Giana Darling

Chapitre 3 :

«… Je lui dis cela sur un ton plutôt léger, et même si ce que je disais était vrai, cela ne signifiait pas que je n’aimais pas ça.

Son sourire réapparut. Il savait.

— Mon nom est King.

Je sursautai et ouvris la bouche de surprise. Mes sourcils se levèrent sur mon front.

— Vous vous moquez de moi ?

— Non, répondit-il en inclinant la tête.

— Votre nom de famille, c’est King ?

Quelle chance y avait-il que le petit surnom dont je l’affublais soit en fait son vrai nom ? Et quelles chances y avait-il que je retombe sur le même homme qui avait si radicalement changé ma vie, en étant simplement là, vibrant de vie et d’une beauté que je n’avais jamais vue avant ?

— King Kyle Garro, bébé.

— Pourquoi tes parents t’ont-ils donné un nom pareil ? Ils avaient des attentes irréalistes, marmonnai-je.

Il éclata de nouveau de rire, mais cette fois, sa voix était basse et rauque.

— Ce n’est pas si irréaliste dans mon cas.

— Oh.

Ses yeux se moquaient de moi lorsqu’il se pencha un peu plus. …»

Chapitre 1 :
«… Je l’aperçus sur le parking de l’épicerie où je faisais mes courses. Pas vraiment l’endroit le plus romantique du monde pour tomber amoureux, mais on ne choisit pas ce genre de choses.

Il avait de la graisse sur le visage. Mon regard se verrouilla sur la trace d’huile de moteur, sur ses pommettes qui saillaient presque agressivement sous sa peau bronzée et creusaient une sorte de trou dans ses joues. Ses traits étaient si taillés à la serpe qu’ils paraissaient presque décharnés, trop sévères pour être plaisants ; ils étaient presque cruels. En revanche, la douceur de ses lèvres sensuelles, à la teinte curieusement rosée, ainsi que ses cheveux de miel, dont les boucles qui retombaient en désordre sur ses épaules, donnaient envie de les caresser ; la façon dont sa tête basculait en arrière à cet instant, tout cela semblait vraiment fait pour rire, et seulement rire… Rien de cela n’était cruel.

Je me tenais sur le parking, et je l’observais dans la chaleur inhabituellement élevée de cette fin d’été. Mes sacs de courses en plastique avaient dû fondre sur l’asphalte et la glace devait être devenue depuis longtemps une sorte de soupe.

Cela faisait déjà un moment que je l’observais. …»

« Je savais qu’il faisait ça lorsqu’il voulait se rapprocher de moi, lorsqu’il avait besoin de nous rassurer tous les deux sur le fait que j’étais à lui. Ce qui me faisait peur, c’était de voir à quel point j’aimais ça. À quel point j’en avais besoin aussi. »