Durant tout le premier millénaire, dès que l’empereur Constantin s’est converti au christianisme, deux pouvoirs se sont affrontés : celui du pape et celui de l’empereur. Qui donc devait gouverner au nom de Dieu ? L’histoire de l’Église garde la marque de ces heurts, parfois violents. En témoigne, au XI e siècle, la lutte entre le pape Grégoire VII et l’empereur Henri IV, autour des investitures des clercs. Celle-ci s’achève par l’humiliation du pouvoir temporel, avec le fameux épisode du pardon de Canossa, en 1077, dont le langage populaire a gardé le souvenir.
Mais c’est avec le royaume de France que tout change de visage : distinguant progressivement ce qui relève de la gouvernance de la religion et ce qui relève de la chose publique, la construction de l’État moderne s’établit avec l’indépendance de la justice royale sous le règne de Saint Louis, puis avec l’organisation d’une véritable administration, décidée par Philippe IV le Bel. Dès lors, au début du XIV e siècle, le combat entre les responsables politiques et l’Église éclate au grand jour. Rome souhaite garder sous sa main sa fille aînée, la France. Mais ce rejeton bien turbulent en décide autrement : un conflit, notamment à propos de questions fiscales, conduit à la première convocation de ce qui allait devenir les états généraux. Ceux-ci aboutissent à ce que tout le pays soutienne son roi contre le Saint-Père. Il en résulte un partage clair : le pouvoir de s’occuper des affaires publiques relève bel et bien de l’État, et non de Rome : « Boniface VIII s’était mêlé des choses qui ne le regardaient pas […]. Pour mieux marquer qu’il avait la France derrière lui, le roi convoqua des états généraux […], tous approuvèrent la résistance de Philippe le Bel au pape. Le roi de France ne se reconnaissait point de supérieur sur la Terre. »
La France, certes gouvernée par un roi de droit divin, prenait ses distances fermement avec le pouvoir religieux. Cette distance vis-à-vis du pape, et donc vis-à-vis de tout pouvoir spirituel, est bien propre à la France et a fait naître peu à peu le gallicanisme, c’est-à-dire la prééminence du pouvoir politique sur les prétentions papales. Même l’Église de France a gardé la marque de cette autonomie.
En dehors des candidats,personne ne peut connaître l'étrange sentiment de voir son nom sur des bulletins de vote,sa photo sur des affiches et laisser des dizaines de milliers d'inconnus décider de votre destin deux dimanches de suite,tous les cinq ou six ans
Les Français,ces électeurs éminemment politiques,châtient ceux qui n'appliquent pas leurs programmes et punissent durement ceux qui l'appliquent
Les classes populaires,majoritaires dans la pays,ne viendront pas voter.L'électorat qui s'est déplacé en masse n'est pas celui qu'on attendait.