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Citation de Henri-l-oiseleur


[Traduction et édition annotées par Proust de "Sésame et les Lys" de Ruskin.]
Dans certaines notes, parfois sans grand rapport avec le texte ou la pensée de Ruskin, Proust laisse apercevoir des conceptions qu'il développera dans "A la Recherche du temps perdu" ou dans sa correspondance, comme l'idée péjorative qu'il s'est faite de l'amitié, voire du commerce des humains en général, perte d'énergie et de temps, donnant la primauté à la lecture, exercice dans lequel il s'établit une communication directe entre deux esprits, sans l'obstacle ou la contrainte de la nature physique. "Notre mode de communication avec les personnes implique une déperdition des forces actives de l'âme que concentre et exalte au contraire ce merveilleux miracle de la lecture qui est la communication au sein de la solitude."

Loin de regretter de n'avoir pas connu des auteurs dont les oeuvres sont ses livres de chevet, comme Saint-Simon ou Chateaubriand, Proust estime que leur fréquentation l'aurait déçu car les défauts de l'homme, ses faiblesses ou ses mesquineries, auraient diminué pour lui la grandeur de l'oeuvre : "Mais si tous ces morts étaient vivants, ils ne pourraient causer avec nous que de la même manière que le font les vivants. Et une conversation avec Platon serait encore une conversation, c'est-à-dire un exercice infiniment plus superficiel que la lecture, la valeur des choses écoutées ou lues étant de moindre importance que l'état spirituel qu'elles peuvent créer en nous et que ne peut être profond que dans la solitude et dans cette solitude peuplée qu'est la lecture."

p. 490
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