connaissances historiques, mais également du point de vue littéraire puisque Villehardouin va utiliser le récit autobiographique tandis que Clari va raconter la croisade sous forme de roman.
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